AUX ENFANTS ROUGES
Le dieu que l’on montre en image
Est un riche certainement
Avec un bel appartement
Puisqu’il tolère le chômage.
À la radio le dimanche,
Flics et curés s’expriment, mais
Les communistes, ça jamais !
Faut être du côté du manche.
Le gouvernement, qui tremble,
Devant Marty, pour ses gros sous,
De temps en temps chez les filous
Le met à Clairvaux qui ressemble
À la Chambre des Députés
Ce sont les voleurs du grand monde
Comme en 21 Marty bousculait la ronde
En leur disant leurs vérités
Présentez sur la même liste
Chiappe, Citroën et Tardieu
Tous d’accord avec le bon Dieu
Et le Parti Socialiste !
C’est rue Lafayette, au 120,
Qu’à l’assaut des patrons résiste
Le vaillant Parti Communiste
Qui défend ton père et ton pain.
Pour faire oublier la Commune,
Le Sacré-Cœur a vu le jour,
Un beau soir, il aura son tour,
Ce gâteau blanc comme la lune !
Ça porte un petit col d’hermine :
C’est tout son père sans lorgnon !
Tu seras rentier, mon mignon !
Petit bourgeois, t’as bonne mine !
Dix enfants mangeront à peine
En cent jours ce qu’il faut ou rien
Pour payer un mariage bien
À l’église de la Madeleine.
C’est la bourgeoise et son morveux
Qui ne souffrent pas de la crise !
Ça fait un bail que, dans l’église,
Ils ne foutent rien tous les deux !
Tournez vos yeux vers la Russie,
Pionniers, plus qu’à saute-mouton
Préparez un jeu du bâton
L’avenir de la bourgeoisie.
Les trois couleurs à la voirie !
Le drapeau rouge est le meilleur !
Leur France, Jeune Travailleur,
N’est aucunement ta patrie.
Un sixième de la terre
Appartient aux gens comme toi :
Les patrons n’y font plus la loi.
Défends l’U.R.S.S., Jeune Prolétaire !
Qu’à l’eau, soudards, prêtres sanglants,
Vous jettent les forces unies
Des enfants noirs, jaunes et blancs
De la France et des Colonies !
Enfants, on expédie en Chine
Vos grands frères pour y mourir .
Dites-leur de se souvenir
Des enseignements de Lénine.
Mères au soir pourtant si lasses,
Prenez vos fils sur vos genoux,
Donnez-leur pour l’amour de vous !
Le sens de la lutte de classes.