Visitez les pépinières
C'est en été qu'il faut visité les pépinières d'altitude, car elles sont accessibles et vous y trouverez les conseils et surtout les arbres adaptés à votre climat. En effet, il serait imprudent d'acheter un arbre cultivé en plaine pour le planter à 1000 ou 2000 m ! profitez de ces visites sur place pour repérer les sujets qui vous séduisent et surtout les réserver. Ainsi, le pépiniériste aura le temps de vous le préparer pour une plantation cet automne ou au printemps prochain.
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| 3500m | étage nival |
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| 2200m | étage alpin |
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| 1800m |
| étage subalpin |
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| 800m | étage montagnard | |||
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| étage collinéen | |
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Choisissez vos conifères
En montagne, la saison de la plantation des arbres approche et avec elle la nécessité de choisir les espèces adaptées à votre jardin en fonction de l'altitude, de l'exposition et du type de sol. Profitez de vos excursions en montagne pour observer les altitudes limites des sujets que vous souhaitez planter, ainsi que les versants d'exposition idéaux. Parmi les arbres les mieux adaptés à l'altitude, le champion reste le pin arole (Pinus cembra), que l'on trouve également sous les noms de pin cembro, de pin des Alpes. Il prospère jusqu'à l'étage subalpin. Il est suivi de près par le mélèze d'Europe (Larix decodua), le pin à crochets (Pinus uncinata) et son petit frère le pin mugo (Pinus montana) dont il existe des cultivars de petite taille. Tous supportent très bien le gel et les sols pauvres si l'ensoleillement est généreux. Grâce à leur enracinement profond, ils protègent bien le sol des érosions et des avalanches. Quelques autres montagnards dépassent difficilement 2000 m : l'épicéa commun ou sapin de Norvège (Picea abies) est très résistant au gel, mais ne dépasse guère l'étage montagnard. Ses racines traçantes supportent mal les vents violents, et il est préférable de lui éviter un ensoleillement direct, le sapin pectiné (Abies alba), plus frileux que l'épicéa (ses bourgeons sont sensibles aux gelées) apprécie quant à lui un terrain riche et humide. Reste l'if (Taxus baccata) qui bien que parfaitement rustique, ne se rencontre guère au-dessus de l'étage collinéen. Il a l'avantage de mieux supporter le calcaire et de pousser dans des sols pauvres et caillouteux. Ces limites peuvent bien sûr varier en fonction des biotopes et des microclimats ; c'est pourquoi il est bon de vous inspirer des espèces peuplant naturellement votre étage altitudinal.
En les adoptant, vous réussirez à coup sûr une harmonie parfaite avec le paysage environnant.
Semez sous châssis
Semez des laitues pommées d'hiver et des laitues d'automne type 'Verpia' sous châssis afin de pouvoir, aux heures les plus chaudes, couvrir la vitre avec de la toile de jute grossière ou un morceau de canisses laissant juste passer assez de lumière pour permettre la bonne germination de ces plantes qui ne supportent pas les fortes chaleurs.
De la fougère contre la piéride
Pour éloigner la piéride des rangées de choux, posez, sur chaque petit plant, une fronde de fougère et quelques autres sur le sol, entre les plants. Vous les renouvellerez dès qu'elles seront trop sèches. L'effet répulsif est lié à l'odeur de la fougère fraîche, qui rend celle des choux moins attractives pour les papillons.
L'éclatement des troncs
Beaucoup d'entre vous ont pu constater l'éclatement des troncs des arbres fruitiers, surtout chez les sujets encore jeunes. Qu'en est-il ?
Il ne faut pas confondre cet éclatement avec le fendillement et la desquamation, phénomènes naturels de l'écorce dus à la maturation de l'arbre. Pour ce qui nous concerne, il s'agit bien des tissus profonds de l'arbre qui se sont déchirés, entraînant une rupture du bois. Le responsable en est la douceur d'un printemps trop précoce. Mars est souvent si chaud qu'il incite un départ de végétation. Quelques gelées nocturnes par-dessus, et les tissus gonflés de sève éclatent !
Si vous craignez des écarts de température, protégez les troncs avec un paillage sur toute leur longueur. Une fois le mal fait, assurez-vous que les tissus sont bien cicatrisés (un cal dur et bien formé en est la preuve°. Enlevez l'écorce qui se décolle du bois, pour éviter que ne s'y cachent des larves d'insectes et grattez-la avec un couteau bien tranchant afin de faire des coupes franches, jusqu'à ce que vous atteigniez le bois sain (qui se reconnaît à sa couleur orangée). Bossez bien les anfractuosités ainsi dégagées pour délivrer d'éventuels habitants, et passez le tout à la bouillie bordelaise. Certains conseillent un mastic cicatrisant et un badigeonnage au lait de chaux du tronc. Certains autres spécialistes des arbres fruitiers de montagnes préfère laisser faire la bonne nature de l'arbre.
