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LE TERME ÉPARS





    Si tu cries, le monde se tait : il s'éloigne avec ton propre monde.


    Donne toujours plus que tu ne peux reprendre. Et oublie. Telle est la voie sacrée.


    Qui convertit l'aiguillon en fleur arrondit l'éclair.

    La foudre n'a qu'une maison, elle a plusieurs sentiers. Maison qui s'exhausse, sentiers sans miettes.


    Petite pluie réjouit le feuillage et passe sans se nommer.


Nous pourrions être des chiens commandés par des serpents, ou taire ce que nous sommes.


     Le soir  se libère du marteau, l'homme reste enchaîné à son cœur.


L'oiseau sous terre chante le deuil sur la terre.


Vous seules, folles feuilles, remplissez votre vie.


     Un  brin  d'allumette  suffit  à  enflammer  la  plage où vient mourir un livre.


L'arbre  de  plein  vent est solitaire. L'étreinte du vent l'est plus encore.


Comme  l'incurieuse  vérité  serait exsangue s'il n'y avait pas ce brisant de rougeur au loin où ne sont point gravés le doute et le dit du présent ! Nous avançons, abandonnant toute parole en nous le promettant.

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René CHAR

LE NU PERDU