Bouturez le poinsettia
Comme toutes les plantes de la famille des euphorbiacées, les poinsettias perdent abondamment leur sève lorsqu'on les coupe. Ce latex (toxique) coagule difficilement et ne facilite pas la reprise des boutures. Pour éviter cet inconvénient, trempez la base des tiges, dès qu'elles sont sectionnées, dans l'eau froide. L'hémorragie cesse presque instantanément. Vous pouvez alors les repiquer sans crainte.
Au jardin d'herbes
Tout est à faire ou presque ! Distribuées en "carreaux", comme au Moyen-Àge ou lacées en festons ou broderies savantes, les "simples" méritent toute votre attention ce mois-ci. Si la place vous manque, n'hésitez pas à les installer en bordure, au jardin potager, dans un sol léger et bien drainé. Commencez par diviser les touffes de vivaces que vous possédez déjà. La cive, la ciboulette, l'estragon et la mélisse demandent à être rajeunis au moins tous les trois ans. Espacez-les suffisamment pour intercaler des caïeux d'ails et d'échalotes, des bulbes d'oignons et mêmes des cormes de safran (Crocus sativus) en végétation. Aux alentours, dans les espaces vacants, semez les annuelles comme l'aneth, l'anis, la bourrache, le cerfeuil, la coriandre, le cumin, le fenouil et la sarriette d'été. Sous châssis bouturez, les ligneuses comme le romarin, la sauge et le thym que vous mettrez en place au tout premier printemps. Dans un an ou deux ces plantes donneront la véritable assise à votre jardin d'herbes.
Pommes de terre en Provence
Si vous souhaitez récolter vos premières pommes de terre nouvelles en juin, il est grand temps de les planter. A l'automne vous n'avez pas manqué d'incorporez du fumier ou un engrais vert à la parcelle qui va recevoir les tubercules.
Si la variété 'Béa' a toujours la faveur des jardiniers de la région, des sélections locales (Alpes-maritimes) récentes s'avèrent plus intéressantes sous notre climat.
'Fanette' offre de gros tubercules très précoces ;
'Starlette' est d'un très bon rendement,
tandis que 'Rozen', de calibre inférieur, séduit par sa couleur rouge
et que 'Rubis' se révèle, et de loin, offrir le plus gros rendement.
Comptez sur l’abricotier
Cet arbre fructifie une année sur deux, voire trois ou quatre ; c’est pourquoi il est délaissé par les professionnels et les amateurs. Redécouvrez-le en ne choisissant que les variétés qui ont fait leurs preuves dans le Midi. En fait, elles ne sont pas légion.
‘Poman Rose’ le véritable abricot de Provence, était très recherché pour les fruits confits et les confitures de luxe. Il affectionne les terrains fertiles de plein-vent en haut ou demi-tige.
‘Précoce de Boulbon’, dont le berceau se trouve à Boulbon, dans les Bouches-du-Rhône, est un arbre de grande vigueur, qui se développe normalement dans tous sens.
Adoptez une forme de plein vent et une taille modérée.
Citons pour mémoire ‘Polonais’ et ‘Orange de Provence’, que l’on plantait autrefois sur des centaines d’hectares et qui est avant tout une variété commerciale. N’oubliez pas que le porte-greffe réagit différemment selon la région ou le microclimat où il est installé.
Le type franc s’adapte à des sols perméables et supporte des doses de calcaires élevé ; les types pruniers (Saint-Julien, Myrobolan) craignent les sols maigres et secs tandis que le type pêcher franc redoute les sols calcaires.
Béa
Fanette
Une sacrée passiflore !
La Passiflora alata se pare de très grosses fleurs : calice et corolle rouge sang à filaments violets. Sa fragance est entêtante ; quant à ses fruits, ils ont la forme et la grosseur de beaux avocats, avec une saveur acidulée à se damner. Les passiflores de collection n'étant pas facile à dénicher, semez cette merveille dès maintenant. Vous pouvez la cultiver dans tous les jardins du littoral où les gelées sont rares.
