PETIT NETTOYAGE D'AUTOMNE

      
Évitez de nettoyer à fond les massifs du jardin avant l'hiver. Les tiges sèches des fleurs, les feuilles qui couvrent la terre constituent des abris précieux pour les insectes. Certains migrent dans le sol à la base des plantes, d'autres creusent des galeries dans la moelle des tiges, certaines chenilles tissent leur cocon et s'accrochent au pied des plantes... Les oiseaux insectivores trouveront là une réserve de nourriture pour les aider à passer l'hiver. Les fleurs fanées qui regorgent de graines, joueront le même rôle pour les oiseaux granivores.

Ainsi, vous participerez à la survie des animaux du jardin et le maintien des équilibres écologiques. Si vous souhaitez mettre en valeur le charme automnal du jardin, contentez-vous d'un léger "toilettage" et remettez le grand nettoyage à la fin de l'hiver.

Compost ou « pourrissoir » ?

Un compost est un tas de matières organiques végétales et animales qui répond à des règles précises. Sa taille minimale est de 1,20 m de large pour 80 cm de haut. Sa longueur n'est pas limitée, car elle varie en fonction des possibilités et de la quantité de matériaux à composter. L'idéal est de le constituer en une seule fois, après avoir entassé à part les différentes matières à composter : feuilles mortes, déchets de taille, de cuisine, tontes de gazon... Cela s’avère rarement possible dans un petit jardin familial. On se contente souvent de les déposer en couches successives. Il faut alors prévoir une ventilation par une cheminée centrale verticale ou placé au fond à l'horizontale. Il est également important de ne pas le laisser dessécher en surface. Une couverture sera nécessaire : bâche, vieux tapis, paille.

La différence entre un compost et un pourrissoir, c'est la capacité du premier à monter rapidement en température. À 45°C pendant trois semaines, ou aux alentours de 70°C pendant trois jours. Ce phénomène s’accompagne de la dégradation des agents pathogènes (champignons, parasites) et de la destruction de la capacité germinative des graines des mauvaises herbes intégrées au tas. Cette poussée de température est obtenue uniquement quand le compost est constitué en une seule fois. Déposés au fur et à mesure, les déchets se décomposent plus lentement, sans jamais chauffer. Mais cette méthode produit quand même du bon terreau. Limitez les pertes en azote en le couvrant d'un géotextile ou d'une moquette cet hiver

À NOTER DANS VOS CARNETS

Biotop sur internet : Contre les maladies et parasites, la lutte biologique est l'alternative sérieuse et efficace aux méthodes chimiques traditionnelles. Depuis près de 20 ans, Biotop aide les jardiniers amateurs à mettre en application ces méthodes. Aujourd'hui son site internet, facile d'accès, propose une foule d'informations très complètes. On peut également y commander les auxiliaires de culture et les produits de lutte et de contrôle des parasites.

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Installez des abris à chrysopes

Les chrysopes sont des insectes bien aimés des jardiniers, car leurs larves consomment de grandes quantités de pucerons et d'acariens

A l'approche de l'hiver, les adultes cherchent un refuge abrité du froid et de la pluie. Ils s'installent volontiers dans les remises, les cabanes de jardin, entre des planches posées verticalement le long d'un mur. Souvent, ils entrent dans les maisons et il n'est pas rare d'en observer sur les vitres.

Si vous avez l'âme bricoleuse, construisez-leur une boîte-abri que vous fixerez dans le jardin sur un poteau ou le long d'un arbre. Il est aussi possible d'acheter un abri en béton de bois résistant au gel et à l'eau. Bien protégés, les chrysopes seront plus nombreuses à survivre à l'hiver et à traquer les premiers pucerons.

Myrrhis odorata

Récupérez des clayettes

Il est temps de rentrer les pommes et les poires, mais vos clayettes ne sont peut-être pas prêtes. Ou encore, la récolte de pommes de terre a été plus abondante que prévu, mais où les disposer pour qu'elles soient bien étalées et faciles à surveiller ? Divers bacs répondent aux critères requis solidité, aération et possibilité d'être superposés.

