Sonnez sur les bourgeois
Sonnez sur les bourgeois nos maîtres
Sonnez sur les bourgeois voleurs et traîtres
Sur Casimir,
Sur les juges et sur les reîtres !
Il faut finir.
Sonnez, tocsins, l’aurore brille !
Sonne, toi, lourde campanille,
Cadeau du tsar,
Jette sur la dormante ville
Ton vol hagard !
Ah ! puisses-tu mettre en poussière
La butte où monta son calvaire
Le doux Varlin !
Puisses-tu réveiller la terre !
Sonne tocsin !
Bourgeois, par cette ère d’alarme,
Savez-vous que la mort nous charme,
Que nous l’aimons
Et qu’elle fait, tendant une arme,
L’appel des noms !
Sonne tocsin, pour la vengeance !
Sonne aussi la délivrance,
L’égalité,
Car la mort est une puissance
De liberté.
Dans la nuit profonde, une geôle immense,
Un charnier sanglant dans l’horreur intense,
Où l’on parle bas ;
L’inconnu de l’ombre, avec des reptiles
Que l’on sent ramper, les hautes bastilles,
Où sonne le glas !