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LES  MOTS  DE  L' HONNEUR

MÔQUET Guy

né à Paris le 26 avril 1924

fusillé à Châteaubriant le 22 octobre 1941

Arrêté à 16 ans, il habitait rue Baron dans Paris 17ème. Arrondissement dont son père était le député communiste.


1936. Il a douze ans, son père Prosper Môquet est cheminot, militant syndical. C’est le candidat du Parti communiste, au second tour il est élu député du quartier des Epinettes. La gauche remporte ces élections, Léon Blum est Président du Conseil des ministres, chef du gouvernement de Front populaire. Quelques temps après, le peuple va danser dans les usines occupées… la vie est à eux… imaginons sans mal de quoi on peut parler dans la famille Môquet, chez les amis, les voisins.

1940.Le tout jeune homme est fier de son père : torturé après son arrestation, il aurait répondu, à ceux, des policiers français, qui l’interrogent, lui demandent les noms des amis de son père, « ce sont tous les braves gens qui l’ont élu en 1936 ».

Les vœux, d’une grande partie de la grande bourgeoisie « Mieux vaut Hitler que le Front populaire » sont exaucés, la signature du Pacte germano-soviétique, va lui donner le prétexte qu’elle attend pour interdire le Parti communiste, interdire l’Humanité et déchoir de leur mandat les élus communistes qui refuseront de renier et choisiront le chemin de l’honneur…Dès le 4 septembre 1939, des peines de prison de 3 à 15 mois vont punir les militants qui distribuent l’Huma clandestine ou des tracts. Le 10 octobre, Prosper Môquet, qui est venu voir sa femme et ses enfants réfugiés en Normandie, est arrêté, il est incarcéré au bagne de Maison-carrée en Algérie.

Guy réagi avec panache, ce qui semble être son caractère, à l’arrestation de son père.  Avec le sens du devoir peut-être, le sentiment de devenir un homme en l’absence du père, sans doute, il quitte sa mère et rentre à Paris « Papa est arrêté, lui dit-il, je dois le remplacer. »

  

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Guy Môquet par Ernest Pignon-Ernest

Oeuvre réalisée pour " l'Amicale de Châteaubriant "

Dans le 17ème arrondissement, il organise les Jeunesses communistes clandestines. A vélo, il lance  des tracts à la volée. Ils inscrivent la nuit à la craie sur les murs « Libérez les emprisonnés ». En mars 1940, plus de trois mille militants communistes et syndicalistes sont emprisonnés. C’est le temps de la haine, un journal, Gringoire, demande « Le poteau pour les traîtes communistes », le 4 avril le décret Sérol du nom du ministre socialiste qui le signe, instaure la possibilité de la peine de mort pour propagande communiste.

Vous connaissez le vers de Rimbaud « On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans. » Guy n’est peut-être pas sérieux du haut de ses dix-sept ans, mais il sait pertinement ce qu’il risque par son action clandestine, plusieurs de ses camarades sont arrêtés… c’est son tour le 13 octobre 1940 à la gare de l’Est. La France, depuis le mois de mai, est occupée par les troupes de l'Allemagne nazie. La police française, aux ordres désormais du gouvernement de collaboration de Vichy et de Pétain, arrête les communistes français. Guy Môquet est interné à la Santé, puis à Fresnes. Jugé en janvier 1941, il est acquitté par le tribunal, sans doute en raison de son âge, mais fils de député communiste, il est maintenu par la police, en détention à Clairvaux, d’abord, puis au camp de Châteaubriant, dans la région de Nantes.

  

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