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Page VERHAEREN Emile 1

LES CIERGES COULENT


Les cierges coulent

Sur le parquet antique,

La pluie s'égoutte sur le dos

En épaulettes d'argent ;

Comme en agonie vagabonde

Le vin doré ;

Que le passé s'enfuie,

Qu'importe ce qui arrivera.


Dans une angoisse mortelle

La tête tournée vers l'arrière

S'enfuient les élans

À la rencontre de la salve,

Un inconnu plante son fusil

Sur leur poitrine innocente ;

Que le passé s'enfuie

Et qu'arrive l'inattendu.


Un sans-cœur retors

S'amuse et projette

Au hasard des flèches aiguës

Vers les flammes du couchant ;

Dans la tempête des mélodies

Les notes se répètent

Tout le passé s'enfuit,

Qu'arrive ce qui arrivera.

  

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Vladimir VISSOTSKI