L’alchimiste
Dis-moi, vieil Élephax, que vois-tu dans les runes ?
Pourquoi l'Ourse, ce soir, a-t-elle un fauve éclat ?
Allons, vieil Élephax, le pêcheur a les dunes,
Nous avons l'infini, l'Océan sans lagunes,
Pour voguer, une flamme arborée au grand mât.
N'avons-nous pas le temps ? N'avons-nous pas l'espace ?
N'avons-nous pas la mort, la transformation
Des êtres et du monde, l'époque qui se passe,
Résumant le progrès, mélangeant toute race,
Pour un progrès plus haut sur la destruction ?
Mais ta noire science, Élephax, est muette.
Dans nos cerveaux grossiers tout n'est que rudiments ;
Sur la terre marâtre où le mal est en fête,
Nous rampons, ignorants et pareils à la bête.
Ne peut-on voir au loin et devancer les temps ?