Choisissez votre prunier

Soyons clairs : mirabellier et quetschier viennent mal dans le Midi. Les prunes proprement dites et les reines-claudes s'y développent mieux, à flanc de coteau, abritées du vent. Encore faut-il veiller au porte-greffe.

Saint-Julien convient aux sols lourds, humides et calcaires ;

Myrobolan est bien en tous sols. Cependant sa vigueur ne favorise pas la mise à fruits. Choisissez de préférence des variétés tardives comme 'Perdrigeon', 'Violet' ou 'Coe's Golden Drop' pour les prunes ordinaires, et 'Violette' ou 'Tardive de Chambourcy' pour les reines--claudes. Le prunier d'Ente tolère mieux la chaleur et réussit bien sur Myrobolan ou, mieux sur l'hybride entre pêcher et amandier, moins vigoureux. L'idéal dans notre région, reste d'adopter un prunier japonais (prunus salicina), à la floraison très précoce. Il est souvent hybridé avec des pruniers américains, naturellement prolifiques. Ces pruniers donnent des fruits moins goûteux que leurs cousins européens, mais leur seul véritable défaut est d'être sensible à la gommose.

Vous éviterez ce risque en leur appliquant une taille courte, en intervenant de préférence par des pincements en été. Dans le Midi le meilleur porte-greffe pour ces pruniers japonais reste Myrobolan et, parmi les bons cultivars, 'Methley Beauty', 'Golden Japan' et 'Burbank', qui ne nécessitent pas de fécondation croisée.

EN BREF...

Semez les oignons tardifs

Effectuez le semis au début du mois, si possible à la place d'une culture de légumineuses (haricot par exemple). En effet, sans être nouvellement fumé, le sol doit être sustantiel. Étendez sur le semis une légère couche de litière ou de fumier sec pour faciliter la germination. Si toutes les variétés, hormis les oignons blancs hâtifs, conviennent à cette période, préférez celles traditionnel lement cultivées en Provence : 'Rouge Pâle de Salon', 'Blanc Gros tardif de Lisbonne', celui de 'Madère' et 'Rose d'Egypte', très doux. À récolter dès le mois de mai prochain.

Plantes hivernées.

"Brumaire", avec ses jours courts et gris, est un mois propice au dévelop-pement des maladies. En serre froide ou tempérée, passez les plantes en revue pour éliminer toutes les parties gâtées, feuilles jaunes ou autres. Veillez en particulier à la pourriture des boutures de géraniums. Enlevez toutes celles qui présentent "le pied noir" ; surtout, ne vous resservez pas de la terre des pots pour y replanter autre chose !

Les dernières figues

Les dernières figues d'automne doivent impérativement mûrir avant l'arrivée des premiers gels. Accélérez leur mûrissement par "toucher des figues" : déposez une goutte d'huile dans l'œil du fruit à la fin de la véraison (maturation). ce toucher hâte le mûrissement des fruits d'une à deux semaines.

Bientôt le gel, protégez vos agrumes

C'est une galéjade, sans doute, mais sait-on jamais... Rejetez les abris en plastique, car ils élèvent l'hygrométrie, la température au lever du jour étant inférieure à celle de l'extérieur.

Fabriquez plutôt une carcasse, d'un volume au moins égal à celui de l'arbre, sur laquelle vous disposerez de deux à quatre paillassons maintenus roulés ; en cas de gel, il vous suffira de les dérouler jusqu’au sol, en évitant l'absence prolongée de lumière.

Si vous prévoyez une nouvelle plantation, n'oubliez pas que les haies vives (cyprès et casuarinas entre autres) sont le meilleur rempart contre les vents froids.

Ne courez pas de risques avec certains agrumes frileux et plantés sans trop de protections contre les vents froids.

SEMEZ

des galégas à la volée pour obtenir de grands massifs fleuris au printemps prochain. Galéga officinalis 'Carnea Plena" arbore d'irresistibles inflorescences roses et doubles.

PLANTEZ

les crinums maintenant en sol profond et copieusement fumé (utilisez un fumier déshydraté) au soleil ou à mi-ombre. Cette plantation précoce assure une floraison dès l'été prochain.

des oliviers dans une terre fertile, préalablement défoncée (sur 80cm de profondeur). Evitez la proximité d'une nappe phréatique ainsi que les cuvettes et les bas-fonds de vallée.

