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Thème 6  SEMAINE   par NICOLE JEANNE-LEFORTa




Samedi :


La course, pas les courses, la course. Réveillée à 6 heures du mat à cause de Fabien (c'est mon fils) qui travaille à Stoc depuis une semaine ! À 25 ans, il n'a toujours pas trouvé de job dans sa spécialité -électricien- normalement, d'après le lycée, il ne devait pas y avoir de problèmes ! Y'a de quoi rigoler, si c'était rigolo ! Heureusement qu'on est là, sinon avec ses 5400 F mensuels je ne sais pas comment il ferait, bref !

Faut dire qu'aussi, il ne fait pas le forcing non plus, quand je le vois rentrer du boulot, il fait quoi ? Hein ? Et ben voyons, il joue aux jeux vidéo, à 25 ans oui, il joue. Il m’énerve avec son regard fixe comme un chat en train de faire sa crotte ! Il ne m'écoute même pas quand je lui parle, il est là avec ses manettes comme s’il était plein de tics nerveux ! Bon j'en étais où ? Ah, oui, donc réveillée, je n'ai pas envie de me lever, je vais faire pipi quand même et du coup, le chien m'a entendu il veut en faire autant et il couine derrière la porte, allez, hop dans le jardin, mais il faut que j’attende que MOSSIEU rentre… et il n’est pas pressé de rentrer, en plus, il fait pipi à tous les troncs d’arbres du jardin, j’en ai marre, je me pèle là comme une cloche à l’attendre les pieds nus devant la porte-fenêtre de la cuisine, en plus il fait moche ! Bon il rentre tout mouillé et me tartine Ie sol de marques avec ses pattes, je me recouche, j’ai plus envie de dormir, JP à côté de moi grogne parce que je le réveille à lui mettre mes pieds glacés contre ses jambes toutes chaudes et il ne veut pas, non plus, se lever. C’est gai !

Bon on est levé et on déjeune, hum ! Ah ! Je m’étire, c’est bon, moment propice, détente oblige, comme tous les matins de week-end, on écoute un CD de musique classique David Oïstrakh joue (Schuman-Brahms-De Falla-Debussy) un bonheur ! Tiens ! V’la l’soleil, mine de rien il gâche ma plénitude car je m’aperçois que les carreaux sont sales !


Dimanche :


J'aurais aimé faire un peu de ménage, mais non ! Coup de fil matinal, papa a trouvé une occase de voiture pour Fabien, elle est superextraneuvepaschère-un KDO d’un copain de papa. On prend la voiture et hop ! les 250 bornes avalées par l’autoroute nous voilà en Sologne. Je suis contente, ça me fait l’occasion de téter ma goutte auprès de maman avec laquelle d’ailleurs je m’engueule illico quand elle dit : « Il faut la prendre car on passerait pour qui, nous ! » moi : « Et alors, si elle n’est pas bien, je m’en fous moi du copain. Je ne vais pas acheter une voiture pour faire plaisir au copain de papa ! » Bref, on y va : Oh surprise, elle est moche, quand je dis moche, elle est vraiment très moche la toto, j’ouvre la porte conducteur et à côté du volant y’a plein de fils qui traînent, le boîtier des fusibles qui ne ferme plus !! de plus, elle pue le tabac froid beurk ! Du coup un GRAND froid entre papa-maman-copain-de-papa s’est installé, le coup à boire sur la terrasse pour discuter a tourné autour de banalités et moi je pensais aux 250 bornes du retour. Tu parles d’un dimanche à la campagne !


