Lettre à un cousin Germain
Germain, mon cousin, te souviens-tu, comme moi ?
Jadis, l'incendie du Reichstag, œuvre fasciste
Leur permit d'ouvrir la chasse aux communistes.
Désignant le juif comme cause de tous les maux, la nuit de cristal
Se voulait aussi le tout premier pas vers la solution finale.
En Poméranie, déjà Thälmann à Bautzen dépéri.
Lorsque les bourgeois de mon pays préférèrent,
Dans leur haine, Hitler au Front populaire
Livrant ainsi au bourreau Guy Moquet et Péri
Et par milliers les Français qui refusaient la nuit.
Germain, mon cousin, ton patron est-il plus libéral que le mien ?
Est-il moins avancé dans la course au profit, que le mien ?
Tu n'es pas Arabe et tu n'as pas de pétrole, moi non plus
Or si nous n'avons pas de pétrole, nous avons des Arabes
Mais nos Arabes ont-ils du pétrole ?
Non comme nous ils vendent leur énergie,
Et nos patrons la transforment en profits.
Nos compagnons Arabes n'ont pas de pétrole,
Non bien sûr, car le pétrole n'est ni arabe,
Ni allemand, ni français, comme le capital,
Et bien plus que la crise, il est international.
Les saccage et chômage du pays lorrain
Te profitent-ils au pays d'Outre Rhin ?
Non car le capital n'a pas de frontière
Aussi, ne renouvelons pas les erreurs d'hier
Et même si tu n'entends plus le bruit des bottes
Tu connais tout de même l'affreux " Berufsverbot "
Ainsi, comme hier, le Juif et les communistes
Aujourd'hui, les Arabes et la crise du pétrole,
Et naturellement toujours les communistes.
Germain, mon cousin, face à ce nouveau péril
Serrons les coudes et unissons nos travailleurs
Repoussons ensemble le renouveau fasciste.
Disons NON à nos affameurs !
MW 25.07.79