pissenlit
Des légumes porte-graines
Produire ses propres graines ? Pourquoi pas avec cette méthode, peut-être fantaisiste, mais pas fatigante, qui consiste à... laisser faire la nature. Pour commencer, sélectionnez des plantes porte-graines vigoureuses et saines. Au besoin, convenez d'un signe de reconnaissance (bout de laine, piquet, étiquette...) afin que personne n'aille les récolter ou les désherber. Laissez-les fleurir et monter à graine. Ces dernières se répandront sur le sol au moment de leur pleine maturité. Elles germeront de façon tout aussi précise, en automne ou l'année suivante selon les espèces, et lorsque les conditions idéales de germination et de levée seront réunies. Elles auront également le temps de s'adapter au froid et au sol.
C'est pourquoi ces plants issus d'un semis spontané résistent mieux aux limaces et aux gelées printanières que ceux que vous aurez semés par ailleurs. Evidemment, ce semis ne se fera pas en ligne mais, moyennant cette concession, vous aurez d'agréables surprises au printemps. A condition de bien repérer l'emplacement et de ne pas désherber les jeunes semis, vous aurez une avance de trois semaines par rapport à un semis traditionnel. Les légumes qui conviennent le mieux à ce genre de reproduction sont l'arroche, le chrysanthème comestible, les laitues et les chicorées, la claytone de Cuba (pourpier d'hiver) et, d'une façon générale, les annuelles qui produisent leurs graines avant la saison froide. Évitez de laisser fleurir deux variétés allogames (1) en même temps. En effet, la pollinisation s'effectue par les insectes et le vent, qui ne soucient pas de préserver la pureté variétale que vous avez choisie. Seuls les légumes autogames (2) ne nécessitent pas de précautions particulières.
(1) Allogames : légumes qui se croisent entre variétés fleurissant au même moment : maïs, betterave, courge, melon, potiron, chou, navet, épinard, carotte.
(2) Autogames : légumes qui se croisent peu ou pas entre variétés fleurissant au même moment : piment, tomate, aubergine, pois, haricot, soja, laitue.
Marquez les plantes que vous voulez conserver comme porte-graines avec un piquet ou une étiquette. Vous récolterez les semences le moment venu.
Les vacances du jardinier
Cessez tous les semis et repiquages au moins quinze jours avant votre départ, car les jeunes plantes ne pourront pas se passer de vos soins. Binez et paillez avant de partir, pour ne pas retrouver votre jardin envahi d'adventices à votre retour. N'abandonnez pas vos plantes parasitées ou malades : traitez-les une dernière fois. Taillez aussi les fleurs et les aromates pour favoriser une seconde récolte ou une floraison lorsque vous serez rentré. Récoltez les légumes et les fruits mûrs et trouvez une personne qui pourra vous relayer en votre absence, pourquoi pas en échange d'un peu d'arrosage ou de surveillance. Groupez toutes vos plantes en pot à l'ombre, dans un lit de quelques centimètres de tourbe mouillée jusqu'à saturation. Elle restituera l'eau au fur et à mesure des besoins. Le coton ou la laine de mouton remplissent le même service.
Préparez les potées avant vos vacances : récoltez les fruits et supprimez les fleurs. Vous les retrouverez au retour.
Tourbe
Des solutions alternatives
Attention, les réserves de tourbes ne sont pas inépuisables...
Cultiver son jardin selon des principes respectueux de l'environnement et, par ailleurs, utiliser un matériau pratiquement non renouvelable comme la tourbe, est un non-sens. Mais existe-t-il d'autres solutions ?
L'emploi de la tourbe en amendement dans un jardin amateur doit être considéré comme un luxe. Les qualités optimales de cette matière organique devraient plutôt être exploitées en culture hors sol (godets, conteneurs, jardinières). En effet, aucun autre produit (fibre, compost...) ne présente son pouvoir de retenir l'eau. Les professionnels de la vente de plants, du maraîchage et des fleurs à couper réduisent déjà les quantités de tourbe dans leur terreau en y ajoutant des écorces broyées, du polystyrène ou des fibres minérales (laine de roche).
Mais certains de ces matériaux ne sont ni esthétiques ni biodégradable. Le jardinier amateur doit alors utiliser en priorité briquettes de fibres de coco, composts algo-forestiers ou algo-fermiers que l'on commence à trouver plus facilement.
SÉCHEZ
les plantes aromatiques : sarriette, thym et origan pour la cuisine ; fenouil, menthe, mélisse et lavande pour les tisanes.
BOUTUREZ
les groseilliers : coupez des tronçons de jeunes tiges de l'année, de 10cm de long. Enterrez-les par petits fagots de dix, à mi-hauteur, dans un mélange de tourbe et de sable contre un mur du jardin. Au printemps, vous les planterez en godet.
FAUCHEZ
les chardons, entre la mi-août et la mi-septembre, ces plantes sont au plus bas de leurs réserves. Coupez les tiges creuses pour faire dépérir les racines. L'effet est augmenté si vous opérez juste avant un orage.
RENOUVELEZ
une plate-bande de fraisiers par tiers. Prélevez des stolons et installez-les après la mise en place d'une fumure de compost ou en pots individuels pour un repiquage. Stimulez-les avec du purin d'ortie, au bout d'une quinzaine de jours.
GREFFEZ
en écusson cerisiers, poiriers, pommiers...
PAILLEZ
après chaque binage, vous n'aurez plus à sarcler, ni à désherber, voire à arroser de la saison.
PINCEZ
palissez et, si nécessaire, éclaircir les pêchers. Eliminez éventuellement les feuilles atteintes de cloque. En cas d'invasion de pucerons verts, traitez avec une préparation de purin d'orties.
