Un verger de pots de girofle
Le vrai giroflier, Syzygium aromaticum, est un arbre de 10-15 m de haut, originaire des îles Moluques, en Indonésie. Sa croissance très lente autorise sa culture en pot. Son bouton floral, d'abord vert, prend une coloration rouge du plus bel effet. C'est après dessiccation au soleil que ce dernier devient l'épice connue sous le nom de "clou de girofle". Parmi la trentaine d'espèces de girofliers, peu sont disponibles en France. Vous trouverez Syzygium paniculatum, au feuillage de myrte d'une rare couleur bronze, S. cumini et S. jambos, dont le fruit possède un parfum de rose, et Eugenia uniflora. En pot, surfacez régulièrement avec du terreau neuf (ces plantes supportent mal la transplantation) et proscrivez tout apport d'engrais chimique. Disciplinez leur croissance en les étêtant. Le semis de graines fraîches donne de très bons résultats (les jeunes plantules sont à conserver à l'ombre avant leur installation).
Adoptez le cerisier de Cayenne
Ce giroflier (Eugenia uniflora) est d'une culture facile sur la Côte d'Azur, où il fructifie abondamment. Cet arbuste, qui peut atteindre 4-5 m de haut, porte des feuilles persistantes, coriaces et odorantes qui se parent de pourpre en fin d'hiver.
La floraison blanche intervient fin avril-début mai et évolue en petits fruits côtelés en forme de turban ottoman. Leur saveur épicée évoque nettement, mais en plus nuancée, celle des clous de girofle. Vous pouvez les récolter lorsqu'ils sont rouge vif, pour apprécier leur chair fondante et juteuse. Le cerisier de Cayenne tolère les sols calcaires et, s'il affectionne le soleil, il supporte une ombre légère. Arrosez-le de temps en temps en été. Enfin, si la forme naturelle est buissonnante, vous pouvez le conduire sur tige en supprimant les branches basses.
L’autre citronnelle
De ses deux noms botaniques, Cymbopogon citratus et Andropogon schoenanthus, c'est le premier qui convient le mieux à cette belle poacée (graminée), car il évoque sa forte odeur de citron. Originaire d'Inde, elle a d'abord servi à la fabrication d'huiles aromatiques. Aujourd'hui, elle intègre le potager pour ses qualités culinaires. Le cymbopogon s'adapte à tous les sols et devient vite le point de mire du jardin d'herbes en formant rapidement de fortes touffes bien denses d'environ 1,20 m de haut, au feuillage persistant et un peu coriace.
Vous pouvez diviser les souches par éclatement ce mois-ci.
Quels pommiers pour votre région ?
La plupart des variétés nécessitent de 700 à 1000 h de température inférieure à 7°C pour la dormance des bourgeons, et au moins 600 mm d'eau dans l'année. Cependant, l'expérience a prouvé que dans les régions du sud, en bonne terre silico-argileuse et même un peu calcaire pourvu qu'elle soit perméable et pas trop sèche, quelques variétés nationales comme 'Reine des Reinettes' s'adaptent bien. Toutefois, ce sont des cultivars d'origine étrangère comme 'Golden', 'Red Delicious', `Winter Banana' ou 'Jonathan' qui s'avèrent les moins exigeants en froid. Attention, il vous faut quand même pallier la rareté des pluies estivales et combattre sans faiblir les parasites aux générations plus nombreuses que dans les régions plus septentrionales.
Une cactée caduque
Les péreskias passent pour être les ancêtres de nos cactées modernes. D'un passé lointain, ils ont gardé de vraies feuilles, caduques, portées par des tiges grêles qui peuvent atteindre 8 à 10 m de hauteur. La floraison est souvent automnale, superbe, avec des panicules de fleurs atteignant 4 cm de diamètre, blanches, jaunes ou roses. Odorantes et mellifères, elles sont bien mises en valeur sur des treillages. Ces cactées surprenantes sont à réserver aux endroits abrités de la Côte d'Azur, en pleine terre, mais elles réussissent bien en pot et ne requièrent qu'une mise hors gel durant la mauvaise saison. Les péreskias demandent un sol bien drainé mais pas trop léger pour retenir l'eau dont ils ont besoin durant leur croissance. En plein air, arrosez-les fréquemment de mai à octobre, sans négliger les apports d'engrais comme pour les autres plantes. Dès que les feuilles tombent, ménagez-leur une période de repos jusqu'au départ de la végétation. C'est à cette époque que vous pourrez les multiplier en bouturant des tiges aoûtées dans un mélange de sable et de tourbe. Leur reprise est très facile et leur croissance assez rapide.
