TAILLEZ
les forsythias qui achèvent leur floraison. Ils pourront ainsi émettre de nouvelles pousses au cours de l'été.
SEMEZ
des pois à grains ronds, adaptés au semis précoce car résistants au froid et à l'humidité. Déposez les graines tous les 2cm dans une petite tranchée humidifiée que vous recouvrirez de terre sèche.
Des fleurs "hâtives" : soucis, œillets d'Inde, eschscholzias et cosmos.
Semez clair vos poireaux, betteraves, carottes et navets, ce qui allègera le futur fastidieux éclaircissage de mai.
Continuez les semis de légumes précoces : carottes, radis, oignon, ail rose, échalote, pois fèves ; dès la fin avril, si le temps est clément, navet, betterave et pomme de terre.
SEMEZ AU CHAUD
dès le début du mois, les graines de courgettes, courges et tomates dans de petites caissettes ou de petites serres.
Les plants seront prêts dès la mi-mai pour une plantation dans un sol bien réchauffé.
PENSEZ
à protéger plantes et semis par un tunnel à arceaux si le gel fait un retour inopiné.
ÉPANDEZ
du compost bien mûr ou semez un engrais vert (moutarde, phacélie, trèfle, épinard...) sur les planches qui ne seront cultivées que plus tard en saison.
CUEILLEZ
les feuilles de pissenlits pour vos salades et les fleurs pour vos apéritifs !
POUDREZ
les tubercules avec de la poudre d'algue lors de vos premières plantation de pommes de terre. Ce traitement augmentera leur résistance aux maladies.
FERTILISEZ
les bulbes dont la floraison commence, en couvrant leur pied de compost, de reste de cendre ou d'un engrais riche en potasse et en acide phosphorique ; leur floraison n'en sera que plus belle.
Réveillez les dahlias
S'il est encore trop tôt pour mettre vos dahlias en pleine terre, vous pourrez, dès maintenant, stimuler leur mise en végétation, ce qui vous fera gagner plus d'un mois de floraison. Cette pratique
permet au jardinier d'altitude d'appréhender le moment idéal de mise en terre, sachant qu'à peine plantés, vos dahlias produiront des tiges. Vaporisez les tubercules et placez-les dans une caissette remplie de terre fine mélangée à du sable et recouvrez-les du mélange. Arrosez et placez le tout près d'un radiateur ou derrière une vitre exposée au soleil. Chaleur et humidité sont les conditions idéales de réussite de ces plantes d'origine tropicale. Quelques semaines plus tard, les premières pousses vertes apparaîtront. Profitez-en pour diviser les tubercules devenus trop volumineux. Vous les mettrez au jardin lorsque les gelées ne seront plus à craindre et que la terre sera réchauffée.
Gentil et bon coquelicot
On parle du coquelicot (Papaver rhoeas) dans les ouvrages consacrés aux plantes comestibles comme dans ceux consacrés aux plantes toxiques. Prudence donc, avec lui, comme avec tous les membres la famille des Papavéracées. Feuilles, fleurs et graines sont consommées depuis l'Antiquité. Ses jeunes feuilles sont légè-rement amères, mais comme les pétales, elles se mangent, crues, dans les salades.
Le genêt contre la piéride
En avril, l'or des genêts à balai s'élance jusqu'à 500m d'altitude. Décoratifs en bouquets, ils sont aussi forts utiles au potager. Chez nous, on en pique quelques rameaux à la verticale dans les planches de jeunes choux : leur odeur éloigne efficacement le redoutable papillon blanc de la piéride qui ne viendra pas pondre ses œufs sur les choux.
Plantez du buis
Habitué des éboulis et des forêts de nos montagnes, le buis commun (Buxux sempervirens) est un arbuste persistant s'adaptant aux sols les plus ingrats et les plus calcaires. Résistant jusqu'à 1600 m aux hivers les plus rudes, il forme, associé à des conifères, de magnifiques haies coupe-vent sur lesquelles tranche à merveille la végétation plus colorée du jardin. Il prend de plus, lorsque le sol est trop sec et calcaire, des belles teintes mordorées. A la plantation, enrichissez la terre d'un bon terreau, de compost et d'un engrais à libération lente. Arrosez bien, paillez et enrichissez chaque année avec un peu de compost afin de "doper" sa pousse, un peu lente...
