À Sarah Bernhardt
Les chants auprès de vous ce matin ont fait trêve
Et je veux à mon tour offrir un souvenir
Des vers pleins du brouillard de Londres et du rêve
Puissent-ils près de vous en fleurs s’épanouir
À travers les courants les forces inconnues
L’éternité d’après l’éternité d’avant
Et les mondes voguant dans l’infini des mers
À travers les progrès l’un sur l’autre montant
Qu’ils aillent écoulant la lointaine harmonie
Les accords et les chants dans les airs emportés
Puisque vous êtes l’art sublime et le génie
Et fleurissent pour vous en rameaux étoilés
Que les parfums les sons les étoiles ardentes
Se mêlent vous disant quelque chant de demain
Et que flottent dans l’air les ailes flamboyantes
De l’idée éternelle éclairant le chemin
Londres, 9 décembre 1896 pour le matin du 10