Des nénuphars pour tous les bassins

Vous rêvez de nénuphars épanouis sur une eau limpide ? Tentez donc l'aventure, leur culture n'est pas difficile, à condition de savoir leur prodiguer les bons soins.

Achetez de jeunes plants et plantez-les dès les premières douceurs du printemps. Deux impératifs :

- un bassin très dégagé car les fleurs ne s'ouvrent en général qu'en plein soleil.

- le bon choix de la variété.

Attention, le nénuphar exige une eau tranquille, il ne supporte pas le courant d'un ruisseau ni le remous trop proche d'une cascade...

Les meilleures variétés

Plantez une variété dite rustique (qui résiste au gel). Il en existe de nombreuses obtenues après croisement de diverses espèces originaires des quatre coins du globe...

Les nénuphars sont des plantes vivaces dont la végétation redémarre après l'hiver, se perpétuant par un rhizome enterré recouvert de 15 à 30cm d'eau. La vigueur de leur végétation, donc la longueur de leur tige, est varaible. Choisissez la variété selon la profondeur et la taille du bassin. Ne vous laissez pas envahir : plus une espèce supporte une grande profondeur de plantation, plus son étalement en surface est important...

Les valeurs sûres

• De 15 à 30 cm  : 'Hermine' (blanc), 'Maurice Laydeker' (rouge), 'Laydekeri Lilacea' (rose carmin), 'Graziella' (jaune abricot, très florifère).

• De 25 à 45 cm : 'James Brydon' (rouge cramoisi, vigoureux, à réserver aux garndes surfaces) et 'Odorata Sulphura' (jaune saoufre, parfumé).

• De 30 à 70 cm : la série 'Marliacea', parfumés et à grosses fleurs doubles se déclinent, en autres, en blanc à cœur orangé ('M. Albida'), en jaune canari ('M. Chromatella') et en rose pâle ('M.Carnea').

• De 40 à 90 cm : 'Gladstoniana', à grandes feuilles et à fleurs blanches, en coupes immenses ; adulte, il peut supporter plus de 2m de profondeur. À réserver aux étangs...

Un bassin sans terre de fond

1 Les rhizomes de nymphéa acceptent d'être plantés dans des contenants remplis de terre et déposés sous l'eau. Utilisez des paniers spéciaux ajourés, en plastique, ou des conteneurs plastifiés (H. 20cm, Ø25cm minimum) percés de gros trous au fond et sur les côtés pour que les racines restent dans un substrat toujours très humide. Tapissez le fond de toile de jute ou de feutre jardin et remplissez d'un mélange par moitié de terre de jardin argileuse et de terreau, additionné de deux poignées de poudre d'os ou de corne torréfiée. Raccourcissez les racines (10cm) et placez le rhizome ou tubercule à l'horizontale, les pousses vers le haut. Recouvrez de manière que la terre soit bien tassée, au ras de la base des jeunes tiges. S'il y a des poissons, recouvrez la surface du panier de graviers ou de petits galets plats pour limiter le fouissage.

2 La mise en eau. Si cela vous est possible, et pour mettre tous les atouts de votre côté, effectuez une immersion progressive, de façon que les extrémités des pousses du jeune nénuphar soient toujours à la surface de l'eau (et non sous l'eau, ce qui pourrait nuire à la floraison de la première année).

Deux possibilités : remplir progressivement le bassin au cours du printemps, ou poser le panier sur une pile de parpaings ou de briques. Au fur et à mesure de la croissance (comptez deux mois maximum), diminuez la hauteur du support.

3 Pour les mares et les étangs. Vous pouvez aussi planter les nénuphars dans la vase. Pour faciliter le développement des racines avant l'ancrage, procédez à un "enrobage". Disposez le rhizome dans un rouleau constitué d'une plaque de gazon (ou dans un filet maintenant une petite motte de terre argileuse), serré par du raphia et lesté d'un gros caillou. Lâchez-le à l'emplacement souhaité pour quye des racines s'accrochent dans la vase. Mais la plantation en panier reste possible : elle permet de mieux contrôler la végétation des nénuphars.