TREMPEZ
vos graines de persil avant de les semer, au moins 24h pour qu'elles germent rapidement.
ARROSEZ
tous vos sillons de semis (navets, oignons blancs, radis d'automne et laitues) avant de leur confier vos graines. Recouvrez-les ensuite de terre sèche, afin de limiter l'évaporation. S'il fait très chaud ombrez avec des cagettes renversées.
SURVEILLEZ
l'état sanitaire de vos végétaux pour intervenir au plus vite avec les purins végétaux : la prêle contre l'oïdium, le mildiou, la cloque du pêcher et la tavelure ; l'ail contre les acariens et les pucerons, la tanaisie contre les fourmis et les pucerons.
SEMEZ
du chou 'Cœur de bœuf' ou 'Louviers', des laitues pommées d'hiver et des oignons blancs hâtifs, pour des récoltes au printemps prochain.
ENTERREZ
les plantes en pot dans un lit de terre lourde de jardin, si vous devez vous absenter. Paillez entre les pots pour limiter l'évaporation. Arrosez avec de l'eau de pluie à température ambiante.
TAILLEZ
la tanaisie dès que la floraison perd de sa splendeur : effeuillez les tiges fleuries, vous les ferez sécher pour la confection de bouquets, et les feuilles serviront à élaborer une décoction insectifuge.
PLANTEZ
vos fraisiers pour leur assurer une bonne reprise avant l'hiver.
ARROSEZ
tôt le matin ou tard le soir. Paillez immédiatement après l'arrosage. De temps en temps, binez ("un binage vaut deux arrosages") les parcelles non paillées.
FAUCHEZ
régulièrement vos orties pour éviter leur montée en graine et bénéficier de récoltes successives, pour le purin, à la cuisine et les tisanes.
SEMEZ
de la moutarde en engrais vert, entre les rangs ou sur une parcelle libérée, particulièrement si elle est infestée d'œufs de limaces.
AIDEZ
les tomates à mûrir en supprimant une partie des feuilles, mais sans les dénuder. N'apportez plus d'engrais azoté comme le purin d'ortie, mais plutôt un engrais riche en potasse (jus de consoude).
Un engrais vert désinfectant
La moutarde blanche est un engrais vert intéressant à semer, même sur de très petites surfaces. Utilisez-la dès qu'une parcelle de légumes se libère, et que vous ne prévoyez pas de l'occuper avant un mois. Sa croissance est rapide : trois ou quatre semaines lui suffisent pour développer de 6 à 8 feuilles et transmettre assez d'humus et d'éléments nutritifs au sol. Par ailleurs, la moutarde, grâce à son huile, est une véritable plante médicinale pour la terre. Par simple contact des graines, elle nettoie le sol des nématodes, bactéries et autres champignons pathogènes. Elle assure une bonne santé au jardin pour l'année suivante, particulièrement pour les choux et les salades qui souffrent de ces parasites. Notez aussi que la graine de moutarde détruit efficacement les nids d'œufs de limaces. En pratique : ameublissez la terre et semez à 1 cm de profondeur, car les graines germent à la lumière. En cette saison, la croissance est rapide et le semis possible jusqu'en septembre, car la moutarde gèle à -7°C. A ce stade, les feuilles se décomposent rapidement et les racines nourrissent les vers de terre. Si vous devez récupérer une planche occupée par un semis de moutarde, fauchez-la grossièrement et laissez faner les tiges quelques jours. Bêchez le sol, enfouissez le tout et semez vos graines.
Des engrais inattendus
Faites comme les Anciens et recyclez : •la suie issue du ramonage de la cheminée à bois. C'est un engrais azoté. Vous pouvez aussi saupoudrer les feuilles des choux envahies par les chenilles ou diluer deux poignées de suie dans 8L d'eau, à pulvériser contre les attises.
•le marc de café réussit bien aux rosiers. Il a la réputation d'éloigner pucerons et courtilières.
•les plâtras issus de démolitions sont riches en calcium et en soufre, mais ne les incorporez dans votre sol qu'après une analyse (certaines plantes ne supportent pas les excès).
Protégez les fraisiers
La 2 ème production des fraisiers remontants se prolongera jusqu'aux gelées si le botrytis n'y met pas un terme. Ce champignon se développe sur les plantes affaiblies par une fumure azotée déséquilibrée ou un sol trop tassé, et se manifeste par un feutrage gris qui s'étale, suivi de taches brun-rouge sur les feuilles et les fruits. La lutte biologique se fait avec une décoction de prêle à laquelle on ajoute 1% de silicate de soude. Arrosez le sol et les plantes dès l'apparition des pluies de fin d'été, tous les 15 jours. Renouvelez l'opération 2 fois au démarrage de la végétation. Plantez aussi de l'ail dans les cultures menacées, et fertilisez avec des poudres de roche ou algues calcaires (en sol acide).
Enfouissez l'engrais vert
Si vous avez opté ce printemps pour le semis d'un engrais vert : légumineuse, phacélie, céréale... d'une manière générale, toutes les plantes qui apportent de la matière organique au sol peuvent être considérées comme engrais verts. Il est temps de les enfouir pour que le sol profite de leur action. Enfouissez au motoculteur ou à la bêche, car il faut recouvrir la masse végétale de terre. Ensuite vous pourrez de nouveau semer. Pour obtenir un semis correct après l'enfouissement, attendez que la décomposition soit avancée, ce qui en plein été, demande généralement deux semaines. S'il fait vraiment trop sec, arrosez en profondeur, plusieurs jours de suite, pour accélérer la transformation. Votre terre sera prête pour les semis de fin d'été : épinard, mâche, salades, oignons de printemps...