Le printemps de l'amandier
Dans les jardins où la flore exotique n'a pas (encore) droit de cité, l'amandier est certainement le premier sourire de la nature. Il fleurit maintenant sur les coteaux escarpés et calcaires de l'arrière-pays, sollicitant le réveil des abeilles avec ses larges corolles roses ou blanches. Il a malheureusement disparu du littoral ; c'est pourtant l'arbre fruitier qui prospère le mieux dans les terrains calcaires et les sols légèrement salés. Introduit en france au Vème siècle, l'amélié ou amendié, en provençal, est connu de tout le bassin méditerranéen depuis la plus haute Antiquité. Cette rosacée, qui porte le nom latin de Prunus amygdalus, a de multiples descendants ; parmi les meilleures variétés, 'Princesse' et 'Sultane', à consommer en vert, 'Aï' et 'Fourcouronne', à déguster sèches et 'Languedoc', pour la confiserie.
Des tomates robustes
Pour obtenir des tomates saines, plantez-les dès maintenant. Même si cela comporte un risque, sous notre climat, vous n'avez en fait qu'un petit mois d'avance.
Grâce à cette plantation précoce, les tomates sont moins exposés à la colonisation par les insectes vecteurs de virus, comme celui de la redoutable mosaïque du tabac, qui est inoculé par simple contact avec les vêtements par exemple. Afin de parer à une autre maladie, la verticiliose, évitez de replanter la tomate sur les mêmes parcelles (attendez au moins quatre ans), et proscrivez l'alternance avec l'aubergine et les cucurbitacées.Intercalez des cultures résistantes (haricot, laitue, oignon, ail, poireau...). Dans le Midi, la verticilliose est due à un champion (Verticillium dahliæ) capoable de subsister 18 ans dans un sol contaminé. Heureusement, il existe maintenant des variétés résistantes, qu'il est préférable de substituer aux formes classiques. Ainsi préférez F1 'Montfavet' à 'Marmande', F1 'Monte-Carlo' à Saint Pierre et F1 'Meran' et à 'Roma'? Pour les conservateurs invétérés, signalons que les variétés précoces ('Marmande'', 'Roma') sont plus atteintes que les variétés tardives ('Saint-Pierre', 'Merveilles des Marchés').
Défendez le pois de cœur
Les cardiospermes n'ont pas la faveur des ouvrages spécialisés. Seules leurs graines, marquées d'une tâche noire en forme de cœur, semblent retenir l'attention. Redécouvrez ces plantes volubiles au feuillage lacinié, vert frais, aux nombreuses grappes de petites fleurs blanches du printemps à l'automne et aux fruits semblables à ceux de l'amour en cage (sans la couleur). L'espèce vivace, assez connue des collectionneurs, se nomme Cardiospermum grandiflora 'Hirsutum' ; vigoureuse elle couvre aisément 7m linéaires de clôture en deux saisons et tolère tous les sols. Semez-la maintenant ou recueillez les jeunes plants qui croissent autour des pieds-mères.
L'autre pois de cœur, C. halicacabum, ressemble au précédent. Malgré son aspect ligneux, on le cultive en général comme une annuelle car il n'est pas rustique.
Récoltez la guimauve
Opérez maintenant, en éclatant les touffes âgées de plus de 2 ans. En effet, c'est en hiver que les racines de cette belle malvacée offrent la teneur la plus élévée en mucilage émollient et adoucissant. Les bâtons confectionnés avec ces racines sont donnés à mâcher aux jeunes enfants pour faciliter leur dentition. Profitez-en pour multiplier les pieds que vous installerez dans n'importe type de sol pourvu qu'il soit frais et profond. L'Althæa officinalis (de son nom botanique) tolère même les milieux salins. C'est pourquoi on ne le rencontre plus guère que dans quelques zones protégées comme l'étang de Fréjus et la Camargue.
