À Jeanne Place
Presqu’île Ducos
Enfant tu nais dans l’exil sombre
Mais tu verras la liberté
Sur vous ne sera plus notre ombre
Votre siècle sera clarté
Justice qu’on n’a jamais eue
Tu viens à l’heure où l’on entend
Au loin sur la route inconnue
Des Marseillaises dans le vent
Royautés et mythologies
Sabres nus Olympes tonnants
Tombent avec les tyrannies
Comme un faucheur passe le temps
Tout le passé maudit s’écroule
Soyez heureux vous qui naissez
Le monde frémit sous la houle
L’avenir monte à flots pressés
Tout ce qui pour nous fut un leurre
Pour vous sera vérité
Il faut que l’avant-garde meure
L’an n’a jamais plus d’un été
Allez vous êtes sur la cime
Et nous avons gravi le mont
Enfants pour traverser l’abîme
Nos corps vous formeront le pont