LA FAIM DE L'HOMME
à Roland Tual
Le vent qui rêve sur la mer
J'ai dit RÊVE.
Rê-é-è-ÊVE
Cligne des yeux c’est un bateau
Se penche sur les fleurs de sable
Ssssable indéfinissable
Il y a des mouvements de jambe sous l'eau
Des nages
Des poignards dans l'agilité du vent
Aux temps parfaits dans la grande salle d'essence
Un feuillage de feu nourrissait mes désirs
Il en descendait une bouche en fait d'ombre
Faix sans précédent et prêt à danser
C’est alors que régnait la grande femme Oubli
Dieu tout enfant se perdait dans les plis de sa robe
Au cœur des docks d'événements où le miracle reprenait par moments
haleine
Les sursauts de plaisir lissaient calmement leurs cheveux
Une paupière immense horloge battait le temps
Parmi l'immobilité des aiguilles
Et le sens toujours sans cesse ajourné par l'illusion fuyarde
De l'amour montant sur les piliers devinés et trompeurs
Aux temps parfaits quand la lumière était assise
Et que le charme exhalait un parfum perpétuel sur les marches où je
dormais
Pareil aux rides passagères des ricochets
Fooolle o folle à midi
Scie au ciel aussi si LE SOLEIL
Roule zéro hors des nuages
Crie aigu le crime et l'écho
Ô écho oo soleil sonore
Les yeux les yeux enfuis aux cieux
Rien ne va plus Boule au choc des numéros
Je joue au jeu du jour impair et passe
Soleil solitaire à mon doigt rasta
Et désormais cambrioleur
J’ai le vrai rossignol qui ouvre
Les regards et les secrets inutilement dérobés
Je m'étends je m'étends par des chemins étranges
Mon ombre se dénatte et tout se dénature
La forêt de mes mains s'enflamme
Mes cheveux chantent
Colonie
C,eft la chanson des colonies
Mille et mille et mille et mille
Mille et mille et mille fois
Dans le jardin j'entends des voix
Drôle d'air d'un temps dérisoire
Au jour
Le jour
À moi
L'émoi
La machine à faire le bleu
Tout à coup s'exprime en ces termes
Touche et tombe
Tire et lire
Traîne ou tresse
Bouge bouge bauge
Verse perce caresse
Briller mourir trembler
Aimer étreindre
Crier briller crier
Éteindre
Éteindre
Je m'en vais comme un poisson dans ses écailles
Entre hier et demain liés et malheureux
Boulevards buvard de mes yeux
Suivez mes désirs à la trace
La terrasse du café de l'Univers
Lieu d’élection des naufrages
C’est ici que chacun se perd et perpétue
La tradition de mourir un jour ou l'autre
Au bord de ce balcon prenez garde
Ici se décompose enfin l'esprit aux ailes multicolores