Semez l'éclatant coquelicot
La neige a enfin disparu : préparez la terre pour les premiers semis d'annuelles rustiques. Parmi elles figure en bonne place l'éclatant coquelicot dont les corolles s'ouvriront début juin. Semez vos graines à la volée dans une terre travaillée superficiellement, enrichie d'un peu d'Or brun ou de compost, et ne les enfouissez que très légèrement, d'un seul coup de râteau. Laissez les pluies arroser la terre. Le coquelicot aime être semé en place, sa racine pivotante ne supportant pas le repiquage. On peut à la rigueur semer en godet que l'on mettra en place le plus vite possible après la levée des graines. Le semis doit être aéré (mélangez la semence à de la cendre ou du sable sec). En massif, les plants seront espacés de 20 cm. Le coquelicot peut être associé à d'autres plantes sauvages messicoles (il s'agit des plantes qui vivent en compagnie des céréales cultivées) telles que nigelles, nielle des blés, adonis, bleuets et pieds-d'alouette. Résistant à l'altitude jusqu'à 1700 m, le coquelicot se ressème spontanément dans les sols régulièrement travaillés. Ne comptez pas le voir apparaître dans votre pelouse par exemple.
Abeilles, gelée et limonade
Le pissenlit fournit du printemps à l'été un abondant pollen attirant de nombreux insectes utiles au jardin. Cette floraison étalée nous laisse aussi le temps de préparer de délicieux apéritifs, limonades et gelées au goût de miel dont les recettes se transmettent de génération en génération. Celle de la "cramaillote" demande environ 400 belles fleurs dont on ne garde que la partie jaune. Mettez-les à tremper dans 0,5 L d'eau avec 2 oranges et 2 citrons coupés en tranches fines. Faites cuire à petit feu pendant 1 h. Filtrez pour récupérer le jus. Ajoutez 1 kg de sucre par litre de ce jus et remettez à cuire au moins 30 mn. Vous pourrez alors mettre en pots cette belle gelée couleur d'or.
Le pissenlit
À flanc de montagne...
Il court la campagne, escalade les montagnes et signe avec éclat le triomphe du printemps.
Le pissenlit a plus à nous apporter que sa banale profusion ne le laisse supposer. En montagne, il s'élance bravement au-delà de 2000 m d'altitude, où il égaie alpages et pierrailles. Conçu pour résister à des conditions climatiques extrêmes, son milieu favori reste cependant la prairie tondue. C'est là qu'en basse altitude, il est possible, dès la fin mars, de procéder à la récolte de ses feuilles. Celles-ci, très découpées, lui ont valu le surnom de "dent de lion" et composent de délicieuses salades légèrement amères, dont il est conseillé d'user et d'abuser en cure printanière revitalisante. Cet aliment-médicament, utilisé depuis la plus haute Antiquité, est un tonique digestif, cholagogue (qui stimule les sécrétions biliaires), dépuratif et diurétique comme l'indique son nom, originairement "pisse-au-lit".
... comme au potager
Au potager, le pissenlit apprécie un sol frais, profond et enrichi en bon compost. Attention néanmoins à l'excès de nitrates ! Le semis de printemps est destiné à la récolte hivernale de pissenlits blanchis. Ceux-ci, butés dès octobre puis recouverts de 10 cm de terreau et de sable mélangés, sont récoltés dès que les feuilles percent cette protection. En coupant ces dernières au niveau du collet, on s'assure une deuxième voire une troisième récolte grâce aux bourgeons réapparaissant sur la racine.
Comme pour l'endive, ce forçage s'effectue également en cave. Mais le pissenlit blanchi perd une grande partie de ses vertus. Pour la récolte "en vert" tout au long de l'été, semez à l'automne. Il est possible de laisser la culture en place se ressemer spontanément mais au fil du temps, le sol s'appauvrissant, les repousses sont moins belles.
Quelques variétés : 'Amélioré à Cœur Plein', aux touffes compactes, 'Vert de Montmagny' (ou 'Amélioré de M.'), variété hâtive proposé par la plupart des catalogues. On peut également produire sa propre semence en récoltant les graines avant que les aigrettes ne les laissent s'échapper au gré du vent d'été.
Installez l'alysse d'or
Les alysses croissent dans les terrains rocheux, secs et ensoleillés de la plaine à la montagne où le champion sauvage de l'altitude, l'alysson des Alpes grimpe à 3000 m. Habitués le plus souvent aux roches calcaires mais s'accommodant d'une terre acide, ces plantes peu exigeantes donnent une riche floraison en sol pauvre, sableux ou caillouteux, bien drainé. Elles affectionnent les fissures de rochers et les murs de pierres sèches qu'elles habillent de leur feuillage persistant vert clair et forment, d'avril à juin, une marée d'or. Résistantes à l'altitude à condition d'être exposées en plein soleil, elles offrent plusieurs variétés horticoles parmi lesquelles la plus connue, l'alysse saxatile ou corbeille d'or, forme de touffes de 30 à 40 cm de haut et l'alysse de montagne, des coussins de 5 à 10 cm de haut. Pour leur conserver leur forme compact il faut les rabattre d'un tiers après la floraison. Prenez soin de laisser quelques fleurs grainer : elles se ressèmeront spontanément, donnant au fil des années, une grande quantité de plants.
