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Louise MICHEL

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GERMINAL, LA LÉGENDE FUTURE

                                L’Atlantide





Légende de l’océan

La vieille Égypte, seule, a gardé la mémoire

De ce monde enfoui ; peut-être ses vaisseaux

Vers elle ont-ils vogué ? Tout permet de le croire,

Lorsque, vers l’Atlantide on vit monter les eaux.


En ce jour, une nuit, dit le récit d’Égypte,

Ce continent rempli de géantes cités,

S’effondra. Maintenant, il dort dans cette crypte,

Ainsi qu’en un linceul sous les flots agités.


Mais comme Pompéi se leva de la cendre,

Un jour on cherchera sous l’Océan profond,

Quand, dans l’abîme obscur, l’homme saura descendre

Il verra l’Atlantide, ainsi qu’un spectre au fond,


Pâle, sous les coraux et les herbes marines,

Elle apparaîtra, morte, avec ses fiers remparts,

Ses monuments croulés, avec l’or de ses mines,

Et, mêlés au granit, ses ossements épars.


Et, plus belle cent fois, on verra l’Atlantide

N’ayant plus rien qui passe au vol léger du temps,

Sous les voiles glacés de sa tombe livide,

Ainsi qu’en un creuset, rendue aux éléments !


Mais, qui sait si, levant les voiles funéraires,

L’Atlantide, qui dort au fond des océans,

Ne remontera pas ; tandis que d’autres terres,

À leur tour, descendont sous les flots et les temps.


La mort qui va soufflant sur les races humaines,

La nature en travail et l’infini géant,

Jettent l’homme ou le ver pour engraisser les plaines,

En attendant que l’onde y passe en murmurant.


Des flancs du Ténériffe agités de tempêtes,

Au roc de Gibraltar, peut-être avec terreur

On entendra mugir les vagues et les faîtes

Et le vieux continent émergera vainqueur !