Le cyclone
Les cyclones hurlent dans l’ombre ;
La nuit emplit la terre et l’eau ;
L’écueil est noir, la mer est sombre ;
Plus de fanal sur le vaisseau.
La tempête sonne ses trompes,
Dans cet abîme où rien ne luit.
Navire, faut-il tant de pompes
Pour t’engloutir dans cette nuit.
La mort ici c’est l’épousée,
Sous le voile humide des flots ;
Sa pâle tête est couronnée
Des magnifiques fleurs des eaux
Sonnez, ô flots, l’appel de guerre ;
Tonnez, tonnez, clairons des vents ;
Passez, terribles sur la terre,
En Marseillaises d’ouragans.
Est-ce le continent qui sombre
Ou le navire qui périt ?
Qui sait ce que recouvre l’ombre
Et ce que le navire engloutit :
Les tempêtes frappent leurs ailes ;
Les mâts tombent avec fracas ;
Les luttes terribles sont belles
Noirs éléments dans vos combats.