Amour d'enfant
Vroncourt
Oui, si jamais d'amour, ce ne serait que Dieu
Ou le démon rebelle, ange aux regards de feu,
Dont le front resplendit de flammes et d'étoiles ;
Et l'esprit éternel me parlerait sans voiles.
Et tous deux nous lirions dans le passé lointain,
Le grand passé dont nul ne peut fixer les bornes.
Je saurais l'avenir de toujours, de demain
Et tout ce qui se cache à nos horizons mornes.
Je saurais ! Je saurais ce que nous devenons ;
Je connaîtrais les lois de nombre et d'harmonie,
Je saurais dans ma nuit tout ce que nous cherchons,
Tout ce qui bat de l'aile alors que nous chantons.
Vroncourt
Vent du soir, que fais-tu de l'humble marguerite ?
Mer, que fais-tu des flots ? Ciel, du nuage ardent ?
0 mon rêve est bien grand et je suis bien petite,
Destin, qu'en feras-tu de mon rêve géant ?
Lumière, que fais-tu de l'ombre taciturne,
Et toi qui de si loin l'appelle près de toi,
0 flamme, que fais-tu du papillon nocturne ?
Songe mystérieux, que feras-tu de moi ?