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Louis ARAGON

LE MOUVEMENT PERPÉTUEL

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IL PERD LE SENS



Défis à l'amour dans des maisons de fil de fer

Nous aimons des filles de sel

Lents baisers des démons couleur de la mer

Ciseaux-femmes beaux oiseaux déments

La valence la voulez-vous la valence

C'est le désir qu'il est léger dans la balance

Le Paradis malgré le manteau bleu des saintes

Nous mêlons nos corps dénoués

aux horloges chansonnières aux miroirs plus mobiles que les

seins

aux couteaux d'argent aux radiateurs aux appareils télépho­-

niques

une étoile filante a traversé l'immeuble en diagonale

Déliez ces doigts d'eau ces lèvres dures

Que se passe-t-il dans le rhéostat Marie

Métal muet où s'accumulent des rongeurs

Une caresse au dos d'écume des tapis

Croule croule

Chère ardoise à la craie caresse

Allumette tison désert de sable

Des étincelles éclatent entre tes sourcils

Moi que n'ai-je la neige et le vent pour t'éteindre

À t'étreindre feu sec je m'use devant les rideaux baissés

Je brûle éclair durable

Parmi tes cheveux de tôle

Tes Perfidies

Tes mouvements charbons

Tes sentiers d'humeur tes camions tes terrains vagues

À la fin je cède j'envahis je dévore je rampe je

dépasse

Je suis le fleuve l'escalier l'océan des navigateurs légendaires

la constellation des nuits cataractes de l'été  ___