Cultivez le basilic en jardinière
L'altitude convient mal au basilic... Pour en disposer dès la fin mai, semez-le dès maintenant en pot ou en jardinière, dans un mélange de terre de jardin finement émiettée et de terreau que vous maintiendrez humide... exposé à la lumière et bien au chaud. Dès la levée, réduisez l'humidité car les plants craignent la pourriture. Profitez de chaque rayon de soleil pour exposer votre semis derrière la vitre, le basilic ne pouvant être sorti sans risque que mi-mai. Ensuite, il appréciera d'avoir tout l'été les pieds au frais et la tête au soleil. Outre sa proximité, très pratique, sa culture en jardinière offre l'avantage de pouvoir mettre vos plants à l'abri des pluies d'été qui peuvent les abîmer. Afin d'échelonner votre production, procédez à un autre semis début juin. Profitez-en pour essayer le basilic à feuilles rouges ou le basilic 'Fin Vert Nain Compact', idéal en pot.
Démarrez haricots et maïs en godets
Le semis de maïs et de haricots nécessite une terre réchauffée et une température clémente, souvent atteinte fin mai en altitude. Pour gagner de précieuses semaines sur la production des premiers plants, semez dès maintenant quelques rangs... en godets. Ceux-ci seront remplis de terre de jardin additionnée de compost mûr ou de terreau, disposés dans des caissettes garnies de papier journal et de terre sur 2 ou 3 cm. Les caissettes gardées humides en permanence seront tenues au chaud, bien exposées, jusqu'à ce que les plants atteignent 10-15 cm, sur une période d'environ 3 semaines. Leurs racines sortent alors du godet et se prennent dans la terre des caissettes, ce qui leur permet de patienter sans encombre le moment idéal pour leur transplantation (écart sur le rang de 5 cm pour les haricots, de 30 cm pour le maïs) dans des tranchées humidifiées où ils s'enracineront en quelques jours et poursuivront leur croissance sous un voile de forçage
Charmante andromède
Cette ravissante éricacée, sous-arbrisseau de la famille des bruyères, est un petit joyau du jardin alpin. L'andromède à feuilles étroites ne dépasse jamais 40 cm. Cette vivace du nord de l'Europe aime les marais, tourbières et landes humides des régions élevées où on la trouve jusqu'à 2000 m d'altitude. Affectionnant les sols acides, très humides et moussus, elle n'apprécie guère les substrats calcaires ou une large cuvette emplie de terre de bruyère devra lui être aménagée et enrichie chaque année d'un nouvel apport. L'andromède préfère les endroits légèrement ombragés où la terre ne dessèche jamais complètement. Une fois ces conditions remplies, elle vous enchantera de ses fleurs roses ou blanches s'épanouissant dès avril en basse altitude et en mai-juin plus haut. On la trouve aujourd'hui chez les spécialistes des jardins de montagne pour notre plus grand plaisir
PELOUSE
Sur talus...
Difficile d'ensemencer un talus sans que les pluies ne lessivent les graines avant leur germination et que l'herbe ne fixe la terre !
Il est possible de remédier à ce problème en pré cultivant le gazon sur une partie plate du jardin. On peut par exemple utiliser les planches du potager qui accueilleront les légumes tardifs. La terre sera préalablement enrichie (engrais gazon), puis bien ratissée avant le semis. Quelques 6 semaines plus tard, il restera à découper à la bêche des "carrés de gazon" d'au moins 4 cm d'épaisseur.
Si le talus est vraiment très raide ou trop important, veillez alors à étendre un film plastique noir microperforé (type paillage aéré) sur lequel vous poserez un grillage plastique à larges mailles. Recouvrez de 4-5cm de terre mêlée à de l'engrais gazon à raison de 60g/m². Puis semez, plombez et arrosez tous les jours jusqu'à la levée, avant de tondre une première fois assez haut, au bout d'un mois et roulez afin d'obliger l'herbe à taler.
Six semaines plus tard, vous récolterez des bandes d'un à deux mètres de long, qu'il est pratique de rouler pour le transport. Un bon couteau bien affûté devrait suffire pour découper les plaques avec le grillage, mais sans le film microperforé.
Avant l'implantation du nouveau gazon, la terre du talus sera ameublie sur 10 cm de profondeur, fumée et arrosée. Les "plaques" sont posées bord à bord et maintenues ensemble par des piquets de bois bien enfoncés. Le tout est arrosé pendant 10 jours au moins avant d'être, à nouveau, enrichi en engrais.