Amour, partout et toujours
Sous toutes les latitudes, à la ronde
Tout à l'écoute de leur bonheur
Sur une plage abandonnés
Ou dans la foule bousculés
Le jour ou la nuit, à toutes heures
Les amoureux sont seuls au monde…
Qu'ils se bécotent sur les bancs publics
Ou dans le recoin d'une porte cochère
Du pont des Arts au bois de Trousse chemise
À Paris dans chaque rue, chaque faubourg,
Sous les ponts qui regardent couler la Seine
Sur les rives de la Tamise
Ou le pont des soupirs à Venise
De la place Rouge au café Pouchkine
L'amour n'a pas de patrie.
Il gonfle les poitrines
Parfois il fait couler les larmes
De tristesse dans les amours tragiques
De bonheur dans les amours magiques
Il fait battre le sang dans les veines
Partout dans le monde.
Amour courtois, amour charnel, amour mystique
Au fil des siècles les amours célèbres
Nourrirent l'esprit poétique et mythique.
Hélène et Pâris à Troie firent grand tort
Ariane et Thésée vinrent à bout du Minotaure
Héloïse et Abélard expiant leurs vies durant
Attendirent huit cents ans pour êtres réunis dans la mort
Tristan et Yseult burent le philtre au roi destiné
L'amour, et toutes ses aventures, fut leur destinée
Esméralda du pauvre Quasimodo fit vibrer le cœur
Juliette et Roméo victimes des querelles ancestrales
De Vérone ils sont à jamais les amants
Nathalie le guide aux cheveux blonds
Fut le sujet d'une bien jolie chanson.
Quel que soit le temps
Tout est bon aux amants…
Un coin de parapluie pour un coin de paradis
Si petit mais heureux alibi
Il faut se serrer un peu plus
Pour échapper à la pluie…
Sous un toit à l'abri de l'orage
Qui à l'extérieur gronde
Les amants peu importe leur âge
Sacrifient au plus vieux jeu du monde…
Le bouton défait, les cheveux au vent
Au vent fripon qui soulève les jupons…
Sur la plage ensoleillée
Sous les embruns iodés
Toujours enlacés
Les lèvres unies par un baiser…
Sans insouciance
Il n'y a pas d'amour heureux.
Il n'y a pas d'âge pour être heureux
Voyez ces cheveux blancs
Comme ils se dévorent des yeux
Leurs yeux d'un bleu un peu plus pâle
Mais combien chaleureux
Témoins du passé qui auraient tant à raconter
Où brille la même flamme de leurs vingt ans
Malgré le poids des longues années de labeur
Ou grâce à cet amour qui leur a donné tant de bonheur
Fidèles et joyeux
À cette heure
Ils se tiennent par la main comme les amoureux
Complices après tant d'années, avec ardeur
Inséparables ils ont affronté les évènements
Pas toujours le temps de se raconter
Au soir de leur vie tous deux
Sous un ciel aux couleurs automnales
Le temps est venu de tout se dire, pour eux
Ensuite il ne sera plus temps,
Leur espoir, partir à deux,
Sans à avoir à se dire adieu…
Michel Wissmann Janvier 2005