Lundi :


Toujours difficile de démarrer la semaine je suis pourtant réveillée, mais je n'ai pas envie de me lever, de quitter la couette toute chaude. Il (mon mari) s'impatiente, il m'a préparé mon jus de pamplemousse, alors !!! Tout ça pour le regarder déjeuner sans un mot, d'ailleurs moi non plus je n'ai pas envie de parler devant le petit-dej. On écoute France-Inter et ça nous donne les infos de ce lundi. C'est drôle comme on devient plus loquace une fois le déj avalé. Déjà je pense à ce qui m’attend. Mes dossiers de couleurs empilés sur mon bureau, ma méthode de travail. Ben oui, on ne se refait pas, moi j'ai besoin de mémo en couleur, donc chaque dossier égal couleur différente ben c'est comme ça. Toujours les mêmes gestes je pose mon sac, j'ai la flemme de mettre mon manteau sur un cintre, alors il traîne plié sur le coin de mon bureau ou sur le dossier d'une chaise, j'allume mon PC et lorsque Fabien et Milène illuminent le fond d'écran je descends boire mon café du matin à la cafet’ où Josette et Myriam m’accueillent avec les premiers sourires de ma journée. Et ça commence une bise par-ci, une bise par-là. On s'aime tous ! “Peace and Love” et puis ma Clo et ma Brigitte, mes potes. On a toujours plein de trucs à se raconter comme si on ne s’était pas vu depuis une éternité. Oui, oui on bavardé beaucoup, mais faut dire qu'on en prend pour la journée car après on ne se revoit pratiquement plus jusqu'au lendemain et puis, c'est lundi, on a une foule de choses à se raconter. Je remonte et c'est parti, j’ouvre le dossier rose je traite un sujet, le téléphone sonne, je décroche et ça concerne le dossier vert,  je commence à éparpiller un nombre incalculable de papiers,  un chien n'y retrouverait pas ses petits ! Je me lève je sors pour envoyer un fax, je reviens je referme le vert, je reprends le rose, on toque à ma porte «entrez !» c'est pour un tout autre sujet dans le dossier jaune !

Bleu bleu bleu le ciel est bleu - blanc blanc blanc le goéland, le bateau blanc qui danse...lalalalalère...

Je lis les messages sur ma messagerie électronique, j'y réponds par le même chemin, je téléphone.

Je suis dedans et dehors à la fois, je pense à Milène qui a un contrôle aujourd'hui, de je ne sais plus trop quoi d'ailleurs, puis au Rendez-vous qu'il faut que je lui prenne avec un médecin. Faut pas que j’oublie. Une maman n'a pas le droit d'oublier, ce qui est important ! Je pense à Fabien qui travaille toujours en Mission pour Manpower et qui attend depuis plus d'un an une embauche à la Régie. On se croise entre collègues dans les couloirs « alors, ton fils, toujours rien ? » Je réponds en dodelinant la tête de droite à gauche !

Ce midi, je déjeune ou non ? Je vais finalement aller à la salle de Gym juste en bas de l'immeuble, ça me fera du bien, je me ferais 10 mn de hammam. Là, je ne pense qu'à me détendre dans la vapeur d'eau, oui, c’est bien je vais y aller. Après je travaillerais dans Photoshop pour le journal (le dossier orange). J’ai plein d'idées pour les vœux, je pars dare-dare voir mon responsable pour lui soumettre une idée que je trouve géniale -normal, elle est de moi- Ben non ça ne lui plait pas, je suis déconfite, tout de suite, j'en trouve une autre mais faut prendre des dispositions, réserver un traiteur, faire consultation (c'est obligatoire because norme européenne oblige), prendre plusieurs options auprès de plusieurs organismes au cas où un projet se casse la figure… Bref, ça me prend tout l’après-midi en coups de téléphone et tout et tout.

Faut tout faire avancer en même temps. C'est comme à la maison : je démarre le repas, pendant ce temps je repasse, tout en écoutant le lave-linge que j’ai mis en route le temps que le fer chauffe ! Pas étonnant que lorsque je cherche mes lunettes,  Jean-Pierre me demande d'aller voir dans le frigo… Mais non, je ne cours pas ! Si, si, si, je cours, mais oui, j'oublie, je cours bien sûr avec ma pote Clo, le mercredi, mais là, c’est pour la forme…pas les formes et aussi pour une autre détente-midi-à-Nicole.  Prendre I'air aux bords de Marne y voir les canards, les poules d'eau, les joggers comme nous, les vélos, les équipes d'aviron qui s’entraînent et m'entendre souffler comme un bœuf. Pour faire passer l'effort, je chante dans ma tête « Passez, notre amour à la machine…(je souffle)…Faire bouillir…(je souffle)… pour voir si les couleurs d'origine…(je souffle)… peuvent rev’nir… ». C'est maman qui disait « Faut souffrir pour être belle » c’est pas débile, ça ?