Boutures à l'eau de ronce
Les racines blanches qui apparaissent sur les marcottes des ronces sont riches en hormone... d'enracinement. Prélevez-les, coupez-les en petits morceaux, puis faites-les macérer dans l'eau à température ambiante. Filtrez au bout d'une semaine. À la différence des hormones en poudre il faudra tremper vos boutures dans cette potion pendant une journée, avant de les mettre en terre. À tenter ce mois-ci sur les rosiers, groseillers et arbustes à fleurs.
Éclairez le jardin
Il y a toujours, au jardin, un endroit qui mériterait d'être éclairé la nuit, les soirs où on invite ses amis pour dîner.
Seulement un aménagement électrique coûte parfois cher, et ne cadre pas toujours avec la conception naturelle du jardin.
Les lampes fluorescentes sont assez chères à l'achat, mais peuvent convenir pour les massifs importants d'arbres et de haies. Mieux, l'éclairage par batterie solaire (jardineries ou fournisseurs de matériel d'élevage de bovins) est, certes, un investissement, mais il est rentable par son coût d'entretien inexistant et convient tout à fait pour illuminer une allée, un chemin d'accès, ou l'atout majeur de votre jardin : bassin, vieil arbre, massif ou lisière de forêt.
Les bougies de jardin et les photophores diffusent une lumière douce et une ambiance chaleureuse. Pour protéger les bougies du vent, recouvrez-les d'un bocal sans fond assez haut. Si vous n'en disposez pas, coupez le haut d'une bouteille en plastique, lestez-la d'une pierre plate et fixez la bougie au fond.
LAITUES D'HIVER
Les avantages du semis direct
Il est temps de préparer les laitues d'hiver à récolter au début du printemps. Semez-les en ligne, en espaçant les graines de plusieurs centimètres. Vous éclaircirez les plants en surnombre en septembre, en laissant une rangée des sujets les plus vigoureux. Repiquez les autres sur une parcelle qui a les mêmes conditions de culture pour pouvoir comparer les deux procédés. Vous n'aurez pas de choc de repiquage pour les salades issues de semis direct, l'arrosage sera inutile, les plants résisteront mieux au froid et la récolte sera avancée. Et puisque vous aurez simultanément testé les deux méthodes, la période de récolte sera prolongée !
N'oubliez pas d'associer les laitues à d'autres cultures en les plaçant en bordure ou en quinconce. La laitue est, entre autres, efficace contre les altises des radis noires et roses. Elle s'harmonise également avec les carottes, le concombre, la courge et le poireau.
•'Merveille d'hiver', une très ancienne variété française à grosses pommes vert clair, de très bonne saveur.
•'Rouge d'hiver', vigoureuse et rustique, légèrement conique, à feuilles vertes teintées de brun.
•'Rougette de Montpellier', croquante, rouge et verte, pour les régions méridionales.
laitue 'Merveille d'hiver'
laitue 'Rougette de Montpelier'
Cultivez la biodiversité
Au jardin comme au verger, profitez des échanges de semences et de greffons pour participer au maintien des variétés locales, adaptées à votre terroir. Souvent menacées de disparition, elles garantissent, par leur parfaite adaptation, une certaine rusticité au climat local, soit moins de précautions d'acclimatation à prendre et moins de traitement en perspectives !
Le "b.a.-ba" du jardinage biologique...
Engrais
Dans NPK, il y a K
Tous les emballages d'engrais indiquent la valeur des trois lettres NPK _ respectivement : azote, phosphate et potasse? Cette dernière (K), est encore utilisable en cette saison et jusqu'en automne.
La potasse peut être un engrais minéral (lithotamne ou patenkali) ou organique (vinasse de betterave, par exemple). La forme minérale donne une action immédiate et fugace. Son effet coup de fouet n'est pas négligeable, en août, sur des légumes dont le développement est lent. La forme organique offre une action plus lente mais plus durable. Elle agit aussi sur la structure du sol. Une précision : ce sont des engrais de correction de carence. Si vous avez apporté une fumure de fond au printemps ou à l'automne, vous pouvez vous en passer.
Le lithothamne est une algue calcaire ayant l'aspect du corail. Il est riche en potasse, calcium, magnésium et oligo-éléments. Parmi eux le bore, que betterave, légumineuse, chou-fleur, céleri, vigne et pommier affectionnent. Il contient aussi du soufre, dont la carence sur les pommes se traduit par des taches de liège. Présenté sous forme de poudre, on l'utilise sur un feuillage humide, comme engrais foliaire. Procédez le matin ou le soir, lorsqu'il y a de la rosée. Poudrez le dessous des feuilles, à raison de 1,50-2 g/m² selon l'état de la végétation. Faites deux traitements à 3 semaines d'intervalle.
Outre son apport en potasse, le lithothamne participe à l'élaboration des fleurs et des fruits, augmente aussi la résistance aux maladies et à la sécheresse.
Pucerons et chenilles sont en outre étouffés sous l'action du poudrage. Parmi les légumes qui en profiteront le plus : pomme de terre, échalote, tomate, cucurbitacées et capucine.
On peut aussi effectuer un amendement fertilisant le sol en automne à raison de 30g/m². Cet engrais, trop pauvre en azote et en phosphore, ne convient pas aux légumes à feuilles.
Cependant il contient des hormones favorisant la croissance, la vigueur et la santé des plantes. Il active également la vie microbienne du sol et participe à la cicatrisation des pommes de terre blessées à l'arrachage (poudrage à la récolte) et des plaies de taille des arbres fruitiers. Il entre enfin dans la composition des pralins servant à badigeonner les racines des plantes pour une meilleure reprise.
