Nourissez les poissons
Les premiers rayons de soleil printaniers s'accompagnent d'une montée en température de l'eau. Un phénomène qui fait sortir les poissons de leur hibernation. Durant tout l'hiver, ils ont survécu sur leurs réserves. Autant dire qu'ils sont épuisés en ce début de printemps. Commencez par surveiller chaque jour l'évolution de la température de l'eau à l'aide d'un thermomètre. Dès qu'elle atteindra 10°C, apportez-leur une nourriture riche en énergie. Vos poissons ont besoin de se refaire une santé, car les périodes de frai ne vont pas tarder, pour peu que le soleil chauffe régulièrement l'eau. Adaptez la dose d'aliment à votre population, par compléments successifs. La totalité de la nourriture doit avoir disparu dans les 5 minutes.
Dans le commerce, vous trouverez des aliments tout prêts, spécialement adaptés au redémarrage de la vie aquatique. Évitez tout surplus de nourriture qui polluerait l'eau, les plantes n'étant pas encore suffisamment poussantes pour éliminer les excédents de nitrates.
calthas palustris
cardamine
lysichiton americanus
Préparez le printemps
En climat tempéré, le temps commence à se radoucir. Les risques de gelées s'éloignent, la vie du bassin reprend. Il est tempps d'intervenir...
Commencez par enlevez le filet de protection qui évitait la chute des feuilles mortes dans le bassin. Éliminez tous les débris de feuilles pris dans les mailles et rangez-le dans un endroit sec avec des crochets de fixation. Il sera prêt lorsque l'automne reviendra.
Éliminez les feuilles qui flottent entre deux eaux. Coupez les feuilles fanées des plantes de berges pour éviter qu'elles se décomposent dans l'eau. Contrôlez la population de plantes oxygénantes. Si elles ne sont pas assez nombreuses, elles ne pourront pas assurer l'oxygénation dès que l'eau se réchauffera. Prévoyez d'en acheter dans votre jardinerie.
Avec une pelle en plastique spécifique, récupérez les feuilles qui se sont déposées au fond du bassin.
Travaillez lentement pour ne pas mettre trop de vase en suspension. Cela aurait pour effet de troubler l'eau et de perturber vos poissons. Profitez-en pour draguer un peu de vase en évitant que votre pelle ne racle trop la bâche, qui risquerait de se percer...
Contrôlez le pH de l'eau
Pour que plantes et poissons se développent harmonieusement, le pH de l'eau, donnée qui permet de connaître son acidité, doit se situer entre 5 et 8. Ce sont les extrêmes, l'idéal étant un pH compris entre 6 et 7. En clair, cela veut dire que votre eau doit être neutre, voire légèrement acide, mais surtout pas basique. Pour le connaître, rien de plus facile. Il suffit d'acheter un test dans le commerce. Il se présente sous forme d'une bandelette de papier réactif, qui trempé dans l'eau, change de couleur. Pour connaître la valeur du pH, il suffit de comparer la couleur obtenue à la grille d'interprétation figurant sur la boîte. Faites ce test au moins une fois par mois.
Suivez la vie de votre bassin
Pour bien gérer son bassin et intervenir à bon escient, mieux vaut avoir de la mémoire.
L'idéal est de vous faire un carnet de bord sur lequel seront consignés vos observations, vos interventions et les résultats des tests effectués chaque mois. Enregistrez aussi les traitements mis en œuvre, le produit utilisé et les résultats obtenus. Ainsi,si le problème se représente, vous pourrez intervenir plus vite et plus efficacement. En conservant les données des années précédentes, vous pourrez même anticiper certaines interventions.
Halte à la berce du Caucase !
La berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum), séduit par la beauté de son feuillage et de son port. Malheureusement, si elle meuble bien les berges, elle a l'inconvénient de se disséminer très facilement. dans plusieurs pays européens (irlande, Allemagne) et en Russie, elle est considérée comme envahissante et dangereuse.. Sa sève provoque des brûlures difficiles à guérir et entraîne des dégâts importants sur certains poissons. Pour ne pas nous retrouver face au même problème qu'avec l'ambroisie, évitons donc la berce du caucase, même si nombre de pépiniéristes et paysagistes la propose.
Heracleum mantegazzianum
Sachez installer les plantes d'eau
Pour contrôler l'envahissement de l'espace disponible, en milieu naturel, cernez les plantations avec des plaques de plastique ondulé de 40cm de large. Enfoncez-les de 3cm en les laissant dépasser de 10cm du fond du bassin. Après la plantation, recouvrez la surface de 8cm de gravier pour éviter la emontée du substrat et empêcher les poissons de déchausser les plantes.
