À Garibaldi
Aspremonte
Oui, nous l'avons tous vu : des mains italiennes
Ont frappé le héros ; nous, âmes citoyennes,
Nous l'avons vu tomber.
Oui, lui, Garibaldi, le lion pris au piège,
Des lâches, des bourreaux, horrible sacrilège,
Ont osé le toucher.
Voilà ce qu'on a vu sous la clarté splendide
Du beau ciel d'Italie, et nul soldat rapide
Ne s'est mis devant lui ;
Nous sommes tous restés assis dans la poussière,
Et sur le noir rocher, comme sur un calvaire,
La foudre n'a pas lui.
Paris, 1865