LES ÉTOILES
Écoutez les oiseaux suspendus dans l'espace
À la hauteur des yeux marchent les hommes vous savez
les hommes
Les vestons inconnus
Au travers de l'année une comète comme une épingle à
chapeau
Nous sommes les hommes de l'année de la comète
Appuyés à la balustrade du côté du ciel
Philippe au-dessus des arbres de corail
Jette tes filets marins Lis le journal LE JOURNAL
La voix des pierres sonores est la seule qui s'élève ici
Les points cardinaux s'inclinent vers toi comme des fleurs
L'avenir redeviendra la mer
Tristan Tzara ne peut que se jeter dans une barque
Aussitôt les geysers de plumes
Les balayeurs
Les baleines les ventilateurs les télégraphistes
Montrent le blanc de leurs yeux
Et vous Drieu devant la grande affiche LU
Seul seul seul
Au milieu des rapides ha immobile
Il pense et il ne pense pas Réciproquement
Il va où il veut Il rit
Dans le nord écorce ailleurs ici
Mon cher Alexandre tu connais hier et demain
Demeure de l'eau dont nous ne sommes pas maîtres
Le grand fleuve toujours profond et muet
Nous avons bu vainement cent rivières
Des candélabres pense à robe
Des éphémérides pense à visage
André Breton s'en va jadis
Nous le regardons une dernière fois
Il nous dit au revoir en ôtant son chapeau
Le dernier Théodore Théodore
Chante une petite chanson
Il est à cheval Il tient un cerceau dans sa main droite
Sa main gauche laisse flotter les rênes
Il regarde pousser les maisons dans un champ de luzerne
Mes amis je descends les marches d'air
Je fais descendre ma jambe
J'arrive j'arrive sur mes jambes
Je suis seul avec moi-même à côté d'un fleuve débordé
La petite trompette tututu du rempailleur
Les nuages blancs sont éternels