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Louise MICHEL

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LE LIVRE DU BAGNE

                     Le cyclone





Les cyclones hurlent dans l’ombre ;

La nuit emplit la terre et l’eau ;

L’écueil est noir, la mer est sombre ;

Plus de fanal sur le vaisseau.

La tempête sonne ses trompes,

Dans cet abîme où rien ne luit.

Navire, faut-il tant de pompes

Pour t’engloutir dans cette nuit.


La mort ici c’est l’épousée,

Sous le voile humide des flots ;

Sa pâle tête est couronnée

Des magnifiques fleurs des eaux

Sonnez, ô flots, l’appel de guerre ;

Tonnez, tonnez, clairons des vents ;

Passez, terribles sur la terre,

En Marseillaises d’ouragans.


Est-ce le continent qui sombre

Ou le navire qui périt ?

Qui sait ce que recouvre l’ombre

Et ce que le navire engloutit :

Les tempêtes frappent leurs ailes ;

Les mâts tombent avec fracas ;

Les luttes terribles sont belles

Noirs éléments dans vos combats.