LE CHEMIN

Tu vas, tête baissée
Sous la peur des regards
Tu te sens jugée,
Sans trop savoir pourquoi.
Une erreur de la vie
Qui ne t'a pas choisie ?

Tu voudrais dire des mots
Sans qu'ça s'embrouille là haut.
Mais te voilà punie
Car les autres s'ennuient.
Tu titubes, trébuches,
Te relèves, et t'enfuies.

Ça, c'était toi hier,
Qui te faisais la guerre
Pour l'amour de ta mère.
Puis tu as renoncé
Et elle s'en est allée
Sans t'avoir dit : ma fille.

Aujourd'hui,
T'es pas très sûre de toi
Même les ans ne l'font pas.
Tu baisses moins la tête
T'excuses encore souvent
Et te sens parfois bête.

Tu soignes ta solitude
Comme une vieille amie
Qui tient à sa santé
Dîne le soir à sept heures
Et puis qui s'endort tôt.
Mieux vaut ça que l'alcool.

Quand tu tiens un crayon,
Ta main tremble,
Tu la calmes,
Les mots salivent,
S'invitent à table,
Mordent le papier.
C'est si bon de parler.

Chantal T.