CHUT ! IL DORT.
Je frappe timidement à la porte de ta chambre
Je baisse lentement la poignée.
Non. Je ne frappe pas.
J'ouvre doucement la porte pour te dire :
Il est quatre heures et demi … de l'après-midi
Il est l’heure de prendre ton petit déjeuner.
Dans la chaleur et l'obscurité,
Je lutte pour ne pas écraser ta montre, ton portable, des bouquins, un CD, la télécommande de ta télé, celle de ta chaîne vidéo ou de ton magnéto, de ton lecteur de CD, les manettes de ta boîte à jeux …
Tout ça comme une descente de lit !
Je cherche ton visage.
Je me penche.
Tu dors !
Ah ! Tu dis : "huumm ??!!"
Tu te retournes
Je n'ai plus que la forme d’un grand corps en chien de fusil.
Je m'assois tout au bord du lit,
Les mains sous le menton.
Le voyant rouge de la télé clignote.
Des yeux, je fais un tour de la chambre :
Le fauteuil est sous les jeans, les pulls, les tee-shirts…
L’armoire toujours entre la fenêtre et le radiateur.
La vie est par terre !
Livres, chaussettes, revues, feuilles de papier, cahiers, CD, crayons, stylos, bouteilles de multivitamine, boîtes de gâteaux vides, slips, ceinture, menue monnaie.
Sur les étagères de bois noir contre le mur, poussière.
Chantal T.