Les terroirs de l'olivier
Pour choisir un olivier, fiez-vous aux zones de cultures traditionnelles. La fameuse olive niçoise est le fruit du Cailletier, le plus grand des oliviers qui culmine à 20 mètres de haut quand il n'est pas taillé en "cascade" comme le veut, hélas, le goût actuel. Auto fertile, il est rustique jusqu'à 800 mètres d'altitude, et ses olives devraient bientôt être honorées d'une AOC, une récompense qui ne défend actuellement que la 'Tanche', une olive produite dans le Nyonsais et les Baronnies, entre sud de la Drôme et nord du Vaucluse. Malheureusement sensible à la mouche, cette olive gagne à être pollinisée par ‘Cayon’. En Roussillon règne la `Picholine', adoptée également en Provence et en Corse. Généralement confite en vert, elle est à l'origine d'une huile goûteuse, mais sa production n'est satisfaisante qu'en compagnie de `Verdale' de l'Hérault. Cette dernière est très proche de ‘l’Aglandau’, l'olivier des Alpes-de-Haute-Provence et du Vaucluse : de taille moyenne, auto fertile et résistant aux maladies, on le nomme également 'Berruguette' dans la région de Maussane et 'Blanquette' du côté de Bygalières. Citons enfin la 'Lucques' en Languedoc (surtout dans l'Hérault) : une olive de table très appréciée mais de faible rendement si 'Cayon' n'est pas à proximité. Elle a donné naissance à un hybride : `Moncita'. En cas de doute, adoptez cet olivier qui convient à toutes les régions et à toutes les situations : à polliniser avec 'Cayet Roux'
H. coccineum
Des haricots verts de luxe
Au début du mois, semez une race naine comme 'Morgane' ou 'Totem'. Recouvrez votre culture d'un châssis dès le début octobre, en aérant le plus souvent possible. En cas de risques de gelées blanches, généralement courant novembre, recouvrez les châssis de paillassons. La récolte se prolonge habituellement jusqu'à Noël.
Fleurs
La saison des gingembres
En automne ce sont les hédychiums que nous attendons : des zingibéracées bien plus faciles à vivre que le vrai gingembre. Sur la quarantaine d'espèces connues, une dizaine sont commercialisées en France de façon plus ou moins régulière. Pour le Midi, il est possible d'adopter les espèces persistantes. Leur culture, semblable à celle des cannas, requiert une situation ensoleillée et un sol frais en été (ces plantes ont un repos hivernal). Gourmands, les hédychiums peuvent rester huit à dix ans en place grâce à leur souche rhizomateuse. Procédez à un apport d'engrais complet et de fumier en fin d'hiver.
Classique et toujours d'une ineffable beauté, Hedychium gardnerianum arbore des épis floraux longs de 30 cm, jaune orangé avec étamines rouges.
H. greenei, aux pétales rouge corail mais à la floraison fugace, réussit bien en potée dans un mélange de terre franche, terreau et terre de bruyère à parts égales. Élisez aussi H. coccineum, saumon nacré, et H. coronarium, le plus odorant, d'un blanc pur.
Des buddléias pour l'hiver
Plantées dès maintenant, ces espèces réservées au Midi devraient vous combler par leur fragrance hivernale. Buddleja madagascariensis se comporte en véritable liane s'il n'est pas jugulé sévèrement ; ses longs épis de fleurs jaunes à étamines violettes embaument de janvier à mars. B. officinalis, de Chine, atteint rapidement 4-5 m de haut ; il se couvre d'inflorescences bleu lavande durant deux mois. Conservez-lui son port échevelé. B. asiatica, de l'Inde, est une pure merveille au port érigé, fleurissant en gros capitules blancs de 30 cm de longueur, dressés comme des chandelles ; son parfum est plus vert que celui du précédent, franchement vanillé. Ces deux arbustes ont le défaut d'avoir des branches cassantes ; plantez-les à exposition sud ou ouest, à l'abri d'un mur.
Semez des épinards
Ils redoutent la sécheresse, qui hâte la formation des tiges florales. Semez-les à la fin du mois, en terrain frais ou mi-ombragé ; un excellent tour de main consiste à étendre sur le sol un paillasson mouillé pendant deux jours. La levée intervient le troisième ou le quatrième jour. Vous pouvez également semer l'épinard à la volée dans une culture d'artichauts ; il profitera de leur ombrage et du terrain ferme. Dès la fin octobre, vous pourrez consommer les premières feuilles, les cueillettes pouvant se succéder tous les 10 ou 20 jours selon la température. Pour disposer d'épinards jusqu'en février-mars, refaites un semis à la mi-octobre.