Économisez l'eau
Les réserves d'eau étant limitées, comment arroser son jardin avec parcimonie, et comment y consacrer le moins de temps possible ?
Tout d'abord, aménagez des réservoirs : l'eau de pluie, captée par les descentes de gouttières est la meilleure pour plusieurs raisons. À température ambiante, gratuite pourvu qu'on installe un système de récupération (tonneau, tank de laitier, baril en plastique ou en métal...), c'est l'aménagement le plus facile à réaliser. Sachez cependant qu'une pluie suivant une longue période sèche contient, dans les premières minutes, des subtances polluantes présentes dans l'air et les poussières du toit. Pour pallier cet inconvénient, déviez le tuyau de récupération au début de la pluie.
Pensez au tuyau suintant : des différents systèmes d'arrosage (aspersion, jet, etc...), le tuyau suintant est le plus économique en eau, au même titre que l'arrosage au goulot avec l'arrosoir. Ce procédé de type goutte-à-goutte libère sur toute la longueur du dispositif un suintement régulier, réglable en fonction de la pression d'utilisation. La texture du matériau (fibres de polyester recouvertes d'une résine poreuse) exclut tout risque de colmatage. En pratique, vous pouvez sans risque le recouvrir de terre, marcher accidentellement dessus, disposez d'une eau plutôt calcaire. L'installation du système s'avère facile grâce à des raccords, simples ou en T, des embouts de fin de plate-bande et des robinets intermédiaires. (Attention toutefois les angles de 90° bloquent le passage de l'eau). Vous pouvez programmer votre arrosage à l'aide d'un programmateur installé à la sortie du robinet. Ce n'est qu'une option, mais que ne ferait-on pas pour partir en vacances tranquille ?
Récupérez l'eau de la maison : celle qui vous sert à laver les légumes, celle du dégivrage du réfrigérateur, l'eau du bain (savonneuse mais sans shampooing), l'eau de cuisson des légumes et les restes de tisanes pour l'apport nutritif de vos plantes en jardinières... quant à l'eau de cuisson des pommes de terre, elle constitue un bon herbicide...
Limitez l'évaporation en mulchant vos cultures : tontes de gazon, foin mal séché de récupération, mauvaises herbes non montées à graines, vieille paille, broyat de végétaux, etc...
La citronnelle antimoustique
La mélisse, le thym citron, la verveine citronnelle, la citronnelle de Madagascar, le géranium à odeur de citron, le basilic citron ou encore le combava (*)... contiennent une huile essentielle : le citral. Avec l'essence contenue dans les feuilles de la verveine citronnelle (Lippia citriodora) ci-contre, on fait des liqueurs et des parfums. On la cultive souvent comme substitut de la citronnelle de Madagascar ou verveine des Indes (Lemon grass).
La tisane de feuilles séchées est rafraîchissante et digestive : cueillez-les juste avant la floraison et faites-les sécher au chaud et à l'ombre. Utilisez aussi les feuilles fraîches pour agrémenter le poisson, certaines crudités comme les carottes râpées, et mettez-les à contribution pour décorer vos desserts.
Sa culture est facile, à condition de se souvenir de son origine tropicale : réservez-lui un emplacement ensoleillé et une terre bien drainée, plutôt acide. En dehors du Midi et des régions côtières tempérées, vous pouvez cultiver en pot et la rentrer l'hiver. Dans ce cas, placez-la dans un local pas trop chauffé, bien éclairé, et arrosez-la avec parcimonie. Multipliez-la par marcottage, en couchant un rameau dans un pot voisin ou en pleine terre.
(*) Agrume au parfum spécial dont on utilise le zeste comme arôme et comme épice dans la cuisine d'Asie.
Combattez le mildiou
Le mildiou a de nombreux hôtes : fleurs, pomme de terre, tomate, oignon, pois, vigne... Il se manifeste par des taches décolorées sur le revers des feuilles, suivi d'un feutrage blanc grisâtre ou violacé, qui finissent par se nécroser. Différentes espèces de champignons en sont responsables, favorisés par une météo humide. D'une manière générale, le champignon a pour charge de décomposer tout ce qui meurt ou est en déclin. Il n'apparaît donc pas sans cause préexistante, des engrais organiques non décomposés provoquent l'apparition de maladies cryptogamiques, les substances animales plus particulièrement. Un sol hydromorphe (qui garde l'eau), un ensoleillement insuffisant, des semences récoltées en période lunaire défavorable peuvent être source de problèmes. Lorsqu'on jardine dans une démarche "bio", il ne s'agit donc pas de lutter contre les champignons, mais de réaliser une démarche d'accompagnement pour un meilleur état sanitaire du jardin. Observez, "lisez" votre jardin, faites des liens entre les causes et les effets.
Pour limiter les dégâs immédiats, préparez une décoction de prêles des champs, pulvérisez le sol et les végétaux atteints. Opérez de préférence avant la chaleur de la mi-journée, renouvelez le traitement deux fois par semaine.
Brûlez les parties malades.
pissenlit
Des légumes porte-graines
Produire ses propres graines ? Pourquoi pas avec cette méthode, peut-être fantaisiste, mais pas fatigante, qui consiste à... laisser faire la nature. Pour commencer, sélectionnez des plantes porte-graines vigoureuses et saines. Au besoin, convenez d'un signe de reconnaissance (bout de laine, piquet, étiquette...) afin que personne n'aille les récolter ou les désherber. Laissez-les fleurir et monter à graine. Ces dernières se répandront sur le sol au moment de leur pleine maturité. Elles germeront de façon tout aussi précise, en automne ou l'année suivante selon les espèces, et lorsque les conditions idéales de germination et de levée seront réunies. Elles auront également le temps de s'adapter au froid et au sol.
