Le voyage
Fragment de la légende du barde
Comme au seuil du désert l'horizon est immense !
Enfant où t'en vas-tu, par ce sentier nouveau ?
Vers l'inconnu là-bas ? Quelle est ton espérance ?
Où je vais ? Je ne sais ; où l'horizon est beau.
Une fanfare sonne, étrange, sombre et fière,
Et bien d'autres y vont que je retrouverai ;
Écoutez, on entend des pas lourds sur la terre :
C'est une étape humaine : avec ceux-là j'irai.
J'aimais l'ombre du clos tout plein de folles herbes
Où dans les nuits d'hiver les loups viennent, hurlant
Par les brèches du mur ; l'été, les lourdes gerbes
Et dans les chênes verts les rafales du vent.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Qu'importe tout cela ? Voyez les grains de sable
Et les tas de blé mur et dans les creux profonds
Les fleuves de soleil ; — tout n'est-il pas semblable ?
Où tout cela s'en va ? C'est là que nous allons.