Toutefois en terrain léger, prévoyez un paillis estival que vous remplacerez souvent pour mainyenir une bonne fraicheur au pied des plantes.
Attention cette plante, en France, est en arrété prefectoral de protection dans le département du Nord
Des cobées précoces
On ne les sème jamais trop tôt dans le Midi. Faites-le ce mois-ci, sous verre, entre 15 et 20°C. La germination a lieu au bout de 10 à 20 jours. Repiquez vite les plantules en godets, avec un tuteur pour qu'elles s'y accrochent, et installez-les en pleine terre en avril. N'oubliez pas que les cobées sont vivaces dans notre région et que vous pouvez les bouturer, à chaud, ce mois-ci également.
SEMEZ
au jardin d'herbes l’aneth, l’anis, la bourrache, la coriandre, le cumin, le fenouil sauvage et la sarriette.
la groseille du cap (Physalis peruviana), sous châssis ou, mieux, sur couche car, à l'état de jeune plante, cette solanacée est très sensible au froid. La conduite de culture est identique à celle de la tomate.
sans tarder les bettes ou poirées, dans toutes les régions avoisinant le littoral, en privilégiant les formes à cardes rouges ou jaunes, aussi belles que bonnes.
le chou de Pékin (Brassica pekinensis) en poquets distants de 30cm en tous sens. Semez tardivement, sinon ce chou monte à graines sans pommer.
INSTALLEZ
une pelouse sans soucis, semez le Dichondra repens (une petite convolvulacée très courante), à raison de 15 à 20 g de semences par mètre carré mélangées à du sable. La division des pieds en petites touffes à replanter tous les 20 cm en quinconce donne de bons résultats.
PLANTEZ
les pommes de terre, auparavant effectuez un apport d’engrais complet de type 10-5-20 à la dose de 20g/m² et en ameublissant le sol sur 20 cm de profondeur.
PRÉSERVEZ
les plantes de serre des rayons solaires en blanchissant les vitres ou en les recouvrant de toiles légères.
RAJEUNISSEZ
les amandiers en éliminant les rameaux qui nuisent à une bonne aération de l'intérieur de la couronne. Recépez les sujets très âgés et dénudés dès la fin du mois.
Le genièvre est mûr !
Les gelées sont passées sur notre genèvrier commun (Juniperus communis) et ses petites baies violacées et pruinées sont moelleuses à souhait. Goûtez-les avant que les oiseaux ne s'en emparent. Aromatisez choucroute et gibier ou faites macérer ses baies dans une bonne eau-de-vie. Il hante les collines du Midi à l'étage montagnard, vers 600m d'altitude. Il peut apparaître comme un arbuste étalé ne dépassant pas 2m de haut ou former un bel arbre dressé, susceptible de dépasser 15m ! De nombreux cultivars ont été sélectionnés, certains épousant la forme des rochers, qu'ils drapent à merveille. Ce genévrier supporte parfaitement le calcaire et la sécheresse. Il s'accommode des terrains les plus pauvres et est insensible aux froids hivernaux. Ne le confondez pas avec son cousin J. oxycedrus, qui prospère entre 100 et 500m d'altitude, et dont les baies marron servent à fabriquer l'huile de cade.
baies de cade
Une campanule extraordinaire
La campanule des canaries (Canarina canariensis) arbore des fleurs orange veiné de pourpre sur des tiges volubiles pouvant atteindre 3m de haut. En bonne méditérranéenne, elle se repose en été et vous ne devrez plus l'arroser dès que les tiges auront séché.
• Pensez à marquer l'emplacement de la souche, qui reste en terre et repartira avec les premières pluies d'automne.
• Pour la multiplier, il faut attendre l'été. Séparez alors les petites racines tubérisées qu'elle produit. Replantez-les aussitôt dans un sol ameubli et enrichi avec du compost, mais attendez que les premières pousses apparaissent pour commencer à arroser.
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