C'est pourquoi ces plants issus d'un semis spontané résistent mieux aux limaces et aux gelées printanières que ceux que vous aurez semés par ailleurs. Evidemment, ce semis ne se fera pas en ligne mais, moyennant cette concession, vous aurez d'agréables surprises au printemps. A condition de bien repérer l'emplacement et de ne pas désherber les jeunes semis, vous aurez une avance de trois semaines par rapport à un semis traditionnel. Les légumes qui conviennent le mieux à ce genre de reproduction sont l'arroche, le chrysanthème comestible, les laitues et les chicorées, la claytone de Cuba (pourpier d'hiver) et, d'une façon générale, les annuelles qui produisent leurs graines avant la saison froide. Évitez de laisser fleurir deux variétés allogames (1) en même temps. En effet, la pollinisation s'effectue par les insectes et le vent, qui ne soucient pas de préserver la pureté variétale que vous avez choisie. Seuls les légumes autogames (2) ne nécessitent pas de précautions particulières.
(1) Allogames : légumes qui se croisent entre variétés fleurissant au même moment : maïs, betterave, courge, melon, potiron, chou, navet, épinard, carotte.
(2) Autogames : légumes qui se croisent peu ou pas entre variétés fleurissant au même moment : piment, tomate, aubergine, pois, haricot, soja, laitue.
Marquez les plantes que vous voulez conserver comme porte-graines avec un piquet ou une étiquette. Vous récolterez les semences le moment venu.
Les vacances du jardinier
Cessez tous les semis et repiquages au moins quinze jours avant votre départ, car les jeunes plantes ne pourront pas se passer de vos soins. Binez et paillez avant de partir, pour ne pas retrouver votre jardin envahi d'adventices à votre retour. N'abandonnez pas vos plantes parasitées ou malades : traitez-les une dernière fois. Taillez aussi les fleurs et les aromates pour favoriser une seconde récolte ou une floraison lorsque vous serez rentré. Récoltez les légumes et les fruits mûrs et trouvez une personne qui pourra vous relayer en votre absence, pourquoi pas en échange d'un peu d'arrosage ou de surveillance. Groupez toutes vos plantes en pot à l'ombre, dans un lit de quelques centimètres de tourbe mouillée jusqu'à saturation. Elle restituera l'eau au fur et à mesure des besoins. Le coton ou la laine de mouton remplissent le même service.
Préparez les potées avant vos vacances : récoltez les fruits et supprimez les fleurs. Vous les retrouverez au retour.
Tourbe
Des solutions alternatives
Attention, les réserves de tourbes ne sont pas inépuisables...
Cultiver son jardin selon des principes respectueux de l'environnement et, par ailleurs, utiliser un matériau pratiquement non renouvelable comme la tourbe, est un non-sens. Mais existe-t-il d'autres solutions ?
L'emploi de la tourbe en amendement dans un jardin amateur doit être considéré comme un luxe. Les qualités optimales de cette matière organique devraient plutôt être exploitées en culture hors sol (godets, conteneurs, jardinières). En effet, aucun autre produit (fibre, compost...) ne présente son pouvoir de retenir l'eau. Les professionnels de la vente de plants, du maraîchage et des fleurs à couper réduisent déjà les quantités de tourbe dans leur terreau en y ajoutant des écorces broyées, du polystyrène ou des fibres minérales (laine de roche).
Mais certains de ces matériaux ne sont ni esthétiques ni biodégradable. Le jardinier amateur doit alors utiliser en priorité briquettes de fibres de coco, composts algo-forestiers ou algo-fermiers que l'on commence à trouver plus facilement.
SÉCHEZ
les plantes aromatiques : sarriette, thym et origan pour la cuisine ; fenouil, menthe, mélisse et lavande pour les tisanes.
BOUTUREZ
les groseilliers : coupez des tronçons de jeunes tiges de l'année, de 10cm de long. Enterrez-les par petits fagots de dix, à mi-hauteur, dans un mélange de tourbe et de sable contre un mur du jardin. Au printemps, vous les planterez en godet.
FAUCHEZ
les chardons, entre la mi-août et la mi-septembre, ces plantes sont au plus bas de leurs réserves. Coupez les tiges creuses pour faire dépérir les racines. L'effet est augmenté si vous opérez juste avant un orage.
RENOUVELEZ
une plate-bande de fraisiers par tiers. Prélevez des stolons et installez-les après la mise en place d'une fumure de compost ou en pots individuels pour un repiquage. Stimulez-les avec du purin d'ortie, au bout d'une quinzaine de jours.
GREFFEZ
en écusson cerisiers, poiriers, pommiers...
PAILLEZ
après chaque binage, vous n'aurez plus à sarcler, ni à désherber, voire à arroser de la saison.
PINCEZ
palissez et, si nécessaire, éclaircir les pêchers. Eliminez éventuellement les feuilles atteintes de cloque. En cas d'invasion de pucerons verts, traitez avec une préparation de purin d'orties.
TREMPEZ
vos graines de persil avant de les semer, au moins 24h pour qu'elles germent rapidement.
ARROSEZ
tous vos sillons de semis (navets, oignons blancs, radis d'automne et laitues) avant de leur confier vos graines. Recouvrez-les ensuite de terre sèche, afin de limiter l'évaporation. S'il fait très chaud ombrez avec des cagettes renversées.
