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Louise MICHEL

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GERMINAL, LA LÉGENDE FUTURE

                      La mort





Ô viens me dit une voix douce

Plus que le murmure des bois

Des sources coulant sur la mousse

Et que les plus douces des voix


Ô viens dit un regard dans l’ombre

Semblable à la Seine le soir

Quand en suivant sa rive sombre

On va songeant sous le ciel noir


Viens je sais calmer la souffrance

Viens je te montrerai le port

Moi seule suis la délivrance

Viens sans crainte je suis la mort


Ô mort au temps des hécatombes

Je te défiais bien souvent

Toujours pourtant j’aimais les tombes

Dormant ainsi que des colombes

Sous le bleuâtre firmament


Je te revois souriante et belle

Comme je te vis aux combats

Il n’est pour mon front de rebelle

Nul abri plus doux que tes bras


Voyant s’enfuir au loin la vie

Je m’endormirais doucement

Écoutant la mer en furie

Se mêler aux chansons du vent


Et sous les ailes des cyclones

Sachant qu’il n’est plus de réveil

Entassant les jours monotones

L’horizon se ferait vermeil


Espoirs souvenirs espérance

Tout reviendrait en un instant

Mêlant le temps de mon enfance

À l’instant qui va s’effaçant


Je reverrais les rouges roses

Qui fleurissaient au fond du clos

Maintenant par milliers écloses

Elles seraient sur des tombeaux


Entre les bois et la montagne

Les hautes tours du vieux château

Les flots des blés dans la campagne

Courbés sous le vent du coteau


La lutte pour la délivrance

Au bruit des lourds canons tonnants

Et l’horizon s’ouvrant immense