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                  LE RETOUR



VALLON, rempli de mes accords,

Ruisseau, dont mes pleurs troublaient l’onde,

Prés, colline, forêt profonde,

Oiseaux qui chantiez sur ses bords !


Zéphir, qu’embaumait son haleine,

Sentiers, où sa main, tant de fois,

M’entraînait à l’ombre des bois,

Où l’habitude me ramène !


Ce temps n’est plus ! mon œil glacé,

Qui vous cherche à travers ses larmes,

A vos bords, jadis pleins de charmes,

Redemande en vain le passé !


La terre est pourtant aussi belle,

Le ciel aussi pur que jamais !

Ah ! je le vois ; ce que j’aimais,

Ce n’était pas vous, c’était elle !

  

Alphonse de LAMARTINE

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