À des amis russes
Les cœurs sont chauds comme la braise
Dans vos froides plaines du Nord,
Et sous notre ciel de fournaise,
Les cœurs sont froids comme la mort.
Le sang tombe en gouttes vermeilles
Aux rouges verveines pareilles,
Sur vos froides plaines du Nord.
Quand le vent des steppes balance,
Braves, vos pâles ossements
Aux bras hideux de la potence,
Les ténèbres, les loups hurlants
Disent ton hymne menaçante,
Ô liberté ! dans la tourmente
Où sont vos pâles ossements.
Le vent mugit et souffle en foudre…
Enfin serait-ce le réveil ?...
Le clairon sonne, on sent la poudre ;
L’Égalité brille au soleil
Ainsi qu’un phare, elle illumine,
Dans le ciel rouge, elle domine ;
Enfin, serait-ce le réveil ?...