Des salades pour l'hiver

Semez impérativement en début de mois vos dernières salades à récolter jusqu'en hiver. Choisissez l'exposition la plus ensoleillée et un tunnel si vous vivez au-dessus de 1000m. Préférez les tunnels en PVC, donnant un meilleur effet de serre à ceux en polyéthylène. Pensez à les aérer lors des chaudes journées d'automne de même qu'après les premiers gels, pour éviter toute pourriture.

Parmi les rustiques à privilégier en altitude, citons la chicorée 'Rouge de Vérone', les scaroles 'Cornet d'Anjou', 'Cornet de Bordeaux' et 'Géante Maraîchère', la batavia 'Gloire du Dauphiné', les mâches 'Verte d'Etampes', 'Verte de Cambrai' et surtout 'Coquille de Louviers', qui brave souvent l'hiver pour repartir au printemps.

N'hésitez pas à pailler les pieds de vos salades pour gagner encore quelques degrés.

mâche 'Coquille de Louviers'

chicorée 'Rouge de Vérone'

batavia 'Gloire du Dauphiné'

Fleurs

Installons la tanaisie

Cette magnifique composée aux fleurs jaune d'or enchante les jardins de juillet à septembre.

Présente à l'état sauvage dans les terrains incultes, rocailleux, et au bord des torrents _jusqu'à 1500 m d'altitude, elle est rustique et rejette de souche avec vigueur, jusqu'à devenir envahissante si vous ne la disciplinez pas. Idéale pour habiller rapidement un coin de jardin, ses tiges s'élancent à plus d'un mètre de haut et font merveille en fond de massif, pourvu que le sol soit assez frais. Autrefois très recherchée par nos aïeux, qui l'appelaient "sent bon", cette plante médicinale et insecticide a un effet répulsif sur nombre de parasites. Sa décoction (à raison de 300 g de plante fraîche ou de 30 g de plante sèche par litre d'eau) s'utilise en vaporisation contre les pucerons et autres indésirables du jardin. Antimouches, antimites, antipuces, antifourmis, elle est utilisée fraîche ou séchée partout dans la maison, de la cave au grenier, de la cuisine aux armoires et jusque dans la niche du chien. Également vermifuge, digestive, utile en gargarisme contre les rages de dents, cette plante était très prisée des montagnards d'autrefois, qui vivaient en quasi autarcie. Aujourd'hui, pour beaucoup oubliée, elle mérite d'être largement cultivée pour sa beauté et ses multiples vertus...

Regroupez les derniers semis

Nous semons nos dernières mâches, cresson alénois, épinard d'hiver entre les rangs de bettes, d'épinards et de salades d'arrière-saison pour limiter le nombre de tunnels de protection à mettre en place lors des premières gelées d'octobre-novembre. Ces cultures intercalaires peuvent ainsi lever à l'abri des autres légumes.

Bien faire son compost

En altitude, le cycle de culture étant plus court, cela demande aux plantes un démarrage rapide de la végétation, et une excellente résistance. L'utilisation d'un bon compost va doper les jeunes cultures qui vont devoir braver les premiers froids.

Opération sans cesse renouvelée, le compostage des déchets du jardin permet d'obtenir en quelques mois un terreau riche en matières nutritives à condition de respecter les trois règles d'or suivantes :

1. Mélanger des matières sèches riches en carbone (paille, feuilles, fougères, végétaux âgés) à des matières humides riches en azote (fumier, déchets de cuisine, tontes de gazon, jeunes végétaux, mauvaises herbes non grainées). Chaque couche de 15 cm environ étant recouverts d'une pelletée de terre.

2. Maintenir le compost humide mais non détrempé, et le recouvrir de quelques centimètres de pailles ou d'herbes sèches.

3. Aérer les ingrédients en retournant le compost environ une fois par mois.

 PLANTEZ

la rhubarbe dans un sol profond et bien fumé par du compost, ou du fumier bien décomposé. Si vous craignez les campagnols, incorporez au sol du tourteau de ricin et renouvelez l'opération en surface par un léger griffage au cours de l'hiver.

vos conifères, c'est le mois idéal, à condition que la terre ne soit pas trop sèche.

GRIFFEZ

régulièrement le sol sous votre noisetier si ses fruits sont attaqués par le balanin, petit insecte qui troue les coquilles et dont les larves hivernent dans le sol. Vous en limiterez ainsi le nombre, car les oiseaux viendront les manger.

DÉTERREZ

les glaïeuls par une belle journée, en les laissant sécher sur le sol. N'ôtez les tiges que quand elles seront sèches et se détacheront toutes seules.

les dahlias dès les premières gelées en altitude pour éviter qu'ils ne soient définitivement perdus.

