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RALENTIR TRAVAUX

                               LE LIERRE



L'éternelle femme sur un banc de square

La femme sans nom avec une pendule autour des bras

En guise de manchon

La femme qui tue le travail

La femme-éclair et tu passes tu es le bruit du tonnerre

Sur la terre la terre qu'on n'habite  plus la terre du déracinement            

Du déboisement et de la dénidification par la base

À l'heure exacte que marquent sans cesse les doigts de

    la femme désolée

Tu passes par les portes condamnées

En ne prenant pas garde aux émois des rencontres

Tu visites les appartements où l'on a joué

Où l'on s'est battu où quelquefois l'on s'est tué

Tu  préfères  le  papier à  fleurs très  bas dans les puits

Tu veux toujours avoir la vue qu'on n'a pas

Des fenêtres la vue sur les quatre faces du sinistre premier venu                  

Que tu aimes au fil de l'épée

Ton poignet tire une balle perdue

La Beauté dont on ignore l'histoire


Paul ÉLUARD

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