Les larves de syrphes protègent les artichauts

Les pucerons noirs des artichauts peuvent trembler.

Leurs jours sont comptés depuis que les larves de syrphes ont fait leur apparition sur les tiges et têtes florales : la guerre est déclarée. Entraînées aux mouvements de reptation horizontale ou verticale, elles se faufilent partout jusque dans les moindres interstices entre les bractées des artichauts, là où aucun pesticide ne peut parvenir.

Paniqués, certains pucerons se laissent tomber à terre, mais la plupart périssent rapidement dévorés par ces larves dont l'appétit semble insatiable.

En quelques jours, les artichauts sont débarrassés des milliers de pucerons noirs qui les recouvraient. Alors, ne sortez pas votre pulvérisateur pour traiter les pucerons. C'est inutile et vous élimineriez aussi les larves de syrphes.

Rassasiées, mission de sauvetages terminée, les larves redescendent vers la base des tiges pour se transformer en nymphes, sortes de gouttes d'eau fixées sur la plante, d'où sortiront de nouveaux syrphes adultes, qui s'en iront d'un vol léger butiner et polliniser les fleurs de vos jardins, potagers et vergers.

Des granulés bio contre les limaces ?

Il existe un produit autorisé en culture biologique destiné à lutter contre les limaces et les escargots dans les cultures les plus sensibles.

Sa matière active est un phosphate de fer, naturellement présent dans le sol, ce dernier est dégradé par les micro-organismes du sol en fer et phosphate. au contact de l'humidité, les granulés se transforment en boulettes d'appât et sont alors particulièrement attractives pour les limaces. Ils sont très résistants à la pluie. Chez la limace, ils induisent un arrêt de son alimentation ; elle meurt au bout de quelques jours, après s'être enterrée. Ne présentant ainsi aucun danger pour les oiseaux et les hérissons grands prédateurs de limaces, sans danger également pour les carabes et les animaux domestiques.

Le dosage préconisé est de 5g/m², soit une cuillère à café légèrement bombée, à appliquer jusqu'à 4 fois par cycle végétatif.

Les engrais "bio" azotés

Le manque d'azote entraîne un affaiblissement de la végétation, une diminution de la fertilité du sol et un déficit de la vie microbienne.

Pourtant méfiez-vous : l'excès d'azote est fréquent chez les jardiniers bio, pour qui "tout ce qui est engrais organique est bon pour le sol". cet excès se traduit par un déséquilibre de la valeur alimentaire (les plantes reçoivent trop d'azote par rapport au calcium et au phosphore disponibles), du parasitisme sur les végétaux (pucerons en particulier), une dérive microbienne dans le sol et une acidification des sols non calcaires. N'oubliez pas qu'un simple binage permet d'incorporer de l'azote de l'air dans le sol : ne vous privez pas de cette source précieuse et gratuite.

En cas de faim d'azote (légumes chétifs), vous pouvez utiliser les sources organiques suivantes. Le chiffre indiqué entre parenthèses correspond au pourcentage d'azote.

Tourteaux de ricin (5) : dégage de l'ammoniaque en milieu clos.

Orties séchés, broyés (23) : plus efficace que le purin.

Fumier de poule (4) et guano (14) : à utiliser de préférence en automne.

Poudre de sang séché (11) ou de corne (13) : action locale et rapide.

En pratique, poireaux et choux sont les deux légumes qui, ce mois-ci, profiteront le mieux d'un apport poudre de sang ou de corne. Préférez les autres engrais azotés lorsque vos parcelles sont vides en fumure de fond, entre deux cultures ou en automne.

Évitez la fonte des semis

Une plantule qui dépérit quelques jours après la levée et c'est le drame ! Il se produit par un temps humide et chaud, favorable aux champignons responsables présents dans le sol. Pour neutraliser leur action, il suffit parfois de saupoudrer, dans le sillon du semis, du charbon de bois en poudre. Cette poudre de charbon de bois s'utilise aussi au moment du bouturage des cactées : coupez-les en tronçons avec un cutter et trempez chaque plaie dans de la poudre de charbon de bois. Laissez-les sécher 24 heures puis installez-les dans du sable à peine humide.

Même principe pour vos autres boutures : ajoutez du charbon de bois dans l'eau !