En fait, il suffit de les demander aimablement (et peut-être de téléphoner à l'avance). Il se trouve que les grandes surfaces en général, et les marchands de fruits et légumes en particulier (n'oubliez pas les marchés), jettent encore de nombreux contenants après usage. Les bacs en bois de kiwis, par exemple, ont des proportions idéales. Il est également intéressant de visiter les déchetteries réglementées : non seulement on y apporte ses rebuts, mais on y trouve parfois une solution prête à l'emploi, comme ces clayettes improvisées.

Notre conseil : n'oubliez pas de les nettoyer soigneusement (savon et exposition au soleil) avant de les réemployer chez vous. Certains peuvent être porteurs de moisissures qui se transmettraient à vos fruits.

Des kiwis en trop ?

Parfois, la récolte de kiwis dépasse nos espérances et notre possibilité de consommation. Pour en profiter au mieux, faites des confitures, ou tout simplement un délicieux coulis facile à réaliser. Mixez les fruits épluchés avec un peu de sucre et de jus de citron. Servez-le en accompagnement de gâteaux secs ou de glaces.

La tavelure du pommier

La tavelure, maladie cryptogamique, se reconnaît aux plages liégeuses observées sur les fruits. Ceux-ci présentent par ailleurs des crevasses et autres déformations. Les feuilles sont parsemées de taches brunâtres et, en automne, les rameaux peuvent être couverts de pustules qui font éclater leur écorce.

C'est lors de la récolte des fruits que l'on prend le plus garde à la tavelure, puisqu'elle les rend inesthétiques. S'il est trop tard pour intervenir pour cette année, il convient d'agir de suite, pour éviter la même déconvenue l'an prochain.

Que faire ? Le champignon hivernant dans les pustules et sur les feuilles malades tombées à terre ou restant attachées à l'arbre : détruisez les feuilles mortes, taillez et brûlez les rameaux malades. Effectuez un traitement d'automne insolite mais efficace : pulvérisez de l'urine de vache non ou peu diluée sur tout le pommier atteint, avant la chute des feuilles. Une solution d'urée à 5% a le même effet que de l'urine pure. A défaut, pulvérisez du cuivre (bouillie bordelaise à 10 g/L d'eau) dès la chute des feuilles puis au réveil de la végétation, en fin d'hiver.

Adoptez des variétés résistantes.

Certaines variétés sont peu sensibles à la tavelure : 'Belle de Boskoop', 'Reinette du Mans’, ‘Quérina'...

Et si vous avez des pommes très abîmées, par conséquent de mauvaise garde, lancez-vous dans la fabrication de compotes parfumées : vanille, cannelle ou fleur d'oranger. À congeler ou à stériliser, à moins que vous ne vous régaliez tout de suite.

Les règles du verger bio

Le leitmotiv, en matière de protection biologique du verger, est de trouver des méthodes de lutte contre les parasites et les maladies sans utiliser de traitements. La meilleure attitude se nomme prévention. Voici quelques techniques simples à appliquer.

Attirez les mésanges en hiver en leur plaçant des morceaux de graisse aux extrémités des branches.

Elles les visiteront, en même temps qu'elles dévoreront les œufs de pucerons et les nymphes des carpocapses (vers des pommes). Rappelons qu'une mésange dévore chaque jour son propre poids d'insectes, soit une vingtaine de grammes ! Si vous voulez héberger un couple de mésanges, il est bon de placer quelques nichoirs dès maintenant afin qu'elles puissent choisir le leur lors de la nidification.

Des punaises (appelées anthocorides), ainsi que leurs larves, dévoreront pucerons et acariens dont l'araignée rouge. En sortant de leur hibernation, en mars-avril, elles se régaleront en premier lieu sur les saules et les peupliers, avant de migrer vers les vergers. Il est bon de disposer de tels arbres dans son entourage, même lointain.

Ne taillez en hiver que les arbres à pépins (pommiers, poiriers, cognassiers) et jamais les arbres à noyau (pêchers, pruniers, abricotiers). En effet, un certain nombre de champignons parasites peuvent être apportés par 1e vent et pénétrer dans l'arbre par les plaies de taille. Dans le même ordre d'idées, débarrassez dès maintenant les arbres des fruits momifiés qui, au printemps, libèrent des millions de spores de champignons.

De nombreux ravageurs des vergers vivent une partie de leur cycle sur le sol. Ils y rencontrent un certain nombre de prédateurs que vous pouvez favoriser par un paillis au pied des arbres ou en laissant vos poules gratter le sol pendant l'hiver.

