AUX PRUNES
à Benjamin Péret
Benjamin Benjamin les oiseaux sont en flammes
La nature un instant a suspendu son cours
c'est le temps des yeux verts Entends le cri des femmes
Qui mêlent leurs cheveux au sable de leurs jours
Entends les doux ramiers dire à leurs tourterelles
Tourterelles
Et répéter sans fin que la fidélité
A de charmants regards alternés de querelles
Qui peuplent les rameaux mûrissants de l'été
Benjamin Benjamin jamais c'est beaucoup dire
Toujours n'est qu'un cricri caché par le gazon
Prends tes guêtres Crois-moi Pourquoi sans cesse écrire
Écrire c'est une prison
Vois les hirondelles
Fais comme elles
Vois les petits bleus
Fais comme eux
Et glisse
Le chapeau sur l'oreille et ton
Épingle de diamant dans la cravate
Sur les rails aériens des fils de laiton