RENTREZ

sans tarder les plantes tropicales qui vont fleurir en novembre-décembre (aechméas, épiphylums ou cactus de Noël, thunbergias grimpants). Après la floraison, tenez ces frileuses au demi-repos à une température de 15°C en arrosant avec parcimonie.

les orchidées en serre ou en appartement, sauf les cymbi diums qui peuvent rester à l'extérieur en climat doux.

TRAITEZ

préventivement les pruniers, contre la pourriture grise des fruits (monilia) et la criblure des feuilles (coryneum) en pul vérisant une bouillie bordelaise anti cryptogamique.

MULTIPLIEZ

les pruniers francs de pied par drageonnage, et bouturez les cultivars greffés.

RÉCOLTEZ

les baies de myrte et les graines de fenouil sauvage.

le crosne du Japon en déterrant les bulbes à la fourche-bêche. Intervenez au fur et à mesure de vos besoins car les crosnes se flétrissent au-delà de quelques jours passés à l'air.

Faites provision de romarin, il est déjà en fleur. Récoltez les stigmates du crocus sativus, ils constituent le safran.

COMMENCEZ

la taille des arbres fruitiers à pépins.

FUMEZ

les vignes palissées (opération à effectuer tous les 2 ans) en enfouissant superficiellement 400 g de scories, 100g de sulfate de potasse et 8 kg de compost par mètre linéaire de mur.

Récolte de safran assurée

Le safran (Crocus sativus) est en principe en fleur ce mois-ci. C'est une plante pares-seuse, à la floraison très inégale d'une année sur l'autre. Pour obtenir une culture performante, à laquelle ne manquera pas une corolle, préparez une parcelle vierge en y enfouissant dès maintenant du fumier bien décomposé. Attendez l'été prochain pour y planter des cormes de safran, à  20 cm de profondeur.

Un gazon pour le Midi

Le Dichondra repens a l'aspect d'un petit trèfle. Vivace, il résiste à la sécheresse et aux embruns mais craint le froid. En dehors du littoral et de la zone de l'oranger, il jaunit en hiver. Ce "gazon" ne nécessite pas de tonte, sauf en cas de piétinement intensif. En revanche, et c'est le cas de tous les gazons, il doit s'enraciner profondément pour résister à nos étés caniculaires. Défoncez le sol sur 40cm de profondeur et, après le semis, arrosez abondamment (deux fois par semaine durant 1 h plutôt que 10 mn par jour) pour que les racines s'ancrent bien. Il existe de bons engrais pour gazon, capables d'améliorer les sols lourds et compactés. Vous pouvez les épandre en même temps que les graines, ou trois fois par an, en mars, juin et septembre. Le Dichondra n'est pas une graminée : proscrivez les herbicides pour gazon, qui auraient tôt fait de l'éradiquer. Pour établir une pelouse, 10g de semences/m² sont nécessaires, sachant que la température du sol doit approcher 15°C pour que la germination soit satisfaisante. Hors saison, vous pouvez installer des plantes en godets, à 10cm d'intervalle en tous sens. Le Dichondra est un excellent couvre-sol ; quelques mois suffisent pour établir un "green" de belle venue.

Légumes

Les "trucs" pour les conserver

Tenez vos melons croquants et sucrés jusqu'en février en les enfouissant dans de la paille, des céréales ou même des cendres. retirez les tuteurs de vos tomates et couchez les plantes sur un lit de paille étendue préalablement sur le sol. Recouvrez-les d'un châssis et d'un paillasson durant les nuits les plus froides ; en cas de fortes gelées, paillez les fruits avec des feuilles mortes. La récolte peut ainsi se prolonger jusque dans le courant du mois de janvier. Pour les salsifis, scorsonères, crosnes et ignames, la conservation doit se faire sur place ; épandez une litière pailleuse sur les rangs pour empêcher le sol de geler. Les pieds de haricots et de soja sont suspendus à l'ombre, têtes en bas, jusqu'à dessication. Mais attention, les haricots à grains verts (type flageolets) sont arrachés avant maturité complète, lorsque les cosses bien gonflées sont encore vertes tandis que ceux à grains blancs (type Soissons) doivent sécher sur pied, jusqu'à la chute des feuilles avant d'être hiverner.