Le test du cresson

Comment savoir si votre tas de compost est bon à utiliser ? Un compost à demi-mûr convient bien en mulch de surface, mais entraînera déséquilibre et parasitisme s'il est utilisé dans les sillons de semis, pour une mise à disposition immédiate pour les végétaux.

Pour savoir s'il est prêt, semez du cresson alénois dans un pot rempli de compost pur. La germination doit s'effectuer de manière régulière au bout de 3 à 5 jours, pour une température extérieure de 18 à 22 °C. Après une douzaine de jours, le cresson doit être vert, à racines blanches et nombreuses.

À propos des cultures associées

Les cultures associées de légumes et de fleurs n'ont pas que des avantages. Si les capucines attirent sur elles les pucerons des haricots, soucis (Calendula) et courges partagent le même oïdium. Lorsque les fleurs sont atteintes en premier mieux vaut les sacrifier avant que les cucurbitacées n'en profitent.

Dans le même ordre d'idées, ne semez pas des haricots à rames, fournisseurs d'ombre, avec un légume exigeant du soleil (tomate, melon...). Apprenez à interpréter les tableaux d'associations favorables de cultures, en tenant compte des besoins de lumière (1), de la concurrence pour la conquête de l'espace aérien (choux et haricots, par exemple, sont incompatibles de ce point de vue) et souterrain. Si possible alternez un rang de légumes--racines avec un rang de légumes-feuilles ou de légumes-fruits.

(1) Il est préférable d'orienter nord-sud les rangs du potager pour qu'ils bénéficient d'un meilleur ensoleillement. Si ce n'est pas possible (potager en pente par exemple), disposez les légumes élevés (haricots à rames, maïs...) sur les rangs les plus au nord. Les plus petits ou ceux qui ont besoin du soleil (tomates) aux premiers rangs (sud).

Pour changer, essayez les choux orientaux

De croissance plus rapide que nos choux européens, et très productifs à condition de leur offrir une terre riche en fumure, pourquoi ne pas adopter choux de Chine, pak-choï, brocolis asiatique ou mizuna ?

La plupart des choux orientaux arrivent à maturité deux à trois mois après leur semis. Toutefois, ils peuvent être consommés dès la fin du premier mois. Ils montent parfois rapidement à graine : c'est à cause d'un semis trop prématuré qui les expose à des températures encore basses la nuit et à une longueur de jour insuffisante.

Semez en terre fertile et humide. Évitez le choc du repiquage, en semant en rangs sur place. Creusez des sillons de 2cm, espacez les graines de 3cm et tassez la terre qui les recouvre. L'enracinement étant plutôt superficiel, des arrosages pourront être nécessaires pendant la culture.

Lors de la récolte, coupez la pomme du pé-tsaï ou du pak-choï à la base de la racine plutôt que d'arracher le pied entier : une seconde récolte sera ainsi possible grâce au développement de nouvelles pousses.

Vous les trouverez en VPC, chez Graines BAUMAUX .

chou pé-tsaï

cresson alénois

chou pak-choï

Bon jardinier et mauvaises herbes

Les plantes adventices, celles que l'on désigne sous le nom de "mauvaises herbes" sont précieuses à plus d'un titre. Non seulement elle indique la nature du sol, mais encore elles empêchent son lessivage ou même son érosion. Dernier intérêt : elles sont parfois comestibles. Voici comment en tirer le meilleur parti. En premier lieu, sélectionnez le désherbage. Le sol ayant horreur d'être nu, autant choisir sa couverture. Apprenez à reconnaître une plante dès son jeune stade. Pour cela il suffit d'en laisser pousser quelques-unes afin de mémoriser leurs différents stades. Vous verrez que l'on apprend rapidement, et vous saurez bien vite les nommer dès l'apparition des cotylédons (les deux premières feuilles). Dans un deuxième temps, vous éliminerez celles qui gênent la croissance des potagères, puis celle qui ont rempli leur rôle d'ombrage et de diversion des parasites. Enfin vous conserverez celles que vous saurez mettre dans votre assiette... et que vous dégusterez.

