Essayez le semis de la moutarde de Chine
Ce légume annuel de plus en plus prisé se consomme aussi bien cru que braisé. Il s'agit en fait d'un chou originaire de Chine, mais qui ne forme pas de pomme. Cette moutarde-chou affectionne les terres fraîches et ensoleillées, riches en humus, plutôt légères et bien ameublies. Dans le Midi, il est donc préférable de la semer dès la sortie de l'hiver pour la récolter encore jeune après environ 6 semaines de culture. Ménagez des poquets tous les 25 cm sur des lignes distantes de 40 cm. Disposez quelques graines par poquet pour ne conserver que le plant le plus vigoureux après la levée qui demande une semaine. Binez et arrosez en cas de besoin. Pour une récolte automnale, effectuez un nouveau semis vers la fin août.
Bouturez l'olivier
Prélevez des jeunes rameaux semi-ligneux âgés d’un an et débitez-les en tronçons de 10cm de longueur en sachant que les boutures situées à la base ou au milieu du rameau s’enracinent plus aisément. La mise en place devra avoir lieu au plus tard 48h après le prélevement. Conservez 5 ou 6 feuilles en tête de chaque tronçon et trempez leur base dans une poudre d’hormones. Comme support d’enracinement, choisissez de la pouzzolane de fine granulométrie ou un mélange de perlite et de vermiculite. Maintenez la température à 20°C en journée et à 15°C la nuit, une mini-serre ou une bouteille d’eau minérale renversée assurant l’hygrométrie nécessaire à la reprise.
Un mois et demi plus tard, les racines sont formées. Repiquez les boutures en godets, dans un mélange comportant 20% de fumier bien décomposé, 20% de tourbe et 60% de terre de jardin tamisée.
Après 3 mois de culture, c’est-à-dire à la fin de l’été ou au début de l’automne, vos jeunes plants seront installer en pleine terre.
Bouturez le figuier
Avec la marcotte, c'est le meilleur procédé pour obtenir des sujets fertiles. Le semis ne reproduit pas exactement les variétés souhaitées ; quant aux drageons s'ils permettent une multiplication aisée, ils ont une facheuse tendance à ... drageonner, ce qui ne facilite pas la mise à fruits. Les boutures doivent comporter un talon et un œil terminal ; aussi devez-vous prélevez des rameaux entiers environ 25cm de long. Fichez les en ligne, en sol sain et fertile, en enterrant au moins deux yeux. Paillées et arrosées les boutures seront enracinées dès l'automne. Transplantez-les à leur place définitive au cours de l'hiver. Le bourgeon terminal mérite votre attention : de cet œil naîtra le futur arbre. Si vous craignez les gelées tardives, encapuchonnez-le avec de la paille, une coquille d'œuf ou un plastique isotherme.
Une tonnelle de patates
C'est ce que vous réalisez rapidement avec des patates douces, leurs longues tiges pouvant être conduites sur un support.
Ipomœa batatas appartient à la famille des Convolvulacées et présente l'aspect général d'un liseron ; ses fleurs, blanches ou violettes, n'étant pas dénuées de charme, ne vous privez pas de cet ombrage original. En plus , vous en consommerez les pieds cet automne ! Sur les marchés ou au rayon fruits exotiques des grandes surfaces, vous trouverez des patates douces de différentes origines sans indication des variétés ; choisissez des tubercules roses, blancs ou jaunes pour varier les floraisons. Plantez-les maintenant, en terre riche et fraîche et ne ménagez pas les arrosages cet été.
Le fatsia du Japon
Ce classique des salles de bains et des devantures est originaire du Japon et de Taïwan : sa rusticité, quoique relative, devrait toutefois lui permettre de s'installer dans les jardins abrités, dans toute la zone de l'olivier.
Ses rameaux robustes portent des feuilles digitées de 30cm de large et d'opulentes fleurs crème, en octobre-novembre ; les fruits noirs et charnus qui leur succèdent sont décoratifs en hiver. Plantez-le en terre légère, plutôt calcaire, à l'ombre pour que ses feuilles conservent leur aspect luisant ; dans ces conditions, il atteindra 3m de haut, voire plus. Le semis est possible à la fin du mois, en substrat riche. Au chaud, la levée est rapide et les plantules se développent avec vigueur ; vous pouvez bouturer les tiges souterraines en utilisant les rejets qu'ils émet généreusement. Deux variétés sont à recommander 'Moseri', au port trapu et aux feuilles plus grandes, et 'Variegata', aux feuilles panachées de blanc ou de jaune, dont la pousse est plus lente.