Plantez un feijoa

Ce petit goyavier que les botanistes nomment Acca sellowiana mûrit ses fruits en octobre-novembre ; c'est d'ailleurs ce qu'on lui reproche, car des froids de -1°C les gâtent immanquablement. L'arbuste est d'une bonne rusticité : il résiste à des froids passagers de -15°C. Feuilles persistantes, magnifiques fleurs blancs rosé à très longues étamines rouges et fruits délicats à saveurs de fraise et d'ananas mêlés, le feijoa à tout pour plaire. Plantez-le en situation abritée, en tout type de sol pourvu qu'il soit perméable.

Formez la charpente en choisissant des départs de branches à différents niveaux pour éviter l'éclatement du bois. Pour assurer une bonne fécondation, plantez plusieurs variétés, "Triomphe" et "Mammouth" étant les plus cultivés.

Prairies

Semez l'esparset...

C'est le nom provençal du sainfoin, Onobrychis vicifolia, transformé en "esparcette" dans toute la littérature. C'est certainement l'un des meilleurs fourrages existants ; il peut même être consommés frais par les animaux. C'est aussi une remarquable plante vivace aux épis rose vif, idéale sur les talus et en prairies sèches. Semez 1,5 kg de graines pour 100m² et amendez avec du plâtre en février prochain.

Fleurs

Un datura pour l'hiver

Plantez dès maintenant un datura sanguin (Brugmansia sanguinea).

Il ne va pas tarder à épanouir ses longues trompettes au tube jaune orangé et à la jupe retroussée rouge sang. Elles dépassent souvent 20 cm de long. En pleine terre, ce très bel arbuste peut dépasser 4m de haut tout en conservant un port compact. Toutefois, comme tous les daturas arbustifs, il reste gélif et vous devez le cultiver en pot si vous craignez des froids de l'ordre de -5°C. Si vous adoptez cette culture, n'hésitez pas à rabattre sévèrement la plante avant de la sortir à l'extérieur, au mois de mars. Tous les daturas réagissent favorablement à la fumure et à l'engrais (type 10-15-15). Ils nécessitent, en outre, de copieux arrosages, même en hiver. Multipliés par bouture de tête, ces végétaux très vigoureux fleurissent dans l'année. En novembre, vous pouvez encore bouturer D. sanguinea si vous pouvez lui assurer une température de 12°C.

Le datura sanguin fleurit de bonne heure. C'est l'un des plus spectaculaires de la famille.

Légumes

Récoltez l'igname de Chine

C'est en novembre que vous devez arracher les racines de ce légume trop peu cultivé malgré sa rusticité.

L'opération présente quelques difficultés lorsque la plante, vivace, est en place depuis plusieurs saisons. En terrain profond, ses rhizomes peuvent atteindre 80 cm de long et, pour les conserver, vous devez les récupérer sans les rompre. Ouvrez une tranchée suffisamment profonde pour extraire intactes ces massues toujours plus grosses à la base qu'au sommet. Les ignames arrachés avec soin sont susceptibles de se conserver parfaitement pendant plusieurs mois. Il est même conseillé de ne le déguster qu'à partir de janvier. Moins gorgés d'eau, les racines seront alors plus fines, qu'elles soient frites en tranches, cuites à l'étouffée ou sautées au beurre. Mettez de côté les racines trop petites, de la grosseur du doigt et longues de 10 à 20 cm.

Vous les installerez au mois d'avril, en terre bien ameublie et fumée, à 60 cm d'intervalles, en prenant soin d'enterrer le collet à 3 ou 4 cm de profondeur.

Prunier Reine-claude

Prune d'Ente 

Dichondra repens

Fleurs

Un tilleul à floraison hivernale

Son nom Sparmannia africana, évoque son origine, la province du Cap, en Afrique du Sud ; il s'agit bien d'une Tiliacée que son nom vernaculaire, "tilleul d'appartement", fait encore méconnaître dans nos jardins. Rustique en climat méditerranéen, c'est un grand arbuste (2,50m) très ramifié, aux feuilles persistantes, cordées et couvertes de poils soyeux. Il entame sa floraison, qui va s'étaler jusqu'au mois d'avril ; une explosion d'ombelles de fleurs blanches, munies de très longues étamines jaune et rouge ; une splendeur ! Acceptant tous les sols, le Sparmannia croît très rapidement et vous pourrez le tailler après la floraison pour lui donner une forme régulière, sans omettre de supprimer une partie des rameaux de l'intérieur de la touffe pour faciliter la pénétration des rayons solaires. Multipliez-le par bouturage à l'étouffée, en utilisant de préférence les petits rameaux lignifiés qui se développent sur le tronc ou les grosses branches. Pour une culture en pot, adoptez un mélange de 2/3 de terreau et 1/3 de terre franche.

