Fleurs coupées
Ah ! combien j’en ai vu de fleurs fraîches coupées
Par l’aube et le printemps, si vite moissonnées.
Que de fronts jeunes et charmants !
Sur leurs noms se portait la pourpre des bannières
En un rose reflet, révolutionnaires,
Au progrès offerts tout enfants.
Théophile, Sophie, à peine sur terre,
Mariane, Jessa, petit souffle éphémère
Et tant de bons petits aux grands yeux doux et clairs,
Et d’autres déjà grands, morts si plein d’espérance,
Blanche, Georges, Ernest, à vous lorsque je pense
Un parfum flotte dans les airs.