La mère et la patrie
A Mme Marianne Michel
Il est des noms sacrés qui vibrent dans les âmes,
Autels mystérieux des éternelles flammes,
Tabernacles divins.
Quand le monde frémit sous des souffles d'orages,
Que le progrès montant envahit les rivages,
Ils guident les destins.
Oui, ce sont ces deux noms qui remplissent sur terre,
Tout un immense amour : ma patrie et ma mère.
Hélas ! en les disant,
Pensons à ceux qui n'ont ni mère ni patrie !
Et qui trouvent, n'ayant personne qui sourie,
Le monde triste et grand.
Ô ma mère, tu sais, je t'aime sans limite ;
Je t'adore, ô patrie aux rives si petites
Pour qui voit l'infini.
Et je donnerais tout pour voir vainqueurs tes braves,
Pour voir tes peuples grands et libres tes esclaves
Sous tout le ciel béni.
Paris, 2 5 août 18 5 1