SURVEILLEZ
l'état sanitaire de vos végétaux pour intervenir au plus vite avec les purins végétaux : la prêle contre l'oïdium, le mildiou, la cloque du pêcher et la tavelure ; l'ail contre les acariens et les pucerons, la tanaisie contre les fourmis et les pucerons.
SEMEZ
du chou 'Cœur de bœuf' ou 'Louviers', des laitues pommées d'hiver et des oignons blancs hâtifs, pour des récoltes au printemps prochain.
ENTERREZ
les plantes en pot dans un lit de terre lourde de jardin, si vous devez vous absenter. Paillez entre les pots pour limiter l'évaporation. Arrosez avec de l'eau de pluie à température ambiante.
TAILLEZ
la tanaisie dès que la floraison perd de sa splendeur : effeuillez les tiges fleuries, vous les ferez sécher pour la confection de bouquets, et les feuilles serviront à élaborer une décoction insectifuge.
PLANTEZ
vos fraisiers pour leur assurer une bonne reprise avant l'hiver.
ARROSEZ
tôt le matin ou tard le soir. Paillez immédiatement après l'arrosage. De temps en temps, binez ("un binage vaut deux arrosages") les parcelles non paillées.
FAUCHEZ
régulièrement vos orties pour éviter leur montée en graine et bénéficier de récoltes successives, pour le purin, à la cuisine et les tisanes.
SEMEZ
de la moutarde en engrais vert, entre les rangs ou sur une parcelle libérée, particulièrement si elle est infestée d'œufs de limaces.
AIDEZ
les tomates à mûrir en supprimant une partie des feuilles, mais sans les dénuder. N'apportez plus d'engrais azoté comme le purin d'ortie, mais plutôt un engrais riche en potasse (jus de consoude).
Un engrais vert désinfectant
La moutarde blanche est un engrais vert intéressant à semer, même sur de très petites surfaces. Utilisez-la dès qu'une parcelle de légumes se libère, et que vous ne prévoyez pas de l'occuper avant un mois. Sa croissance est rapide : trois ou quatre semaines lui suffisent pour développer de 6 à 8 feuilles et transmettre assez d'humus et d'éléments nutritifs au sol. Par ailleurs, la moutarde, grâce à son huile, est une véritable plante médicinale pour la terre. Par simple contact des graines, elle nettoie le sol des nématodes, bactéries et autres champignons pathogènes. Elle assure une bonne santé au jardin pour l'année suivante, particulièrement pour les choux et les salades qui souffrent de ces parasites. Notez aussi que la graine de moutarde détruit efficacement les nids d'œufs de limaces. En pratique : ameublissez la terre et semez à 1 cm de profondeur, car les graines germent à la lumière. En cette saison, la croissance est rapide et le semis possible jusqu'en septembre, car la moutarde gèle à -7°C. A ce stade, les feuilles se décomposent rapidement et les racines nourrissent les vers de terre. Si vous devez récupérer une planche occupée par un semis de moutarde, fauchez-la grossièrement et laissez faner les tiges quelques jours. Bêchez le sol, enfouissez le tout et semez vos graines.
Des engrais inattendus
Faites comme les Anciens et recyclez : •la suie issue du ramonage de la cheminée à bois. C'est un engrais azoté. Vous pouvez aussi saupoudrer les feuilles des choux envahies par les chenilles ou diluer deux poignées de suie dans 8L d'eau, à pulvériser contre les attises.
•le marc de café réussit bien aux rosiers. Il a la réputation d'éloigner pucerons et courtilières.
•les plâtras issus de démolitions sont riches en calcium et en soufre, mais ne les incorporez dans votre sol qu'après une analyse (certaines plantes ne supportent pas les excès).
Protégez les fraisiers
La 2 ème production des fraisiers remontants se prolongera jusqu'aux gelées si le botrytis n'y met pas un terme. Ce champignon se développe sur les plantes affaiblies par une fumure azotée déséquilibrée ou un sol trop tassé, et se manifeste par un feutrage gris qui s'étale, suivi de taches brun-rouge sur les feuilles et les fruits. La lutte biologique se fait avec une décoction de prêle à laquelle on ajoute 1% de silicate de soude. Arrosez le sol et les plantes dès l'apparition des pluies de fin d'été, tous les 15 jours. Renouvelez l'opération 2 fois au démarrage de la végétation. Plantez aussi de l'ail dans les cultures menacées, et fertilisez avec des poudres de roche ou algues calcaires (en sol acide).
Enfouissez l'engrais vert
Si vous avez opté ce printemps pour le semis d'un engrais vert : légumineuse, phacélie, céréale... d'une manière générale, toutes les plantes qui apportent de la matière organique au sol peuvent être considérées comme engrais verts. Il est temps de les enfouir pour que le sol profite de leur action. Enfouissez au motoculteur ou à la bêche, car il faut recouvrir la masse végétale de terre. Ensuite vous pourrez de nouveau semer. Pour obtenir un semis correct après l'enfouissement, attendez que la décomposition soit avancée, ce qui en plein été, demande généralement deux semaines. S'il fait vraiment trop sec, arrosez en profondeur, plusieurs jours de suite, pour accélérer la transformation. Votre terre sera prête pour les semis de fin d'été : épinard, mâche, salades, oignons de printemps...
Boutures à l'eau de ronce
Les racines blanches qui apparaissent sur les marcottes des ronces sont riches en hormone... d'enracinement. Prélevez-les, coupez-les en petits morceaux, puis faites-les macérer dans l'eau à température ambiante. Filtrez au bout d'une semaine. À la différence des hormones en poudre il faudra tremper vos boutures dans cette potion pendant une journée, avant de les mettre en terre. À tenter ce mois-ci sur les rosiers, groseillers et arbustes à fleurs.