Apportez de la fraîcheur au jardin
En ces mois de chaleur, un petit bassin offre une touche de fraîcheur, et fait la joie des oiseaux qui oublieront un peu les laitues et les bettes qu'ils picoraient en quête de rafraîchissement. Certains bassins en résine synthétique sont vendus à cet usage, mais les matériaux de récupération font l'affaire, de l'évier de pierre au couvercle de lessiveuse renversé. Ces bassins-bains d'oiseaux peu profonds et de petite taille, faciles à vider et à nettoyer, peuvent trouver leur place sur l'étroite terrasse d'un jardin en pente. Installé en fin de saison, il se patinera et aura pris un petit air très naturel dès le printemps prochain. Orné de quelques vivaces, placé légèrement à l'ombre, il vous deviendra vite très précieux.
Pourchassez les pucerons
Les pucerons cendrés qui faisaient se recroqueviller les jeunes feuilles de fruitiers ont disparu, réfugiés dans l'herbe, à l'abri des fortes chaleurs. Ils sont remplacés par les pucerons lanigères, amateurs de grosses chaleurs. de même que les pucerons noirs des fèves ou des rosiers, les colonies résistent mal à la pression du jet d'arrosage. Néanmoins, s'ils résistent, pulvérisez un traitement à base de savon noir dilué à raison de 160g par litre additionné de 10% d'alcool à brûler.
Pour avoir la paix... paillez vos haies
Pour passer un été tranquille, où il ne sera pas nécessaire de déloger sans arrêt les herbes sauvages du pied des jeunes arbustes : paillez sur 15cm d'épaisseur. Ils seront ainsi délivrés de toute concurrence en matière d'eau. En ces mois de sécheresse, si l'herbe pousse à leur pied, elle épuise rapidement les réserves en eau. Les tontes de gazon viennent compléter cette couverture au fur et à mesure de la saison, et vous pourrez enfin tourner votre attention vers le reste du jardin.
RÉCOLTEZ
et faites sécher les herbes aromatiques et médicinales : basilic, estragon, menthe, thym, sauge camomille...
SEMEZ
la mâche en privilégiant les variétés à grosses graines, que vous récolterez durant l'automne.
SEMEZ
radis, cerfeuil et cresson dans un coin ombragé du jardin ou sous un carton ondulé qui les gardera au frais durant la germination. Ne laissez jamais la terre se dessécher.
BINEZ
régulièrement autour de vos plants pour aérer la terre, durcie par les arrosages et la sécheresse. De plus, vous limiterez ainsi la pousse des herbes indésirables.
ÉTAYEZ
les branches des arbres trop chargés en fruits et poursuivre les arrosages au verger
ÉLIMINEZ
les fruits véreux ou moisis que vous apercevez dans les arbres fruitiers ainsi que ceux tombés à terre : les parasites peuvent y trouver refuge.
Plantez les colchiques
Ce bulbe symbole de l'automne affectionne les terrains argilo-calcaires et les alpages bien fumés jusqu'à une altitude de 2000m.
C'est en été, lorsqu'ils sont au repos, qu'il convient de planter les bulbes. Ils fleurissent très peu de temps après leur mise en terre, et la floraison, d'un mauve délicat, dure trois semaines.
Chaque bulbe donne 4 ou 5 fleurs. Le feuillage apparaîtra seulement en fin d'hiver. Le feuillage étant important, prévoyez soigneusement l'emplacement, sachant que vous ne pourrez ni le tondre ni installer à proximité de plantes plus petites, qui seraient étouffées. Enterrez les bulbes de 10 à 20cm. Vous pouvez également cultiver ces délicates corolles roses sur carafe, comme se cultivent les jacinthes ou sur un lit de cailloux baignant dans l'eau à la façon des narcisses.
ATTENTION : Veillez surtout à planter ces fleurs toxiques hors de portée des jeunes enfants.
L'eau ferrugineuse
En altitude, les sols pauvres ou trop riches en calcaire bloquent l'assimilation du fer par les végétaux. En attendant l'amendement automnal de votre terre, dopez toutes les plantes dont les feuilles jaunissent à l'eau "ferrugineuse". Pour cela, laissez rouillez morceaux de ferraille et autres clous, pendant plusieurs semaines dans de grands seaux d'eau de pluie.
Le jardin d'ombre
Si votre jardin est bordé d'une haie vive, d'un verger ou si certaines frondaisons ombrent vos planches de légumes aux heures chaudes de l'été, profitez de cette aubaine et cultivez des légumes et des fleurs appropriés.
Nombre de légumes apprécieront cette fraîcheur : les navets seront moins amers, les radis moins piquants, moins creux, et les salades échapperont à la montée à graines. Tous vos semis et repiquages gagneront, en cette saison, à être effectués à mi-ombre : épinard, mâche, cresson de jardin, carotte ainsi que les aromatiques (cerfeuil, persil, coriandre, menthe et ciboulette).