SEMEZ

en plusieurs fois la mâche de façon à avoir des récoltes échelonnées.

un engrais vert (trèfle, moutarde, phacélie... ), qui nourrira votre terre et évitera la pousse des herbes sauvages, au fur et à mesure que vos planches de culture de légumes se libèrent.

PRÉPAREZ

votre matériel de protection contre le froid pour les troncs d'arbres ou autres plantes.

REPÉREZ ET MARQUEZ

les branches mortes à élaguer au cours de l'hiver.

BOUTUREZ

vos pélargoniums, qui hiverneront à l'abri.

SEMEZ EN POT

persil et autres condimentaires pour vous assurer un apport de vitamines tout l'hiver.

CUEILLEZ

et conservez les dernières grappes de raisin en gardant un tronçon au sommet. Trempez le tout dans des flacons remplis d'eau de pluie et d'un morceau de charbon de bois. À conserver jusqu'à deux mois dans un endroit frais et sombre.

TAILLEZ

les arbres de vos haies avant que le bois ne durcisse et commencez à planter les arbres à feuillage persistant.

RÉCOLTEZ

fleurs et aromatiques pour confectionner bouquets secs, pots-pourris, tisanes et huiles condimentaires.

EFFEUILLEZ

tomates, courgettes, concombres, aubergines et courges pour permettre une plus rapide maturation des fruits

METTEZ

en place les roses de Noël (Helleborus niger). Offrez-leur un sol riche et une exposition mi-ombragée.

N'arrachez pas les amarantes

Mauvaise herbe ou légume vert méconnu ? L'amarante pousse toute seule dans nos potagers, une fois qu'on l'a introduite. Venue d'Amérique, elle a colonisé presque toute l'Europe. Herbe sauvage méprisée ici, légume vert cultivé dans nombre de pays chauds, aussi savoureuse et riche que les épinards avec qui elle partage le goût pour les sols azotés, elle est pleine de protéines, de vitamines et de sels minéraux. Quelques espèces sauvages sont présentes en France. Il est difficile de les distinguer, mais elles sont toutes comestibles. Comme nombre de "mauvaises herbes", elles sont résistantes à l'altitude ! Elles seront parmi les derniers légumes verts à geler... Si certains de leurs pieds peuvent s'avérer gênants en fin de saison, coupez-les et laissez-les grainer sur un sol fertilisé, à l'écart du potager. Vous sélectionnerez les jeunes semis naturels au printemps prochain.

Fruits

Cueillette et conservation

Cueillez les poires d'été avant leur complète maturation, sinon elles risquent de blettir. Attendez la fin du mois, voire le début d'octobre, pour les variétés hivernales qui achèveront de mûrir au fruitier. Prévoyez des cagettes en nombre suffisant, car les fruits ne doivent en aucun cas se toucher. Si vous n'en avez pas encore planté, choisissez un emplacement bien drainé et bien abrité, car les poiriers sont assez frileux. La floraison tardive du 'Beurré Hardy' en fait une excellente variété pour nos contrées : chair blanche et juteuse, fondante, très fine et très sucrée, acidulée et parfumée. Autant de qualités qui en font un classique de nos jardins et montagnes.

Arbuste

Un laurier qui a du charme

Le Kalmia latifolia ou laurier des montagnes est un arbuste d'origine nord-américaine réputé pour sa rusticité, son feuillage persistant et sa magnifique floraison. Inclus dans une haie ou en bosquet, il vous enchantera. Ne tardez pas car sa pousse est lente (15 cm par an environ) ; il vous faudra être patient pour le voir atteindre 3 m. A l'âge adulte, on le prendrait aisément pour un rhododendron (il est de la même famille, celle des Éricacées). Il apprécie les sols frais et humifères, une exposition mi-ombragée à ombragée, avec un peu de soleil, sauf en région trop chaude. En revanche, sa préférence est certaine pour la terre de bruyère et, tout comme les rhododendrons et les azalées, il refuse les terrains trop calcaires ou trop argileux. Préparez-lui un sol bien adapté à ses besoins, et, en mai-juin, sa floraison délicate et originale vous le rendra au centuple. Ses petits boutons en forme de lanterne s'ouvrent en de jolis petits parapluies de fleurs de porcelaine ; c'est un véritable émerveillement. Le kalmia se décline du rouge au blanc, en passant par toutes les nuances de rose : Sarah', boutons et fleurs rouge soutenu, `Silver Dollars', rose en bouton blanc pur en s'épanouissant, 'Ostbo Red', boutons rouges et fleurs rose vif, 'Rose Bud', fleurs rose soutenu... Le Kalmia latifolia est l'espèce la plus vigoureuse. Il est adapté à la montagne, jusqu'à des altitudes assez élevées, en fonction de son exposition. Son port naturel est arrondi. Taillez-le de temps en temps si vous ne voulez pas le voir se dégarnir de la base. Il est possible de le reproduire par bouturage au printemps ou par marcottage au début de l'été. Attention : son feuillage est toxique, notamment pour les moutons.