Éclairez le jardin
Il y a toujours, au jardin, un endroit qui mériterait d'être éclairé la nuit, les soirs où on invite ses amis pour dîner.
Seulement un aménagement électrique coûte parfois cher, et ne cadre pas toujours avec la conception naturelle du jardin.
Les lampes fluorescentes sont assez chères à l'achat, mais peuvent convenir pour les massifs importants d'arbres et de haies. Mieux, l'éclairage par batterie solaire (jardineries ou fournisseurs de matériel d'élevage de bovins) est, certes, un investissement, mais il est rentable par son coût d'entretien inexistant et convient tout à fait pour illuminer une allée, un chemin d'accès, ou l'atout majeur de votre jardin : bassin, vieil arbre, massif ou lisière de forêt.
Les bougies de jardin et les photophores diffusent une lumière douce et une ambiance chaleureuse. Pour protéger les bougies du vent, recouvrez-les d'un bocal sans fond assez haut. Si vous n'en disposez pas, coupez le haut d'une bouteille en plastique, lestez-la d'une pierre plate et fixez la bougie au fond.
LAITUES D'HIVER
Les avantages du semis direct
Il est temps de préparer les laitues d'hiver à récolter au début du printemps. Semez-les en ligne, en espaçant les graines de plusieurs centimètres. Vous éclaircirez les plants en surnombre en septembre, en laissant une rangée des sujets les plus vigoureux. Repiquez les autres sur une parcelle qui a les mêmes conditions de culture pour pouvoir comparer les deux procédés. Vous n'aurez pas de choc de repiquage pour les salades issues de semis direct, l'arrosage sera inutile, les plants résisteront mieux au froid et la récolte sera avancée. Et puisque vous aurez simultanément testé les deux méthodes, la période de récolte sera prolongée !
N'oubliez pas d'associer les laitues à d'autres cultures en les plaçant en bordure ou en quinconce. La laitue est, entre autres, efficace contre les altises des radis noires et roses. Elle s'harmonise également avec les carottes, le concombre, la courge et le poireau.
•'Merveille d'hiver', une très ancienne variété française à grosses pommes vert clair, de très bonne saveur.
•'Rouge d'hiver', vigoureuse et rustique, légèrement conique, à feuilles vertes teintées de brun.
•'Rougette de Montpellier', croquante, rouge et verte, pour les régions méridionales.
laitue 'Merveille d'hiver'
laitue 'Rougette de Montpelier'
Cultivez la biodiversité
Au jardin comme au verger, profitez des échanges de semences et de greffons pour participer au maintien des variétés locales, adaptées à votre terroir. Souvent menacées de disparition, elles garantissent, par leur parfaite adaptation, une certaine rusticité au climat local, soit moins de précautions d'acclimatation à prendre et moins de traitement en perspectives !
Le "b.a.-ba" du jardinage biologique...
Engrais
Dans NPK, il y a K
Tous les emballages d'engrais indiquent la valeur des trois lettres NPK respectivement : azote, phosphate et potasse ? Cette dernière (K), est encore utilisable en cette saison et jusqu'en automne.
La potasse peut être un engrais minéral (lithotamne ou patenkali) ou organique (vinasse de betterave, par exemple). La forme minérale donne une action immédiate et fugace. Son effet coup de fouet n'est pas négligeable, en août, sur des légumes dont le développement est lent. La forme organique offre une action plus lente mais plus durable. Elle agit aussi sur la structure du sol. Une précision : ce sont des engrais de correction de carence. Si vous avez apporté une fumure de fond au printemps ou à l'automne, vous pouvez vous en passer.
Le lithothamne est une algue calcaire ayant l'aspect du corail. Il est riche en potasse, calcium, magnésium et oligo-éléments. Parmi eux le bore, que betterave, légumineuse, chou-fleur, céleri, vigne et pommier affectionnent. Il contient aussi du soufre, dont la carence sur les pommes se traduit par des taches de liège. Présenté sous forme de poudre, on l'utilise sur un feuillage humide, comme engrais foliaire. Procédez le matin ou le soir, lorsqu'il y a de la rosée. Poudrez le dessous des feuilles, à raison de 1,50-2 g/m² selon l'état de la végétation. Faites deux traitements à 3 semaines d'intervalle.
Outre son apport en potasse, le lithothamne participe à l'élaboration des fleurs et des fruits, augmente aussi la résistance aux maladies et à la sécheresse.
Pucerons et chenilles sont en outre étouffés sous l'action du poudrage. Parmi les légumes qui en profiteront le plus : pomme de terre, échalote, tomate, cucurbitacées et capucine.
On peut aussi effectuer un amendement fertilisant le sol en automne à raison de 30g/m². Cet engrais, trop pauvre en azote et en phosphore, ne convient pas aux légumes à feuilles.
Cependant il contient des hormones favorisant la croissance, la vigueur et la santé des plantes. Il active également la vie microbienne du sol et participe à la cicatrisation des pommes de terre blessées à l'arrachage (poudrage à la récolte) et des plaies de taille des arbres fruitiers. Il entre enfin dans la composition des pralins servant à badigeonner les racines des plantes pour une meilleure reprise.
Économisez l'eau
Les réserves d'eau étant limitées, comment arroser son jardin avec parcimonie, et comment y consacrer le moins de temps possible ?
