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Thème 11  MON « HÉRITAGE »   par Laurence POISSY



TRANSMISSION


        Moi, dont les grands-mères n’avaient ni grenier, ni coffre de mariage, dont les foyers étaient précaires, à la merci des pogroms, d’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours été obsédée par la transmission, je me suis toujours raccrochée à tous les signes d’appartenance familiale ou ethnique.


Les premiers furent ceux de notre histoire macabre, et pour cause : émigration forcée, enlèvement, déportation, maladie…


Aujourd'hui, tout cela ne représente plus pour moi qu'une partie du scénario familial.


Le pan de notre histoire que je cherche maintenant est celui de la joie et la légèreté. Et déjà, même si cette quête est récente j'ai récolté des trésors.

Ils sont incarnés, avant tout, par mon arrière-grand-mère, Déborah, que je retrouve avec force, grâce à I'Atelier d'écriture. Finalement, elle n'a jamais quitté ma pensée depuis sa mort, en 1985. Je n'avais pas conscience que la puis-sance de son souvenir me soutient et me nourrit à ce point.


Jeune maman encore, je prends conscience peu à peu de mon devoir de transmission envers mes enfants. Et ce n'est pas un boulet, mais une bonne assise et des ailes solides que je veux les aider à bâtir à I'aide du bagage que je leur offre.


Dans mon travail, enfin, il est sans cesse question de transmission. Pour ceux qui attendent un conseil de lecture ou de musique, tout ce que j'ai absorbé durant ces dix huit années est une manne. Et ça m'éblouit à chaque fois. Je m'étonne d'avoir tant à donner.


L’esprit totalement ouvert, j'absorbe tout ce qui m'apparaît bénéfique à ma croissance perpétuelle. Lecture surtout, musique aussi, contacts humains beaucoup. Comme un tournesol, je poursuis la lumière que m'apporte l'univers qui m'entoure.


La Transmission, je peux maintenant la penser comme une possibilité, mais je ne peux le faire qu’en terme d’échange.


       Je peux passer, dans ce vaste relais, le témoin de l’humain. Dans la course du temps, le plaisir d’exister à côté de mes contemporains me touche, le reste m’est réellement indifférent.


LAURENCE POISSY




  

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