Poissons

Attention à la virose

Si vos poissons présentent des plaies sanguinolentes et des abcès, s'ils ont un abdomen gonflé, sans doute sont-ils atteints par une "virose de printemps". Attention toutefois, tous ces symptômes n'apparaissent pas forcément en même temps. Soyez donc très vigilant dès qu'un  de vos pensionnaires à l'air patraque... Pas de panique, cependant, les remèdes existent. Cette maladie est due à des changements rapides des conditions de vie dans votre bassin, notamment des variations de température et de qualité d'eau. Une nourriture de mauvaise qualité, pas assez énergétique, ou une surpopulation peuvent également en être la cause. Traitez les poissons avec un produit antivirose acheté en animalerie et nourrissez vos poissons avec des aliments énergétiques de qualité. Préférez les marques reconnues aux produits trop bon marché !

Diminuez ensuite la charge de poissons pour rétablir un équilibre optimum. La norme couramment admise en la matière est de 1m de poissons par m² de surface (*). Pour prévenir cette maladie de faiblesse, nourrissez-les dès que la température de l'eau dépasse 8°C. Donnez-leur un aliment énergétique afin qu'ils se refassent rapidement une santé après le long jeûne hivernal.

(*) Il faut additionner les longueurs de tous vos poissons. Le mieux est de le faire au moment où vous les installez. Calculez aussi la surface de votre bassin.

Contrôlez le filtre

Votre pompe tourne à plein régime depuis quelques semaines : il est temps de vérifier le bon fonctionnement du filtre. Soulevez le couvercle et observez la circulation de l'eau. Elle doit être régulière et passer d'une zone à l'autre avec un débit constant. Si le débit constant. Si le débit vous semble chaotique, retirez les mousses ou les masses filtrantes et nettoyez-les à l'eau froide pour enlever les dépôts solides. Mais ne les nettoyez pas avec un jet trop puissant : il faut conserver les populations de bactéries qui se sont développées sur les insterstices des masses filtrantes. Leur rôle est primor-dial, car elles transforment les nitrites en nitrates, protégeant ainsi les poissons d'un empoisonnement.

Préserver l'eau

Pour éviter que les aliments destinés poissons ne se dispersent dans tout mle bassin et ne polluent l'eau, utilisez un anneau à nourriture. Faites-le vous-même avec du tuyau d'arrosage. Prenez-en une longueur de 1m à 1,50m et formez un cercle avec un bouchon. Posez ensuite cet anneau sur l'eau et mettez la nourriture au centre. La nourriture au centre. La nourriture au centre. La nourriture reste prisonnière, vous maîtriserez mieux lm'alimentation et vous pourrez contrôler plus facilement l'état de vos poissons.

Une belle bordure

Un bassin est réussi quand son périmètre est parfaitement horizontal ? Facilitez vous la tâche : utilisez une bordure en plastique recyclé pour marquer le pourtour. La bâche prendra appui dessus avant d'être enfouie en terre hors du bassin. Rigide et souple à la fois, cette bordure se pose facilement grâce à des piquets spécifiques et une latte en PVC que l'on fixera dessus avec des vis en inox. À l'aide d'une grande règle de maçon et un niveau à bulle, il sera faile de tout aligner en enfonçant les piquets des zones qui dépassent avec un maillet.

PLANTER

Un beau panaché

Très commun, la pétasite arbore un cultivar panaché du plus bel effet au bord du basssin (Petasites hybridus 'Variegatus'). Ses feuilles sont plus petites que celles de l'espèces types, mais leurs taches jaunes apportent une touche assez originale. Pour conserver cette particularité, les plantes doivent être installées dans un sol frais et semi-ombragé. Cette vivace rustique retrouve sa végétation après avoir fleuri.

Connaissez-vous la benoîte des ruisseaux ?

Cette plante vivace et rustique forme des touffes avec de nombreuses tiges dressées, de 30 à 50cm, qui portent des fleurs. Épanouies de mai à juillet, elles rappellent un peu celles des anémones des jardins. Les feuilles sont divisées et dentelées. La benoîte des ruisseaux (Geum rivale) se multiplie par rhizome. Elle supporte toutes les expositions mais apprécie un sol frais ou très humide. Installez-la en bordure de bassin. Plusieurs variétés sont disponibles parmi lesquelles Geum rivale 'Album' (blanches) ou 'Leonard's Variety' (roses).

Pensez à protéger les jeunes poissons

Les poissons ont l'habitude de manger leurs propres œufs ! Si vous voulez voir évoluer de jeunes poissons dans votre bassin, offrez-leur des protections efficaces contre l'appétit vorace de leurs parents. Le plus simple est d'immerger dans l'eau de longues brosses. Les poils vont former autant de refuges sur lesquels les œufs vont se fixer. Ensuite, les larves et les alevins s'y réfugieront pour éviter le coup de mâchoire fatidique... Ces brosses se posent dans l'eau, à proximité des bords, à une faible profondeur.