Plantez des roscoées
Ces petites zingibéracées -elles ne dépassent généralement pas 30cm de haut- comprennent une quinzaine d'espèces réparties de l'Himalaya à la Chine occidentale. Remarquables par leurs grosses fleurs ressemblant à des orchidées, dans des teintes jaune, rose, bleue ou pourpre, les roscoées bénéficient d'une bonne rusticité due à leur origine montagnarde. Toutefois, c'est en situation chaude que ces plantes prospèrent le mieux. Les feuilles ne paraissant que tard au printemps, vous pouvez planter les rhizomes ce mois-ci et divisez les touffes en place pour les propager. Vous pouvez aussi semer en pots profondsou, mieux, dans de grandes bouteilles d'eau minérale, ces plantes, comme toutes les bulbeuses, ne devant pas être dérangées pendant deux ans. La floraison intervient dès l'année de mise en place, soit, après trois ans de culture.
Conduisez le figuier
en haute-tige
La conduite en haute-tige est satisfaisante dans le Midi, où les risques de gelées ne sont pas trop importants (*)
Pour former l'arbre, choisissez la plus belle pousse parmi les jets conservés les deux ou trois premières années après la plantation. Afin que le tronc soit parfaitement droit, tuteurez cette jeune tige que vous pincerez à la hauteur souhaitée en sachant qu'à environ 2,20m de hauteur, le figuier stoppe sa croissance verticale et se ramifie spontanément. Le choix effectué, toutes les autres tiges sont supprimées au ras du sol.
Ce mois-ci, vous pouvez également marcotter vos figuiers. Couchez en terre une tige de deux ans après avoir supprimé ses ramifications. Placez la partie enterrée dans un panier grossier. À l'automne, vous pourrez sevrer le plant de figuier et le transplanter avec sa motte, sans dommage.
(*) En dehors du midi, mieux vaut avoir recours à la forme en cépée, que l'on peut protéger à l'approche des grands froids.
Un hibiscus au potager
Le gombo (gonmbo ou kalalou en créole) ou ketmie en arbre (Hibiscus esculentus), originaire de l'Inde, a sa place au jardin ornemental parmi ses cousins. Ses grandes fleurs jaune paille, maculées de pourpre, apparaissent sur des tiges de 0,20 à 2,50m selon les variétés. Mais vous le cultiverez aussi pour les fruits allongés (15-20cm) qui leur succèdent et que l'on consomme en potage quand ils sont encore jeunes et n'ont pas formé de graines. Ils sont aussi un bon accompagnement pour les viandes et les poissons et se conservent bien une fois séchés. Semez ce légume exotique sous châssis avant de le repiquer à 10cm, en situation abritée, et de le mettre en place en mai, tous les 50cm, dans une terre bien fumée. Arrosez abondamment en été.
Fatsia variegata
Ipomœa batatas
cistes
cistes
Une orchidée peu frileuse
Toutes les orchidées ne nécessitent pas une retraite hivernale en serre, en tout cas, sur le litoral méditerranéen.
C'est le cas de Coelogyne cristata, qui a été observée en fleurs à 2300m d'altitude au Népal en avril.
Les basses températures hivernales sont une exigence absolue pour cette belle épiphyte qui refuse de fleurir lorqu'elle n'a pas sommeillé pendant deux ou trois mois à 5°C et même moins. Pendant cette période de repos, tenez-la au sec en lui procurant un abri si vous l'installez dehors à demeure. Ses magnifiques inflorescences jaune et blanc s'épanouissent ce mois-ci sous notre climat ? C'est après la fanaison que vous pourrez la multiplier, en prélevant un tronçon de la souche munie d'au moins trois pseudobulbes.
Coelogyne cristata
Semez la pastèque
Si vous craignez les gelées tardives, attendez la fin du mois car ce légume-fruit est d'origine tropicale (Afrique) et sa culture traditionnellement limitée aux rives de la Méditerranée en Europe. Toutefois, sous des cieux moins cléments, vous pouvez greffer les jeunes plants de pastèque sur des pieds de courge, dont le système radiculaire résiste nettement mieux au froid. Dans le Midi, semez en rayons espacés de 1,25m, à raison de 3 graines par poquets copieusement fumés. À la différence du melon, dont la culture est sensiblement identique, ne pincez pas les tiges de la pastèque, le fruit semblant y gagner en saveur.
Passionnément vôtre...
Les passiflores, vastes genre dont on dénombre 450 espèces, sont à (re) découvrir, non seulement pour leurs qualités ornementales, mais aussi pour leurs fruits. Le semis, très facile, permet d'obtenir de nombreuses espèces encore non commercialisés en France et surtout indemne de viroses. Malheureusement, la législation actuelle, parfois très arbitraire, n'autorise que peu d'échanges internationaux. Quelques nouvelles merveilles sont cependant "available" comme disent les Anglais. Nous en avons sélectionné quelques-unes. Passiflora alata, possède une des plus grosses fleurs du genre : calice et corolle rouge sang, filaments violets, fragrance entêtante et très gros fruits, de la taille d'un avocat. Elle se destine à tous les jardins du littoral où les gelées sont rares. Très varaible, Passiflora foetida jouit actuellement d'un engouement mérité : corolle plumeuse rose ou mauve, petits fruits exquis, d'un beau jaune. Sa variété 'Hirsuta' est parfaitement rustique dans le Midi. Enfin, pour vous prouver que rareté n'est pas synonyme de difficulté de culture, adoptez Passiflora incarnata peut-être la plus rustique des passiflores (elle a survécu à des froids ponctuels de -16°C) : ses grandes fleurs lavande et ses gros fruits à la saveur abricoté ne vous décevront pas.