Bientôt le gel, protégez vos agrumes
C'est une galéjade, sans doute, mais sait-on jamais... Rejetez les abris en plas-tique, car ils élèvent l'hygrométrie, la température au lever du jour étant infé-rieure à celle de l'extérieur.
Fabriquez plutôt une carcasse, d'un volume au moins égal à celui de l'arbre, sur laquelle vous disposerez de deux à quatre paillassons maintenus roulés ; en cas de gel, il vous suffira de les dérouler jusq’au sol, en évitant l'absence prolongée de lumière.
Si vous prévoyez une nouvelle plantation, n'oubliez pas que les haies vives (cy-près et casuarinas entre autres) sont le meilleur rempart contre les vents froids.
Ne courez pas de risques avec certains agrumes frileux et plantés sans trop de protections contre les vents froids.
SEMEZ
la roquette en poquets distants de 10 cm en tous sens. Semez la bourrache en lignes puis éclaircissez-la en ne conservant qu'un pied tous les 30 cm.
les céanothes, comme les cistes, germent mieux après un incendie. Passez les graines 5 mn à four moyen ou brûlez de la paille à même la terrine de semis.
REPIQUEZ
le brocoli-fleur ou brocoli blanc.
DÉTERREZ
les tubercules de souchet (amande de terre) et les récolter après les avoir laissé sécher quelques jours à même le sol.
HÂTEZ
la maturité des premiers semis de fèves d'un mois en les disposant sur des côtières très inclinées (25 cm de différence de niveau) exposées sud/sud-est.
GREFFEZ
La vigne «à la Mayorquaise» avec entaille en demi-queue d'aronde, ou, à la Cadillac>, avec greffon en double biseau allongé. Ligaturez et buttez la greffe, et attendez le printemps pour sectionner le porte-greffe 10 cm au dessus de l'entaille.
AMENDEZ
pour améliorer la structure d'un sol trop lourd, semez un engrais vert comme la phacélie ou la moutarde (10 g/10 m2). Les racines divisent la terre puis se décomposent en humus.
MULTIPLIEZ
le cerfeuil musqué, Myrrhis odorata, par division de racines que vous installerez dans un sol soigneusement défoncé. Récoltez les feuilles anisées de cet intéressant légume dès janvier.
Pour une poignée de figues
Les figuiers sont en pleine production. C'est le moment de les choisir et de planter les sujets en conteneur. Les arbres à racines nues seront plantés entre novembre et février. Si vous craignez les hivers froids et les gelées tardives, préférez des cultivars précoces comme `Pastillière' et 'Ronde de Bordeaux' (non remontants) ou 'Sultane', 'Madeleine des 2 Saisons' et 'Goutte d'Or' (remontants). Cet arbre à la réputation d'être peu exigeant. Pourtant, si vous lui offrez de bonnes conditions de culture, il vous récompensera par une croissance rapide et une mise à fruits dès la 3e année après la plantation des jeunes plants. Toutefois, n'espérez de belles récoltes qu'au bout de 5 à 7 ans. Le figuier affectionne les sols profonds, fertiles et calcaires. Il aime l'eau (mais oui), surtout au printemps et au début de l'été. Ménagez des cuvettes d'arrosage au pied des arbres et apportez, en une seule fois, au moins 40L d'eau par semaine pour des sujets adultes. Réduisez ces apports au fur et à mesure que les fruits approchent de la maturité. En effet, l'eau en excès fragilise l'épiderme des figues, qui peuvent éclater. La taille n'est pas nécessaire : elle est même déconseillée en raison du mode de fructification particulier de ce fruitier et de sa faible aptitude à cicatriser. Si vous devez renouveler les branches charpentières, pensez à mastiquer les plaies de taille. Attention au travail du sol : le système radiculaire étant traçant, n'intervenez que superficiellement, et évitez les herbicides. Par griffage, et uniquement en sol irrigué, vous pouvez, au printemps, apporter un engrais de type 10-20-25. Enfin, le figuier ayant peu d'ennemis, contentez-vous d'un traitement préventif en hiver, alliant la bouillie bordelaise et l'oléoparathion par exemple.
Eugenia uniflora