Une eau bien oxygénée
La vie du bassin reprend et, avec elle, la production de déchets. Vérifiez que vos plantes oxygénantes (callitriche, cératophylle, crassula, élodée, myriophylle, potamot, utriculaire...) sont présente en quantité suffisante
Callitriche
Créez un rideau d'eau
Le larmier assure la transition entre deux bassins de hauteurs différentes et permet de créer un rideau d'eau régulier sur toute la largeur de la cascade. Sa réalisation est abordable, pour peu qu'un ferronier puisse réaliser un lamier en cuivre. En bord de bassin supérieur, la bâche remonte dans l'encoche qui va recevoir le larmier. L'étanchéité entre la bâche et la plaque de cuivre est assurée par un joint continu en silicone, à poser au moment de la mise en place du larmier. Le son obtenu est plus grave et plus doux à l'oreille. Limitez la hauteur de la chute d'eau à 50cm environ pour éviter un bruit qui peut devenir insupportable.
Large de 20 à 30 cm, le bec du larmier doit déborder du mur de 10 à 20 cm.
Le trèfle d'eau pour ancrer les berges
Avec ses grappes de fleurs étoilées, blanches, serrées en courts épis, le trèfle d'eau (Menyanthes trifoliata) est aussi intéressant pour son système racinaire. Il se développe vite et permet un ancrage rapide des berges. Ses feuilles trilobées rappellent celles de son cousin terrestre, d'où son nom vernaculaire.
Rarement envahissant, il est idéal pour les bassins naturels. Son inflorescence peut atteindre une vingtaine de centimètres au-dessus de l'eau. Il se plaît au soleil ou à mi-ombre. Plantez-le en sol détrempé ou immergé, jusqu'à 30 cm de profondeur, à raison de 5 à 10 pieds/m².
utriculaire
Adoptez des nénuphars
Il est temps de planter ou de diviser les nénuphars. Les espèces rustiques possèdent des rhizomes que l'ont peut trouver à racines nues (leprix d'acaht, en conteneur, est bien plus élevé). Ils apprécient une terre argileuse, limoneuse et riche en matières organiques. Évitez le fumier dont le seul effet serait de développer le feuilage au détriment de la floraison. Par contre, un apport annuel, en début de végétation, d'engrais à libération contrôlée (type Osmocote 10-11-12 pour une durée de 5 à 6 mois) leur sera bénéfique. Pour planter, enfoncer le rhizome verticalement dans la terre jusqu'au collet. Une couche de terre ou de vase de 20 à 30cm est suffisante pour que les nénuphars prennent une bonne assisse. Vous pouvez aussi les cultiver en conteneur ajouré, qui permet de contrôler les plantations et de limiter la vigueur des variétés et à grand développement. Retenez qu'un pied de nénuphar couvre une surface d'environ 1 m². Certaines variétés à petit développement s'accomodent de bassins dont la profondeur n'excède pas 15 à 30cm ('Tetragona', blanc, 'Helvola', jaune canari, 'Laydekeri', rose soutenu, 'Ellisiana', rouge vif), la plupart de variétés nécessitant 30 à 60cm de hauteur d'eau. Multipliez vos nymphéas en séparant les rejets apparaissant sur les rhizomes ou en divisant ces derniers par fragments longs d'environ 10cm. N'oubliez pas de réserver la place la plus ensoleillée de votre bassin à ces plantes de rêve.
Un bon diffuseur d'air
Avec la remontée de la température, les algues se réveillent et se développent plus vite que les plantes aquatiques. Leur prolifération est parfois fulgurante. Pour limiter cet envahissement, aérez l'eau de votre bassin. Si le choix d'une pompe performante au débit conséquent est important, celui du diffuseur qui sera immergé l'est tout autant. Car c'est lui qui produira les bulles d'air. Plus elles sont petites et plus la surface de contact entre l'air et l'eau est importante, mieux l'oygénation est assurée.
Optez pour des diffuseurs circulaires en céramique d'une vingtaine de centimètres de diamètre, cerclés d'inox. Ils produisent une colonne d'air très dense qui enrichit l'eau du bassin en oxygène.
TRAITEZ
pour neutraliser les métaux lourds qui se sont accumulés durant l'hiver et le chlore apporté par l'eau de complément. Ce traitement de type "conditionneur" améliore la filtration biologique.
PROFITEZ
des plantes les plus précoces, elles commencent à fleurir : primevères, calthas, cardamines, orontiums, lysichitons...
AJOUTEZ
des vitamines aux aliments distribués pour aider vos poissons à reprendre des forces et à renforcer leurs défenses immunitaires.
SURVEILLEZ
avec attention l'évolution de la température de l'eau qui conditionne le réveil de vos poissons. Après leur longue hibernation, ils ont faim ! Apportez leur une nourriture riche dès que l'eau dépasse 10°C.
ENLEVEZ
les paillages de protection des plantes de berge les plus fragiles, si les risques de gelée ont disparus. Nettoyez les plantes de berges en éliminant les fleurs fanées, les feuilles et les tiges mortes .
DIVISEZ
les plantes de berges qui ont pris trop d'importance.
SURVEILLEZ
le développement éventuel d'algues qui pourrait survenir en cas de journées très ensoleillées.
cardaminepratensis