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LA TOUR PARLE

À Robert Delaunay

Vous du Métro

Dans le soir avec mes yeux phosphore orage

C'est moi que les collégiens de leurs mains ivres

Caressent sans savoir pourquoi


Ils lèvent leur front lourd les enfants des péniches

La balle échappe à leurs doigts gourds

Quand le fleuve en passant baigne mes pieds et chante

Voici voici la grande femelle bleue

La dame au corsage de jalousie

Elle est tendre elle est nouvelle

Ses rires sont des incendies


jeunesse de marelle où vas-tu sauter

Vois nos mains traversées d'alcool et de sang bleu

Laisse-nous respirer tes cheveux de métal

Mais accroupi dans mes jupes

Que fait près de moi ce régime de bananes


Paris paysage polaire

Mon corps de lévrier dans le vent chaud

Le sentez-vous comme il est rose

Comme il est blanc comme il est noir

Femmes léchez mes flancs d'où fuit FL FL

Le bulletin météorologique


Messieurs posez vos joues rasées

Contre mes membres adossés aux cieux

Où les oiseaux migrateurs

Nichent

  

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Louis ARAGON

TEXTES ÉPARS   1917-1922