Les bonnes "mauvaise herbes"

Le chénopode blanc ou le chénopode Bon-Henri, le rumex, l'amarante réfléchie, le plantain à feuilles pointues, la bourrache, la cardamine ou le délicieux pourpier. Une petite liste parmi les nombreuses plantes sauvages comestibles poussant dans nos jardins. Récoltez-les jeunes pour qu'elles soient bien tendres. Crues, mélangez-les aux salades. Cuites, faites-les revenir avec les autres légumes verts. Couchez-les ensuite sur un lit d'oignons dorés et saisissez-les à feu vif une minute. Ajoutez un peu de sel et une cuillerée de crème au moment de servir, en laissant la devinette à vos convives...

Faites place au basilic

Pour réussir la culture du basilic, il faut toujours se rappeler que cette plante est originaire des pays chauds. Réservez-lui donc une situation bien exposée (au pied d'un mur à l'abri du vent) et attendez que la terre soit réchauffée avant de repiquer les jeunes plants, soit début juin si les dernières gelées se situent autour de la mi-mai.

La tête au chaud et les pieds au frais, dans un sol fertile et bien drainé, à côté des tomates précoces, c'est l'emplacement idéal, car le basilic aurait la faculté d'éloigner les insectes nuisibles aux tomates. Dès que la floraison débute, coupez les inflorescences afin que la plante se ramifie et que la pousse des feuilles continue.

Le basilic à grandes feuilles ('Grand Vert') ou à petites feuilles ('Fin Vert') sont les plus courants, mais vous pouvez aussi trouver d'autres variétés parfumées : basilic citron, cannelle, réglisse, thaïlandais (parfum d'anis et clou de girofle).

Vrai ou faux semis ?

Faites semblant de semer vos chicorées 15 jours avant la date prévue. Cette méthode appelée "faux semis" consiste à travailler le sol judicieusement pour traquer "les mauvaises herbes" annuelles.

Préparez un lit de semence fin et meuble : ameublissez le sol à la grelinette et ratissez pour extraire les pierres et briser les mottes. Laissez ainsi au lieu de semer et couvrez d'un viole de forçage si le temps est frais. La chaleur et la lumière vont stimuler la levée des "mauvaises herbes.

Au bout de 15 jours, sarclez avant d'effectuer votre semis de chicorées.

Bénéficiant de la chaleur et d'absence de concurrence, elles germeront rapidement.

Le coup de pouce de la mouche à damier

Très commune, la mouche à damier butine les fleurs du jardin, participe à la pollinisation et à la fécondation des légumes comme les arbres fruitiers. Sa progéniture prend un tout autre chemin : les asticots se nourrissent pour leur part de la créatine contenue dans la viande, en particulier celle de gros vers de terre ou de petits animaux morts dans lesquels ils ont été pondus. Ils accélèrent de cette manière la décomposition des cadavres et contribuent à la vie organique du sol.

EN BREF...

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C'est l'épaisseur (en centimètres) idéale d'un mulch de paille pour limiter le développement des "mauvaises herbes". Au préalable, épandez du compost mûr. Avec ce manteau de protection, votre sol sera nourri et préservé de la sécheresse. Si les mauvaises herbes parviennent à traverser le paillis, elles seront plus faciles à arracher dans un sol meuble et humide.

La succession des cultures

Les premières récoltes de radis et de salades sont terminées... une planche de culture se libère... quel légume leur faire succéder ? Concombre, melon ou tout autre légume fruit. En effet, les règles de rotation des cultures sur une même planche sont très précises.

1.Faites suivre des végétaux d'une autre famille, pour éviter la propagation des parasites.

2.Choisissez des plantes dont les exigences alimentaires sont différentes (légumes à racines/légumes à grains et à fruits/légumes à feuilles).

3.Améliorez la structure du sol en alternant les légumes à racines superficielles et ceux à racines profondes.

En pratique : dans chaque jardin, il y a une place relativement importante consacrée aux légumineuses (pois, fèves, haricots...).

À cet emplacement, libéré ce mois-ci, vous pouvez installer des cultures exigeantes en azote et en matières organiques : betterave, céleri-rave, poireau, chou... L'an prochain, en 3ème rotation, vous y installerez des légumes à racine pivotante : carotte, salsifis, scorsonère, radis d'hiver, panais...