Des rosiers qui tiennent au soleil

Le soleil du Midi est redoutable pour bien des rosiers qui font pâle figure dès le début de l'été. Lorsque la température dépasse 25°C, non seulement leur floraison ralentit, mais les rares fleurs qui osent se montrer perdent rapidement leurs couleurs. Aussi, prenez le temps d'observer les rosiers de votre région, et notez le nom de ceux qui se comportent bien en été.

En attendant, voici une petite sélection des grands classiques aux couleurs lumineuses, bien adaptés à l'ensoleillement du Midi : 'Zéphirine Drouhin', un rosier sans épine, parfumé, aux fleurs roses en coupe ; 'Mme Isaac Pereire', robuste semi-grimpant aus fleurs pourpres très parfumées ; 'Cuisse de Nymphe', d'un joli rose tendre, qui sent très bon. Pensez également au rosier géranium (Rosa moyesii), aux fleurs rouge sang avec des étamines dorées, et au petit rosier pimprenelle (Rosa pimpinellifolia) aux fleurs d'églantines blanches.

'Cuisse de Nymphe'

'Mme Isaac Pereire'

Les plus gros bulbes

Au niveau de la grosseur du bulbe, le record est certainement détenu par certaines espèces du genre Crinum. Crinum x powellii, par exemple, développe des organes souterrains de 30cm de diamètre et 40cm de haut ! feuilles et fleurs sont à l'avenant : de somptueux rubans de 1,50m et tiges florales hissant à plus de 1m de haut pas moins de 10 corolles en trompettes. Les ouvrages spécialisés conseillent volontiers une plantation printanière. Dans le Midi, c'est une grave erreur, car les crinums développent très tôt un système radiculaire important. Plantez-les maintenant, en terre riche, pour obtenir une floraison dès l'été prochain. Mais sachez que ces végétaux, à l'instar de tous ceux de la famille des Amaryllidacées, sont sensibles aux transplantations et ne parviendront à leur plein développement qu'au bout de quelques années. La multiplication des crinums s'effectue par séparation des jeunes bulbes qui se développent à la base des touffes ? Vous pouvez également récolter les fruits, qui ont l'apparence d'un petit tubercule lorsqu'ils sont tombés à terre. Mis individuellement en godets, vous les installerez à leur place définitive dès qu'ils auront développé quelques feuilles.

Parmi la centaine d'espèces connues, vous n'en trouverez qu'une poignée dans le commerce. L'hybride x powellii est le plus répandu ; c'est aussi le plus rustique et il en existe plusieurs variétés allant du blanc pur à tous les tons de rose. À noter qu'il est stérile : vous devez le multiplier par division de souche.

C. moorei, du Natal, arbore de 10 à 20 corolles rose tendre, en trompette de 13cm de diamètre. Une pure merveille très facile à cultiver.

Adoptez également C. amabile, rose et rouge, C. asiaticum, à la hampe florale unique, portant jusqu'à 40 fleurs groupées en une grosse ombelle et C. bulbispermum, rose pâle veiné de pourpre au revers des tépales, que vous devrez installer dans l'eau durant toute la belle saison.

Cultiver le grenadier en pot

Le grenadier (Punica granatum) peut très bien s'accommoder d'une culture en orangerie ou en véranda ; il est même recommandé d'adopter cette solution si vous craignez des froids durables au-dessous de -5°C. Le substrat idéal comporte 2/3 de terre franche siliceuse et 1/3 de terreau de feuilles ; cependant, les composts du commerce conviennent très bien. Dans la mesure du possible, rempotez les arbustes tous les deux ans, en mars.

Profitez-en pour tailler les sujets devenus trop encombrants. La floraison ayant lieu sur le bois de l'année, cet élagage, même sévère, ne compromettra pas la fructification, cependant plus parcimonieuse qu'en culture ed plein air. Notez que la variété 'Legrellei', aux fleurs doubles, rouges striées de blanc, supporte les rigueurs de l'hiver parisien.

Punica granatum

Punica granatum 'Legrelli'