La ride
Elle a profité de la nuit
Pour ciseler un trait.
Sur l'oreiller complice,
A creusé son sillon,
Et s'est bien installée.
Au lever du soleil,
Le miroir a gaffé
Et a tout dévoilé.
De son éphéméride,
Elle arracha la page.
Les fleurs d'été, fanées,
Ont fini d'exister.
Alors, faire comme ces vieilles
Qui regardent au carreau
Les étoiles solitaires ?
Ainsi, se souvient-elle
D'une frayeur lointaine, qui
Lorsque la nuit descend
Pleure dans son petit lit
L'approche du croquemitaine.
C'est peut-être de sa main,
Et de ses crocs tranchants,
Que le monstre immortel
A ravi le sommeil
D'une petite fille vieillie.
Chantal T.