Ensuite (en année 3), vous ferez appel à des plantes-feuilles non gourmandes : arroche, laitue, chicorée, épinard ou à des bulbes : ail, oignon, échalote.

Vous terminerez ce cycle (année 4) avec des légumes-fruits : aubergines, courge, melon... et ainsi de suite !

Le désherbage thermique

Ce procédé utilise le gaz (propane le plus souvent) comme combustible.

Le traitement est réalisé avant la levée des cultures (ex. carotte qui germe lentement), ou après leur levée, pour un passage entre les rangs. Les planches travaillées en faux semis peuvent aussi bénéficier de ce mode de désherbage, qui évite de remuer la terre, donc de faire germer de nouvelles herbes. Le désherbage thermique ne constitue sans doute pas "la" solution biologique aux contraintes de désherbage, mais répond à certaines situations : terrain gorgé d'eau, pénurie de main-d'œuvre, légumes lents à germer, grandes surfaces d'allées... voire de plus en plus les interdictions municipales d'utilisation de désherbant chimique sur toutes surfaces s'écoulant sur le réseau public.

Son efficacité ? Les herbes vivaces et annuelles sont détruites. Seules celles à enracinement profond (cirse, rumex, ortie, chiendent...) repoussent. Ce qui nous amène à une autre limite de la méthode : un sarclage aère bien la terre en la désherbant, il faut donc associer le désherbage thermique à un binage épisodique pour aérer le sol.

Et la vie du sol ?

La combustion du propane donne du dioxyde de carbone et de l'eau, il n'y a donc pas de résidus toxiques dans le sol. La chaleur de la flamme, pour peu que la brièveté du passage sur les plantes soit respectée, ne pénètre pas dans la terre au point d'y affecter les éléments vivants.

Larve de syrphe en plein repas

 syrphe adulte

RÉCOLTEZ
des plantes médicinales et celles pour vos purins végétaux.

Ramassez-les avant que la rosée ne soit évaporée ; le matin des nuits les plus courtes de l'année, elles développent leurs propriétés au maximum.

Récoltez cerises, framboises, fraises, groseilles...

TRAITEZ
vos plantes atteintes de maladies cryptogamiques (groseillers à maquereau, rosiers, courges...) au purin de prêle.

SEMEZ
les légumes asiatiques pour les récoltes de fin d'été : choux, chrysanthèmes comestibles, laitue-asperge... De croissance rapide (deux mois), ils nécessitent une fertilisation riche en azote.

en place de la barbe de capucin, de la chicorée de Vérone ou de Trévise ou la 'Grumolo Verde', des salades qui seront disponibles l'hiver prochain. Prévoyez un endroit accessible par tous les temps.

PLANTEZ
des poireaux d'hiver, disposez entre les rangs des côtes de bettes et du persil pour l'esthétique ; du céleri contre la teigne du poireau et un dernier semis d'oignons et de carottes contre la mouche de cette dernière.

INSTALLEZ
des rames et des treillages pour vos ha-ricots, pois de senteur, capucines grimpantes, cornichons, potirons, tomates, glycine et capucines tubéreuses.

OMBREZ
vos châssis : melons, aubergines, piments, choux-fleurs s'y plairont, du fait d'une bonne exposition et d'une riche fumure. Vous pouvez aussi y réaliser vos semis de bisannuelles et de vivaces.

DÉPOSEZ
vos tontes de gazon sur le compost, en guise de couverture, pour limiter le dessèchement de ce dernier.

ENSACHEZ
quelques grappes de votre plus belle vigne, pour être sûr d'avoir des fruits précoces et de présentation parfaite.

TRAITEZ
les pommes de terre contre le mildiou, avec de la bouillie bordelaise. Répétez l'opération toutes les semaines, par temps pluvieux, sinon tous les quinze jours.

ARROSEZ
les jeunes arbres plantés ce printemps. Quant aux affolants que vous installerez sur les cerisiers, ne les mettez qu'au dernier moment, sinon les oiseaux s'y habituent.

ÉPANDEZ
vos tontes de gazon sur le compost, en guise de couverture, pour limiter le dessèchement de ce dernier.

ENSACHEZ
quelques grappes de votre plus belle vigne, pour être sûr d'avoir des fruits précoces et de présentation parfaite.