Passiflora alata
Passiflora incarnata
Passiflora foetida
Cycas revoluta
Encephalartos longifolius
AMENDEZ
la terre du potager avec 40-50g de superphosphate de chaux à 14-16 % et 20g de sulfate de potasse par m². Cette formule convient à tous les légumes.
ÉLAGUEZ
les branches des agrumes qui dépérissent après une fructification excessive.
Soignez les plaies en pulvérisant de la bouillie bordelaise à 2% puis en appliquant du goudron végétal.
BOUTUREZ
les fatsias par tronçons de tiges souter raines. À la fin du mois, vous pourrez semer les graines au chaud.
TERMINEZ
la taille des oliviers dès le début de ce mois. en culture d'amateur, cette intervention n'est utile que pour faciliter la reprise de l'arbre ou pour en dégager l'intérieur.
PLANTEZ
•les tubercules de patates douces en terre riche et fraîche. Prévoyez un support pour conduire leurs tiges volubiles.
•les rhizomes de curcumas en terre très riche : ils peuvent éventuellement être inondés pendant la belle saison comme des iris d'eau.
REMPOTEZ et TAILLEZ
les pélargoniums pour leur donner une végétation dense et compacte.
SEMEZ
•un engrais vert comme la lentille, en lignes espacées de 40cm, à 3cm de profondeur. Binez après la levée et incorporez-la au sol lorsqu'elle atteint 20cm de hauteur.
•le gombo ou ketmie en arbre (Hibiscus esculentus) sous châssis. Repiquez les plantules en situation abritée, à 10cm d'intervalle. Vous les installerez en place, début mai, à 50cm en tous sens.
•le basilic et le mesclun
GREFFEZ
l'actinidia (kiwi), l'amandier et l'olivier, les bigaradiers de trois à cinq ans, à l'écusson, à l'œil poussant ; avec des sujets plus agés, préférez la greffe ne couronne.
FUMEZ
les figuiers en apportant par griffage au pied de chaque arbre : 300g de super phosphate d'os, 300g de sang desséché et 200g de chlorure de potassium.
Bouturez les cistes
Si vous voulez réussir ce mode de multiplication réputé difficile, il suffit, quand vous prélevez les boutures à talon, de les installer immédiatement dans des godets remplis d’un substrat très drainant. Si les boutures doivent voyager, fichez-les dans une pomme de terre crue et procédez à l’empotage le plus rapidement possible.
Ipomœa batatas
Hibiscus esculentus
L'arbre des temps révolus
Véritable fossiles vivants, les cycas ne produisent pas de graines mais des ovules qui germent très bien pourvu qu'on les tienne à l'humidité et à la chaleur. Vous pouvez également bouturer les protubérances munies de feuilles qui apparaissent sur le tronc des vieux sujets. Ils requièrent une terre argileuse additionnée de sable grossier et craignent l'humidité stagnante. Toutefois, la saison chaude les rend exigeants en eau et en nourriture.
Durant cette période, traitez-les comme n'importe quelle plante à fleurs. Cycas revoluta est bien connu mais, en pleine terre, vous pouvez lui substituer d'autres espèces comme Dioon edule, Encephalartos longifolius, Ceratozamia mexicana et Cycas circinalis. Toutes résistent à des froids de -5°C. Pour les autres espèces, adoptez une culture en pots avec hivernage en serre tempérée, voire en appartement, ces plantes s'accomodant généralement d'une lumière tamisée.
Agrumes : le moment de vous presser
Maintenez le terrain bien aéré et propre par des binages réguliers ; profitez-en pour ménager des cuvettes de 50 cm de diamètre pour l'irrigation des mois prochains. À l'aplomb des branches extérieures, bêchez le sol pour enfouir un engrais organique. Sous la ramure, incorporez par griffage 15 à 20 g de sulfate d'amoniaque par arbre. Sur les vieux sujets, supprimez les branches âgées et les rameaux chétifs et badigeonnez les plaies de bouillie bordelaise avant d'appliquer du goudron végétal.
Les agrumes souffrent souvent de chlorose. Un excès de calcaire non assimilable en est très fréquemment la cause, mais il peut également s'agir d'un manque de fer ou de potasse. Vous devez y remédier en apportant de l'humus et en aérant la terre par des binages répétés ; vérifiez aussi le drainage du sol. En cas d'urgence, apportez du sulfate de fer à la dose de 25 g par litre d'eau ou, mieux mais plus onéreux, du chlorate de fer dont les effets sont immédiats. Noubliez pas que les maladies à virus, notamment la psorose, se propagent très rapidement ; lors de la taille, de la greffe et même de la cueillette, utilisez des outils désinfectés.