Un gîte d'hiver pour le hérisson

L'arrivée des nuits froides et la pénurie de nourriture incitent les hérissons à rechercher des abris pour l'hiver. Pour les jeunes, l'hiver est la principale cause de mortalité, liée au manque d'abri dans un environnement souvent trop aseptisé. Pour profiter de leurs capacités à éliminer les limaces, chenilles, vers blancs, noctuelles, taupins, otiorhynques et autres ravageurs des plantes, offrez-leur un gîte sec et bien abrité du froid.

Déposez un gros tas de feuilles mortes sèches, des herbes coupées et des brindilles au bord d'une haie ou dans un massif arbustif. Un tas de bois assemblé de manière assez lâche ménageant ainsi quelques cavités, une simple caisse retournée munie d'une ouverture de 12 cm qu'il remplira lui-même, conviendra aussi. Certaines jardineries proposent des abris pour hérissons, mais ils sont assez chers.

Le hérisson étant un peu difficile sur ses conditions d'habitat, n'hésitez pas à lui en proposer au moins deux. Il choisira selon son goût quitte à changer de logis pendant l'hiver.

Les trois cerfeuils

Savez-vous que le cerfeuil correspond en fait à trois espèces bien différentes ?

• Le cerfeuil commun (Anthriscus cerefolium).

Le feuillage de cette plante condimentaire annuelle parfume les crudités, potages et sauces. Semez-le de préférence au printemps. Ensuite, laissez-le se ressemer tout seul : vous en aurez toujours au jardin. Evitez-lui la compagnie du radis, qui lui donne un goût piquant.

• Le cerfeuil musqué (Myrrhis odorata).

On utilise rarement son feuillage à saveur anisée. C'est une plante vivace que l'on peut semer dès à présent car la durée germinative de ses graines n'est que de quelques mois. Vous pouvez également divisez d'anciennes touffes.

• Le cerfeuil tubéreux (Chaerophyllum bulbosum).

Cette bisannuelle est semée impérativement à l'automne, les graines ayant besoin de geler pour lever. Il se cuisine comme les autres légumes-racines, au jus, en sauce, en garniture.

Les racines du cerfeuil tubéreux sont délicieuses cuites. Chez le cerfeuil musqué et le cerfeuil commun ce sont les feuilles crues qui sont consommées.

Pailler pour protéger la terre

Couvrez la terre entre les rangs des légumes d'automne et d'hiver afin de protéger des pluies et d'empêcher l'installation des herbes indésirables, nombreuses à cette saison à s'approprier le moindre espace laissé libre. Vous bénéficierez ainsi d'une terre beaucoup plus facile à nettoyer et à ameublir en fin d'hiver, en dépit des assauts des pluies hivernales. La matière utilisable ne manque pas : herbe coupée à la tondeuse et séchée un jour ou deux au soleil, feuilles de fougères éventuellement déchiquetées à la tondeuse à gazon pour les étaler plus facilement, paille vendue par un agriculteur voisin, etc... Pour bien étaler le paillis, n'attendez pas que les feuilles des légumes soient trop développées. Binez pour aérer et décroûter la terre avant paillage.

N'hésitez pas à pailler également toutes les vivaces du jardin d'ornement.

Activons le compost

L'automne est bien installé le nettoyage du jardin produit de quoi monter un joli tas de compost. Deux possibilités s'offrent à vous : soit vous laissez faire la nature, et les déchets vont se décomposer lentement, il faudra attendre au moins 1 an pour pouvoir l'utiliser, ce qui ne vous dispensera pas de retourner au moins deux fois pendant cette période ; soit vous utilisez un activateur de compost pour pouvoir disposer du compost d'ici 8 à 10 mois. Certains de ces accélérateurs contiennent de l'azote (sulfate d'ammoniaque ou en engrais organique riche en azote : poudre de corne, guano, sang desséché...), d'autres sont composés de micro-organismes spécialisés dans le travail de décomposition (bactéries, levures, enzymes...) Ces deux types de produits sont en jardinerie. Vous pouvez également arroser avec un purin d'ortie ou de consoude, fortement dosé, qui est à la fois riche en azote et en bactéries. C'est la solution la plus économique.