Mardi :

C’est un jour pas mal, tous les jours en me réveillant, j’essaie de trouver quelque chose qui me pousse, et bien, le mardi c’est le rock du midi qui me fait lever. C’est quoi le rock du midi ? Je danse durant 1h-1h30 et pendant ce temps là je ne pense à rien, je me retrouve avec mes « copains-copines » du cours et on rit. La salle est petite, nous sommes nombreux mais je m’en fous car l’ambiance efface tous les désagréments.

Sauf aujourd’hui c’est pas le rock qui me fait lever, c’est un rendez-vous à Issy-les-Moulineaux, et c’est loin, Issy-les-Moulineaux, je suis obligée de partir de la maison à 6h30 j’ai rendez-vous à 8h30 avec la journée de l’Implication et de la Qualité organisée par la Régie : plusieurs Départements vont concourir pour remporter des prix en présentant des projets réalisés, des mises en chantier d’expériences positives, bref c’est : tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.

Quand j’arrive, des hôtesses m’accueillent me remettent un badge avec mon nom et mon département avec un dossier et des bulletins de vote. Après une collation jus de fruit, café, petits-fours, fruits frais servis par du personnel stylé dans un hall immense, je me retrouve à discuter avec des gens que je ne connais pas, mais ici, tout le monde sourit, parle aisément avec tout le monde, bref la détente quoi !

Puis, nous sommes invités à intégrer le théâtre où vont se dérouler les dites expériences – projets soit sous forme de pièces, soit de montages vidéo commentés etc.…le  tout entrecoupé de professionnels du spectacle qui, le temps d'une chanson vont nous faire voyager dans le temps (les 100 ans du métro étant le thème de fond pour eux). Très jolis intermèdes d'ailleurs. Je suis avec Clo, mon éternelle copine.  Puis, nous irons déjeuner (succulent déjeuner, servi... faut voir... tout est très bon)  je m'installe avec ma copine à une table pour faire la connaissance de personnes d'autres départements, sympas, échange de carte de visite, échanges de propos professionnels. Fin du repas on regagne le théâtre. J'assiste avec intérêt à I'exposé d'un service de ressources humaines, d'un département qui explique comment ils oeuvrent pour I'intégration de jeunes au travers de contrats de qualification, c'est intéressant et je suis émue lorsque des jeunes viennent témoigner de leurs expériences. Je pense à mon Fabien qui pourrait être à leur place en ce moment.


Mercredi :


Bof, mercredi, re-bof. J'arrive dans mon bureau que je partage avec Jean-Luc. Bonjour.

Ce matin, je dois rencontrer mon responsable COM. J'ai préparé mes notes. Nous faisons le point tous les deux. J'ai déjà commencé à travailler sur I'accueil des nouveaux (embauchés). C'est-à-dire monter une journée pour eux, leur faire connaître la Régie, le Département, I'Unité au travers d'une séance de diapos commentées et organiser une ou des visites. Le projet semble plaire à mon responsable nous trouvons un créneau pour présenter le BB au responsable de I'Unité pour qu'il valide le projet. Je suis contente. Et puis, il y a le contenu du journal de I'Unité sur lequel réfléchir.

Cela fait je ne sais combien de temps que j'essaie de faire un reportage sur un métier d'agents de mon Unité.

C'est un univers masculin, et quand j'ai pris mon premier contact avec eux, ils étaient, je crois, plus gênés que moi. Mais j'ai tenu bon, finalement j’a été reçue par un gars (Francis). J'ai été surprise car, au début distant, il a pris le temps de m'expliquer son boulot, les diverses tâches etc. et m'a proposé d'aller sur son chantier le lendemain soir, faire un reportage sur le tas. OK j'ai dis, tu parles ! Depuis le temps que j'attendais ça ! J'ai préparé I'appareil photo, fais ma liste (penser aux bottes surtout). Du coup j'ai commencé à travailler la maquette de mon journal (j'exagère quand je dis MON journal, mais bon tant pis). Mon travail me plaît, surtout lorsque je travaille les logiciels de mise en page.