Du côté des fleurs, vos boutures de rosiers et de fuchsias ne réussiront qu'à l'ombre, tout comme vos derniers semis de cosmos, capucine, œillet d'Inde, souci, eschscholzia... Cœurs de Marie, alchémilles, lamiers, myosotis et fuschias y seront à leur aise. Outre l'aspect esthétique d'une telle bordure, ce "jardin d'ombre" vous fera faire de substantielles économies d'eau, tout en évitant aux plantes le choc d'un arrosage à l'eau froide après une chaude journée.
Fleurs et légumes
Un mariage réussi
En ces mois d'été, les plus beaux jardins ne sont-ils pas ceux où fleurs et légumes cohabitent en un harmonieux fouillis ?
Cette pratique, courante outre-Atlantique et autrefois dans nos "jardins de curé", relève à la fois de l'esthétique et de l'utile. La multiplication des espèces végétales au sein du potager augmente la diversité de la faune, réduisant ainsi la pullulation des animaux nuisibles. Beaucoup d'insectes utiles ont besoin du nectar et du pollen des fleurs pour se reproduire. Ainsi, une floraison continue du printemps à l'automne met nos cultures sous haute protection. Dans ce kaléidoscope de couleurs dominent le jaune et l'orange des capucines (qui, disons-le, parfois attirent les pucerons), soucis et œillets d'Inde, trois plantes qui, par leurs parfums, éloignent les parasites.
Beaucoup de ces annuelles deviennent vite subspontanées, malgré le froid et la neige, nous offrant, dès le printemps, de nouveaux plants aisés à repiquer. Les espèces annuelles à faible développement sont semées parmi les cultures, en fin de ligne de semis ou en bordure.
Les vivaces sont installées à la périphérie du jardin ou en bordure d'allée. Au-dessus de 800m, une place importante sera réservée aux vivaces sauvages poussant naturellement au fil de l'altitude. Une fois ces principes respectés, le goût et l'imagination de chaque jardinier fera le reste.
'Bleu de Solaise'
'Chioggia'
'Grumolo Verde'
'Jaune Boule d'Or'
'Demi-Longue Nantaise Améliorée'
Un cycle original
Comme bien des bulbes à floraison automnale, les fleurs apparaissent avant le feuillage. On dit qu'il s'agit de plantes nudiflores. Mais les colchiques ont la particularité de ne développer leur feuillage qu'en fin d'hiver, bien après la floraison. Les bulbes (ou cormes) se multiplient lorsque le feuillage se développe.
Colchiques : feuilles et fruits
'Colchiques : fleurs'
Pinus cembra
Larix decodua'
Abies alba
Pinus montana'
Pinus uncinata
Sirops et liqueurs d'autrefois
La récolte des framboises et des myrtilles nous offre l'occasion d'élaborer les sirops et les alcools traditionnels des pays de montagne.
Voici deux recettes faciles à réaliser.
Liqueur de myrtilles : laissez macérer 500g de myrtilles dans un litre d'eau-de-vie additionnée d'un bâton de cannelle, pendant un mois. Au bout de ce mois filtrez et mélangez à un sirop de sucre (375g de sucre pour 1/4 de litre d'eau). Embouteillez et bouchez.
Sirop de framboises : pressez 1/2 litre de jus de framboise dans un torchon, laissez macérer 3 jours au frais. puis faites bouillir ce jus lentement pendant 10mn avec 500g de sucre. Laissez refroidir avant de mettre en bouteille et de fermer d'un bouchon de tissu. Au bout de 2 mois bouché définitivement.
Semez des légumes pour le printemps
Même en altitude, certains légumes traversent les rigueurs hivernales pour nous apporter quelques vitamines dès les premiers jours printaniers, à condition de bien les choisir, de les semer maintenant et de leur offrir une protection lorsqu'il fera froid.
Des carottes rustiques comme 'Chantenay', 'Carentan', 'Colmar', 'Demi-Longue Nantaise Améliorée'. Coupez le feuillage au ras-du-sol dès les premiers grands froids, puis couvrez la culture de feuilles mortes et de fougères ou de branches de conifères.
Des navets. Les variétés rondes sont plus rustiques que les variétés longues. 'Blanc Dur d'Hiver', 'Bency', 'Jaune Boule d'Or' seront traités comme les carottes.
Des chicorées vertes type 'Pain de Sucre' ou rouges ('Chioggia'). Des chicorées à tondre, c'est-à-dire celles dont il faut couper le premier feuillage à la fin de l'hiver pour stimuler la pousse de nouvelles feuilles moins amères. Les rouges telles 'Trévise' et 'Vérone' ou les vertes comme 'Grumolo Verde' seront les premières salades à sortir au printemps.
Des poireaux. Les repiquages des semis de mai-juin ('Bleu de Solaise', 'Monstrueux de Carentan'), bien couverts de compost et paillés vous assureront une récolte dès mars-avril, avant la montée à graine.
Au-delà de 1000m d'altitude, il est préférable de regrouper tous ces semis pour qu'ils bénéficient, à l'arrivée des premiers froids, d'un tunnel en PVC. Soignez l'apport en compost dès le mois de septembre-octobre et n'oubliez pas d'aérer les tunnels lors du dégel afin d'éviter tout risque de pourriture.
Picea abies'