RENTREZ

et abritez les légumes-racines pour l'hiver en cellier, cave ou silo. Saupoudrez les racines ou tubercules abîmés de lithothamne, pour favoriser la cicatrisation des plaies.

PRÉPAREZ

vos trous de plantation pour les arbres et arbustes la terre aura le temps de se tasser et la vie microbienne de se réinstaller avant la plantation proprement dite le mois prochain.

SEMEZ

en place les graine de cerfeuil tubéreux : la germination aura lieu en février-mars, mais la semence a besoin de geler pour lever la dormance.

SEMEZ

à la volée, comme les radis, les oignons blancs que vous dégusterez au printemps prochain : ils ne prennent pas beaucoup de place...

SEMEZ

du seigle ou de la moutarde, dès qu'une parcelle se libère. la levée sera rapide et vous l'enfouirez au printemps. Vous y accueillerez ensuite des légumes sensibles aux adventices : carottes, salades et persil.

ÉDIFIEZ

votre nouveau tas de compost avec toutes les matières végétales que vous sortez, en ce moment, du jardin.

PRÉVOYEZ

Pour les parcelles destinées aux légumes gourmands (choux, tomates, poireaux, pommes de terre) dès maintenant de commander du fumier de cheval ou de volaille...

ARRACHEZ

les racines de chicorée witloof et laissez les plantes quelques jours sur le sol. Ensuite, coupez les feuilles à 3 cm du collet avant de démarrer le forçage de vos endives-chicons en cave.

TRANSPLANTEZ

quelques pieds de plantes aromatiques : de thym, persil et estragon dans une jardinière que vous disposerez à l'abri des premiers gels sur le rebord d'une fenêtre pour bénéficier d'une récolte en arrière-saison.

ENTREPOSEZ

pommes et poires de garde sur un lit de feuilles de noyer pour qu'elles se conservent bien.

RÉPARTISSEZ

le compost sous les arbres, entre les fraisiers et les groseilliers, c'est le mois idéal pour cet apport.

DÉSINFECTEZ

le fruitier (murs et tablettes), avec une solution de sulfate de cuivre (5 g/L d'eau), avant de rentrer les fruits, Feuilles de laurier, gousses d'ail épluchées ou lit de feuilles de noyer contribueront au bon état sanitaire du local.

Chaerophyllum bulbosum

Anthriscus cerefolium

Myrrhis odorata

Le compostage en surface, doublement utile

Il se pratique sur place, sur le même principe que n'importe quel autre compost. Les déchets organiques sont répandus directement sur le terrain où ils forment une couche nourricière.

Tout en se décomposant progressivement, cette couverture de déchets naturels protège le sol des agressions climatiques.

Pour démarrer le compostage en surface, nettoyez au préalable la parcelle avec une grelinette pour ameublir le sol et extirper les mauvaises herbes.

Apportez des matériaux variés, ajoutez du compost demi mûr qui contient des vers rouges pour démarrer plus rapidement le processus de décomposition. Remuez intimement tous ces "ingrédients", étalez-les sur le sol et recouvrez le tout d'un paillis de feuilles ou d'herbes sèches.

Au printemps suivant, vous n'aurez plus qu'à plantez vos pommes de terre, courgettes, choux, poireaux, etc.

ooLes bons ingrédients :

oo• matières vertes de toutes sortes

oo• éléments animaux : fumier ou compost de fumier

oo• résidus grossiers de bois de taille

oo• plantes médicinales riches en oligo-éléments et minéraux :

oootanaisie, prêle, souci, ortie, consoude.

   'Arianne'^®, une nouvelle pomme très vigoureuse

Le climat très pluvieux, particulièrement propice aux maladies, nous rappelle combien il est difficile de protéger les arbres fruitiers en culture biologique.

La nouvelle pomme Arianne^® est un atout pour le jardinier bio : elle est résistante à la tavelure et peu sensible à l'oïdium, les deux fléaux habituels des pommiers. Sa vigueur permet de limiter les traitements. Pour lui assurer un bon départ, ceux de la bouillie bordelaise seront conservées à la chute des feuilles et du gonflement des bourgeons en fin d'hiver.

Arianne^® est une pomme délicieusement sucrée et acidulée qui se conserve bien pendant plusieurs mois sans perdre de ses qualités. Sa culture est facile grâce à l'arcure naturelle qui favorise sa mise à fruit.