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Les mots du refus ...

Le jardin des mots

"Je m’assis en face d’un couple. Entre l’homme et la femme, l’enfant, tant bien que mal, avait fait son creux, et il dormait. Mais il se retourna dans le sommeil, et son visage m’apparut sous la veilleuse. Ah ! quel adorable visage ! Il était né de ce couple-là une sorte de fruit doré. Il était né de ces lourdes hardes cette réussite de charme et de grâce. Je me penchai sur ce front lisse, sur cette douce moue des lèvres, et je me dis : voici un visage de musicien, voici Mozart enfant, voici une belle promesse de la vie. Les petits princes des légendes n’étaient point différents de lui : protégé, entouré, cultivé, que ne saurait-il devenir ! Quand il naît par mutation dans les jardins une rose nouvelle, voilà tous les jardiniers qui s’émeuvent. On isole la rose, on cultive la rose, on la favorise. Mais il n’est point de jardinier pour les hommes. Mozart enfant sera marqué comme les autres par la machine à emboutir. Mozart fera ses plus hautes joies de musique pourrie, dans la puanteur des cafés-concerts Mozart est condamné."

……………………………………………………………....…………………………………………………………..........................                                                                                           nnnnnnnnnnnnnnnnnnnnAntoine de Saint Exupéry 
                    Extraits de         Terre des hommes


Mozart assassiné…

Comment peut on imaginer
Que l'on puisse blesser
Un être sans défense
Comment peut on imaginer
S'en prendre à l'enfance…
Et pourtant trop de " faits divers "
Plongent nos cœurs en hiver…
Ces bourgeons de vie
Prometteurs de tous les espoirs
Retrouvés inertes, sans vie
Me mettent au désespoir…
Œuvres de fous, de pervers
Rien ne peut justifier
Pas même la colère
Qu'un enfant soit assassiné…
Comment peut-on meurtrir
Un petit être d'innocence
Sans craindre d'encourir
Les appels à la vengeance…
Luc ou Grégory,
Julie et Mélissa,
Mathias ou Madison…
La liste est longue de ces martyrs
Victimes des hommes et de leur folie
Tant de visages en sourire
À qui on a retiré la vie…
Autant de boutons de roses
Qui ne pourront tenir
Leurs promesses de beauté
De parfum, de bonheur
Venir à maturité…
Combien auraient pu égaler
Des Mozart ou Modigliani
Auraient pu se révéler
Des Einstein, des génies,
Ou tout simplement
Connaître les joies de la vie…

À chaque fois devant l'horreur
La foule prompte à la colère
Signe ou défile pour l'honneur
Marche blanche… Marche du silence…
Avant de retomber dans l'indifférence
Mon cœur pleure de tant de misère…
À chaque fois je doute un peu plus
De l'homme et de son intelligence
Comment peut-on violer, tuer
Des enfants sans défense ?

En ce début de millénaire
Le troisième de notre ère
Aucun progrès du respect de la vie
Alors que la science
Ouvre des espérances
De vaincre la maladie
Sans parler de la guerre
Un peu partout sur notre terre
Chaque jour des enfants meurent
Avant leur heure
De violences majeures…
Le moment n'est-il point venu
De protéger ces promesses d'hommes ?
De créer un corps de jardiniers
Chargé de défendre leur vie
Contre ces monstres prédateurs…
De leur apprendre le geste ami
De leur montrer le chemin du bonheur
Pour un monde meilleur ?
C'est aujourd'hui un rêve, une utopie ?
Peut-être que demain ça sera réalité
Sinon la terre sera un enfer…
Protégeons aujourd'hui nos enfants
Pour que demain mûrissant
En charge de leur destin
Ils puissent être des hommes
Vivant dans la fraternité
Non des ogres qui dévorent leurs petits…
Car à chacun de ces crimes
C'est un peu Mozart que l'on assassine…


Michel Wissmann                   28.06.2006

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