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Louise MICHEL

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LE LIVRE DU BAGNE

                        Souvenir à quelqu’un qui s’en va





Prenez ces souvenirs que rien encore n’efface,

Ils sont vivants toujours comme au froid lendemain,

Le flot me les redit, le vent de mer qui passe

Les jette comme un glas dans le profond lointain.


Moi, je ne souffre plus de vivre avec ces ombres.

L’exil comme la nuit d’astres est constellé,

Et l’on voit par-delà les flots, les déserts sombres,

Le progrès calme et fort si longtemps appelé.


Parcourez avec moi les heures de tourmente.

La haute mer du cap est bien belle le soir !

Comme la grande foule éperdue et grondante,

Cette houle éternelle est magnifique à voir.


Ainsi gronde le peuple en ces jours de batailles,

Ainsi passe le temps qui tombe jour à jour,

Ainsi des vieux palais s’émiettent les murailles,

Ô mer ! et l’on s’éprend pour toi d’immense amour.

 

                                                            Baie de l’Ouest, 24 juillet 1875