Promenade d'automne
Les feuilles mordorées s'envolent au vent léger,
Semblent s'immobiliser, mais reprennent leur vol,
Puis finalement viennent comme s'ajouter
A cent mille autres et recouvrent le sol
D'un moelleux tapis que nous foulons aux pieds.
Nous cheminons, nos corps tendrement enlacés
Goûtant avec passion la douce féerie
Un soleil un peu pâle réchauffe nos cœurs
Et illumine la forêt en teintes d'ors.
Une boule de plumes peu effarouchée
Nous accompagne d'un aimable gazouillis,
Sur deux notes, repris plus loin dans le taillis.
Sur l'étang, l'animation est à l'unisson :
Ici le col vert cancane fort hardiment
Appelant compagne et compagnons
La poule d'eau toujours furtive fuit courant
Le foulque noir pousse son cri, la grèbe lui répond
Le cygne très majestueux semble surveiller sa cour.
Nos corps s'émeuvent de tant de sensualité
Le vent, les couleurs, les senteurs, tout est amour,
Les cris, les poursuites, les jeux tout est griserie
Tous nous invitent à jouer leur symphonie
Le hêtre enluminé de sa rousse feuillée
Et sa ramure nous fait notre ciel de lit
Le taillis est notre rideau d'intimité
Le sol habillé d'un matelas de mousse
Nous donne une bien agréable couche
Où avec tant d'émoi je rencontre ton sein
Me grisant à caresser ta peau de satin
Ton corps ardent se tend vers une pâmoison
Entretenue par une cascade de baisers
De tes lèvres à ton cou et ton ventre doux
Ivres d'amour nos corps explosent de plaisir
Mes baisers continuent à courir sur ton corps
Peu à peu l'onde de ton ventre s'apaise
La passion refuse de séparer nos corps
Inconscients, consumés par nos cœurs de braise
Trop heureux dans l'union de deux à n'être qu'un.
MW 12.11.1982