Midi : rendez-vous avec Clo pour courir, quel bonheur, toutes les deux on se raconte nos soucis, nos joies, nous nous épaulons à chaque problème, autant dans les moments joyeux que dans les malheurs. C'est ma pote. Il paraît qu'on n'engendre pas la mélancolie toutes les deux. Je crois que c'est vrai. Normal, on aime rire.

Faudra pas que j'oublie de partir tôt car je dois emmener Milène à ses cours de Hip Hop.

Je trouve ça génial, si j'osais, je danserais bien avec elle. Mais je trimbale encore toute l'éducation qui fait que je me trouverais déplacée au milieu de tous ces jeunes... et puis faut dire que mon hernie discale n'accepterait pas plus que ma fille, ma place au milieu du groupe. Pendant que je la regarde, j'ai des fourmis dans les fesses et les pieds, je dois avoir I'air béat des mères devant leur progéniture (ça ne peut qu'être vrai !)


Jeudi :


Plus ça va et plus j'ai du mal à me lever le matin, c'est le cas de ce matin, JP m'a préparé mon petit déj. Il est venu deux fois me réveiller avant que j'arrive à décoincer, en plus il m'a réveillée au milieu d'un rêve et je lui demande de me laisser me rendormir pour connaître la fin de mon histoire. Il me regarde, incrédule, me dit qu'on va rater le car. Bon je me lève de mauvaise grâce et puis je me souviens que j'ai une tonne de trucs à faire, mon journal, ma présentation sur I'accueil des nouveaux, j’exagère car depuis l'époque où j'étais dactylo, mon travail a bien changé, et celui-là me plaît,  je ne suis pas juste avec moi. Faut pas pousser, j'ai des copains et copines, au bureau.

Finalement quand j'y pense, j'aime ces contacts durant mes journées. D’ailleurs n'ai-je pas toujours dit que je ne pourrais pas rester tout le temps chez moi ? Ma vieille tu changes ! N'oublie pas tes midis ! Oui, mes précieux temps de déjeuner que j'occupe à des loisirs avec mes copains. Nous nous retrouvons soit pour danser, le midi, soit pour courir, soit quand ils veulent m'emmener dans leur « délire roller», ils veulent que j’aille en faire un midi au bord de Marne, je leur dit qu'ils vont me tuer ! Je suis assez folle et rendez-vous est quand même pris vendredi midi, s'il fait beau. J'ai hâte de rentrer annoncer ça à Milène et Fabien. Je suis pleine de contradictions, en fait, je voudrais pouvoir avoir le temps de profiter plus de mes loisirs, surtout depuis que Fabien a connu le chômage, je crois que je lui laisserais bien la place, histoire de passer le témoin aux jeunes.

Jean-Pierre dit que je suis dingue. Je pense qu’il a raison mais je crois que c'est comme ça qu'il m'aime, un peu dingue parfois. Ce soir je vais faire le reportage sur le chantier, je suis énervée comme une puce.

Faut surtout pas que je m'endorme, mon rendez-vous est fixé tard.


Vendredi :


Repos - Normal faut bien que je récupère ! En fait, je me réveille pratiquement à la même heure, c’est terrible les habitudes ! Mais bon, je sais que j’aurais un bon coup de barre cet après-midi. Il est ven... qui ? ben mon coup de barre. Mais c'est plus fort que moi, avant, je n'ai pas pu résister à faire ménage, repassage et même les courses. Ah non, faut pas pousser je n'ai pas fait un gâteau.

Là, au moment où tout le monde est rentré à la maison, je somnolais, lamentablement vautrée dans la banquette. Du coup pas de rollers, on verra ça la semaine prochaine, si, si, promis les garçons.

Séquence dernière CLAP.


NICOLE JEANNE-LEFORTAAAAAAAA

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