LES VIEUX AMOUREUX
J’ai eu du mal à m’habituer
Pourtant je fus parfois émerveillée
Comme ce samedi après-midi.
J’attendais l’ascenseur, et oui !
J’ai croisé deux fauteuils roulants
Qui se tenaient par la main, souriant.
Sur le coup, moi aussi j’ai souri.
Puis tout s’est illuminé
Par ces deux vieux mis en beauté.
J’attendais que l’ascenseur se pose,
Mes yeux comme en état d’hypnose
D’abord gênés, à cause de la société
Qui s’affiche en amour top modèle.
Ils ont fini par s’habituer, mes yeux écarquillés
Et pris quelques clichés pour ne pas oublier
Ils ont saisi l’instant tel un grand privilège.
Un loft rien que pour eux, sans caméra !
Une télé réalité trop réelle pour être montrée,
Spectacle unique de l’amour en fin de vie,
De l’amour en handicap
Mais peut-être encore de l’amour en jalousie
Et pourquoi pas de l’amour en plaisir.
L’amour désespéré des derniers combattants,
Des anciens qui ont demandé pardon
À la pendule d’argent laissée à la maison.
Chantal T.