Potager

Tous les fraisiers

Des feuillus en altitude

En août, nous avons vu un choix de conifères en fonction de leur capacité à s'adapter à l'altitude. Voici quelques arbres à feuillage caduc.

Commençons par l'érable sycomore (Acer pseudoplatanus), qui est sans doute le plus robuste de toute la famille des érables. Il pousse surtout au niveau des hêtraies (étage collinéen et montagnard),. Si le terrain est assez humide et l'ensoleillement moyen, il peut monter jusqu'à 1500-2000m (étage subalpin). Mais veillez à le placer avec d'autres arbres dont il apprécie la compagnie et qui lui éviteront trop le froid et de sécheresse.

Si le noisetier de Byzance (Corylus coluna) supporte jusqu'à -25°C de gel et une altitude de 1700m, tout comme le sorbier des oiseleurs (sorbus aucuparia) et l'alisier blanc (sorbus aria), le noisetier commun (C. avellana), lui, dépassera difficilement 1500m, tout comme le frêne, le hêtre, le tilleul, le bouleau, l'aulne et l'orme des montagnes. Quant au peuplier tremble et au saule marsault, ils atteindront l'étage alpin sans trop de difficultés.

Ces limites variant en fonction des biotopes et des microclimats, inspirez-vous, avant de planter, des espèces peuplant naturellement votre étage altitudinal.

érable sycomore

noisetier de Byzance

Des fruits petits ou gros, remontants ou non : chacun est libre de choisir. Il n'empêche que septembre est le bon mois pour planter ses fraisiers. Quinze jours avant de passer à l'acte, préparez le terrain en apportant une bonne fumure de fond : du fumier bien décomposé, ou 'Or brun' par exemple. Attention, les racines ne doivent pas être en contact avec le fumier. Vous pouvez planter sur film plastique noir ou pailler abondamment au printemps : cela évitera les désherbages fastidieux.

Fraisiers des 4 saisons : 'Reine des Vallées', dont les petits fruits coniques au goût de fraises des bois sont à cueillir très mûrs ; ‘Gariguette', très parfumée et rustique, non remontante ; `Mara des Bois', aux fruits plus gros. Pour notre climat, choisissez des variétés tardives non remontantes, qui n'auront pas le temps de donner une autre production avant les grands froids. Certaines variétés résistent bien aux maladies `Rabunda’, 'Ostara', 'Delecta', 'Olympus à gros fruits' de chez Delbard...

Nature

La tisserande du jardin

Resplendissante dans la rosée du matin, une toile d'araignée est un joyau éphémère de la nature... Le type de toile le plus connu et sans doute le plus extraordinaire est celui de l'épeire fasciée (Argiope bruennichi). Magnifique araignée à l'abdomen strié de noir, de jaune et de blanc, elle se tient dans la végétation herbacée des régions tempérées, jusqu'à 800 m d'altitude environ. Elle n'est pas visible toute l'année et c'est tou_jours à la fin de l'été et en automne que l'on peut la voir dans nos jardins, où elle fête ses noces. Sa toile, qui paraît si fragile, est en réalité un piège mortel très solide qui lui assure une abondante nourriture. Qu'un insecte s'y prenne et l'araignée fait tournoyer son fil autour de l'imprudent comme un lasso, l'emmaillotant pour le déguster tranquillement. Ces spectaculaires captures devraient ravir le jardinier car l'épeire se nourrit de nombreux ravageurs du jardin.

Repiquez myosotis, pensée et giroflée

Semées en mai-juin, ces belles printanières de la première heure forment, à présent, de petites pousses bien racinées qui, trop serrées, demandent plus de place pour continuer à pousser. Fleurissant de concert pendant de longues semaines, il est judicieux de les panacher lors de la transplantation, afin d'obtenir un bel ensemble de couleurs. Mettez-les en place en les espaçant de 5 à 10 cm pour obtenir un bel effet de densité. Fort résistantes aux rigueurs hivernales, elles seront au rendez-vous dès avril.