Surveillez la quantité de nitrates dans l'eau

Le réchauffement de l'eau entraîne la reprise de la vie aquatique, mais aussi de la production de nitrates. Ils proviennent des déjections des poissons et de la dégradation des déchets végétaux. Or, les nitrates favorisent la prolifération des algues. Mesurez régulièrement cette teneur avec des tests sous forme de bandelette à tremper dans l'eau. La dose correcte est de 10mg/L. Si elle dépasse 20mg/L, videz une partie du bassin et refaites le plein avec de l'eau du robinet, introduisez des plantes flottantes qui consommeront les nitrates et diminuez la quantité de nourriture apporté aux poissons.

Honnis soient les hérons !

Les hérons ont souvent tendance à prendre les jardins aquatiques pour des garde-manger. Et ils les apprécient d'autant qu'au printemps, en pleine période de frai, la nourriture ne manque pas... Étant des oiseaux protégés, vous ne pouvez les tuer, vous ne pouvez que protéger vos poissons. Commencez par leur interdire l'accès aux zones peu profondes de votre bassin, grâce à une protection constituée de fils de Nylon tendus au-dessus de l'eau ou un quadrillage de tiges de bambou qui empêcheront les oiseaux d'atterrir. La présence d'affolants n'est guère efficace et surtout inesthétique ! Toutefois, le héron a le défaut d'être égoïste : il déteste partager son territoire avec un congénère. Pourquoi alors ne pas installer un héron factice sur la berge ? Cette astuce est efficace jusqu'à ce qu'il comprenne la supercherie... Autre parade : un poisson en plastique flottant entre deux eaux, lesté au bout d'une ficelle. N'écoutant que son estomac, le héron n'auras de cesse d'essayer de l'attraper. Quand fatigué de se casser le bec sur un festin impossible, il abandonnera la partie !

La grâce ailée des odonates

Sous ce terme se cachent libellules et demoiselles, ces beaux insectes au vol fascinant. En ce mois de mai, débute la période de reproduction, qui s’achèvera en septembre selon les espèces. Le mâle maintient la femelle derrière la tête, pendant qu’elle se positionne sous son abdomen. Quelle gymnastique ! Quand elles ne le font pas directement dans l’eau, les femelles pondent de manière à ce que les larves puissent y tomber pour s’y développer. Ce sont de redoutables prédatrices de têtards, alevins, insectes aquatiques et surtout larves de moustiques. Vient le moment où la nymphe sort de l’eau. Déploiement puis durcissement des ailes, et la courte vie d’adulte commence, au détriment des moustiques et des mouches. Malheureusement, la pollution et l’assèchement des zones humides menacent leur existence.

Certaines sont des espèces protégées par la loi, en tout cas ne les capturez pas !

Comment distinguer libellule et demoiselle ?

La libellule a les yeux qui se touchent et des ailes postérieures plus larges que les antérieures.

La demoiselle, plus petite, présente des yeux bien séparés et des ailes de forme égale, qui se replient au-dessus d’elle, quand elle se pose. 

SURVEILLEZ

régulièrement votre bassin, surtout vers la fin du mois, quand la température monte, pour repérer rapidement tout changement de couleur de votre eau. Si elle devient verte, c'est que les algues prolifèrent. Il va falloir intervenir dès le mois de juin.

TERMINEZ
vos plantations, en bord de bassin et dans la zone marécageuse. Divisez les touffes les plus grosses. Installez les godets que vous avez achetés.

REMETTEZ
à l'eau les bacs contenant vos plantes tropicales qui ont hiverné dans votre serre ou votre véranda : nymphéas exotiques, lotus, zantedeschias, cannas, laitues d'eau...

Attendez que les saints de glace (11,12 et 13 mai) soient passés pour le faire.

LIMITEZ
les développements importants d'algues filamenteuses en les ramassant à la main.

AJOUTEZ
de l'engrais à libération contrôlée dans les paniers de plantation des nénuphars, de lotus ainsi que  de thalias.

ÉLIMINEZ
des feuilles , sur les jeunes pieds de nénu-phar, pour favoriser l'apparition de fleurs abondantes.

Profitez-en aussi pour diviser les plus grosses souches.

REMETTEZ
en route cascades et jets d'eau, pour oxy-géner l'eau du bassin. Poissons et bactéries en ont un besoin grandissant avec la montée de la température.