Tout d'abord, aménagez des réservoirs : l'eau de pluie, captée par les descentes de gouttières est la meilleure pour plusieurs raisons. À température ambiante, gratuite pourvu qu'on installe un système de récupération (tonneau, tank de laitier, baril en plastique ou en métal...), c'est l'aménagement le plus facile à réaliser. Sachez cependant qu'une pluie suivant une longue période sèche contient, dans les premières minutes, des substances polluantes présentes dans l'air et les poussières du toit. Pour pallier cet inconvénient, déviez le tuyau de récupération au début de la pluie.
Pensez au tuyau suintant : des différents systèmes d'arrosage (aspersion, jet, etc...), le tuyau suintant est le plus économique en eau, au même titre que l'arrosage au goulot avec l'arrosoir. Ce procédé de type goutte-à-goutte libère sur toute la longueur du dispositif un suintement régulier, réglable en fonction de la pression d'utilisation. La texture du matériau (fibres de polyester recouvertes d'une résine poreuse) exclut tout risque de colmatage. En pratique, vous pouvez sans risque le recouvrir de terre, marcher accidentellement dessus, disposez d'une eau plutôt calcaire. L'installation du système s'avère facile grâce à des raccords, simples ou en T, des embouts de fin de plate-bande et des robinets intermédiaires. (Attention toutefois les angles de 90° bloquent le passage de l'eau). Vous pouvez programmer votre arrosage à l'aide d'un programmateur installé à la sortie du robinet. Ce n'est qu'une option, mais que ne ferait-on pas pour partir en vacances tranquille ?
Récupérez l'eau de la maison : celle qui vous sert à laver les légumes, celle du dégivrage du réfrigérateur, l'eau du bain (savonneuse mais sans shampooing), l'eau de cuisson des légumes et les restes de tisanes pour l'apport nutritif de vos plantes en jardinières... quant à l'eau de cuisson des pommes de terre, elle constitue un bon herbicide...
Limitez l'évaporation en mulchant vos cultures : tontes de gazon, foin mal séché de récupération, mauvaises herbes non montées à graines, vieille paille, broyat de végétaux, etc...
La citronnelle antimoustique
La mélisse, le thym citron, la verveine citronnelle, la citronnelle de Madagascar, le géranium à odeur de citron, le basilic citron ou encore le combava (*)... contiennent une huile essentielle : le citral. Avec l'essence contenue dans les feuilles de la verveine citronnelle (Lippia citriodora) ci-contre, on fait des liqueurs et des parfums. On la cultive souvent comme substitut de la citronnelle de Madagascar ou verveine des Indes (Lemon grass).
La tisane de feuilles séchées est rafraîchissante et digestive : cueillez-les juste avant la floraison et faites-les sécher au chaud et à l'ombre. Utilisez aussi les feuilles fraîches pour agrémenter le poisson, certaines crudités comme les carottes râpées, et mettez-les à contribution pour décorer vos desserts.
Sa culture est facile, à condition de se souvenir de son origine tropicale : réservez-lui un emplacement ensoleillé et une terre bien drainée, plutôt acide. En dehors du Midi et des régions côtières tempérées, vous pouvez cultiver en pot et la rentrer l'hiver. Dans ce cas, placez-la dans un local pas trop chauffé, bien éclairé, et arrosez-la avec parcimonie. Multipliez-la par marcottage, en couchant un rameau dans un pot voisin ou en pleine terre.
(*) Agrume au parfum spécial dont on utilise le zeste comme arôme et comme épice dans la cuisine d'Asie.
Combattez le mildiou
Le mildiou a de nombreux hôtes : fleurs, pomme de terre, tomate, oignon, pois, vigne... Il se manifeste par des taches décolorées sur le revers des feuilles, suivi d'un feutrage blanc grisâtre ou violacé, qui finissent par se nécroser. Différentes espèces de champignons en sont responsables, favorisés par une météo humide. D'une manière générale, le champignon a pour charge de décomposer tout ce qui meurt ou est en déclin. Il n'apparaît donc pas sans cause préexistante, des engrais organiques non décomposés provoquent l'apparition de maladies cryptogamiques, les substances animales plus particulièrement. Un sol hydromorphe (qui garde l'eau), un ensoleillement insuffisant, des semences récoltées en période lunaire défavorable peuvent être source de problèmes. Lorsqu'on jardine dans une démarche "bio", il ne s'agit donc pas de lutter contre les champignons, mais de réaliser une démarche d'accompagnement pour un meilleur état sanitaire du jardin. Observez, "lisez" votre jardin, faites des liens entre les causes et les effets.
Pour limiter les dégâts immédiats, préparez une décoction de prêles des champs, pulvérisez le sol et les végétaux atteints. Opérez de préférence avant la chaleur de la mi-journée, renouvelez le traitement deux fois par semaine.
Brûlez les parties malades.
Abreuver les oiseaux sans risque
C’est un véritable dilemme ! Alors qu’en hiver nous installons souvent des points de nourrissage pour les oiseaux, en été nous pouvons être tentés de leur donner à boire car, eux aussi, souffrent de la soif. Qui n’a jamais vu un piaf sautillant vers la soucoupe pour y becqueter quelques gouttes, au soir d’une chaude journée ? Hélas, et des campagnes de santé publique nous le rappellent, l’eau contenue dans les soucoupes est le milieu idéal pour le développement des larves de tous les moustiques. Pour concilier secours aux oiseaux et lutte contre les diptères, il existe en jardinerie et chez les potiers des abreuvoirs à oiseaux. Certains sont même très beaux, mais on peut aussi recycler de la vieille vaisselle. Pour que naissent des moustiques, leurs larves doivent vivre dans l’eau durant 5 à 7 jours. Il suffit donc de vider les soucoupes et de changer l’eau des abreuvoirs tous les 2 ou 3 jours pour offrir à boire aux oiseaux sans élever de moustiques.