Inès
Je ne dis rien de toi, toi, la plus enfermée,
Toi, la plus douloureuse, et non la moins aimée !
Toi, rentrée en mon sein ! Je ne dis rien de toi
Qui soufres, qui te plains, et qui meurs avec moi !
Le sais-tu maintenant, ô jalouse adorée,
Ce que je te vouais de tendresse ignorée ?
Connais-tu maintenant, me l'ayant emporté,
Mon cœur qui bat si triste et pleure à ton côté ?
Au naufrage d'un tel amour.
Par pitié, sois-nous inflexible !
Pour ce sacrifice impossible,
Il fallait le secours des cieux,
Et les regarder dans tes yeux !
Contre toi le sort n'a plus d'armes ;
Oh ! Ne pleure pas... bois mes larmes !
Lève au ciel ton front abattu ;
Je t'aime à jamais : le sais-tu ?
Mais te voilà près de la porte...
La terre s'en va... je suis morte !...
Hélas ! Je n'ai pas dit adieu...
Toi seul es sauvé devant Dieu !