Germinal
Quatre murs noirs où l’on torture
S’élevant hauts comme un rocher
Pas un souffle, pas un murmure
On sent que la mort va passer
Sur la plate-forme est un trône
Et l’on croirait une couronne,
C’est le collier pour garrotter.
Michel Angiollilo monte
Le front haut et d’un pas égal
Ses juges pâlissant de honte
Craignent dans l’ombre un tribunal
Le condamné s’assied lui-même
Sentant comme un grain qui se sème
À voix haute il dit : « Germinal ! »
C’est le Germinal séculaire
Qui se gonfle et qui va lever,
Qui transfigurera la terre.
Le condamné le voit monter,
Le bourreau, d’une main qui tremble
Attache ses genoux ensemble
Et serre le collier de fer.
Et dans le temps et dans l’espace
Il est pris par l’éternité,
Oui, c’est bien Germinal qui passe
Un Germinal de liberté
Ainsi qu’un Océan qui roule
En déferlant la grande foule
Gronde un seul mot : humanité !