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                            MARIE 


      VOUS y dansiez petite fille
        Y danserez-vous mère-grand
       C'est la maclotte qui sautille
       Toutes les cloches sonneront
       Quand donc reviendrez-vous Marie

        Les masques sont silencieux
        Et la musique est si lointaine
        Qu'elle semble venir des cieux
Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine
        Et mon mal est délicieux

        Les brebis s'en vont dans la neige
        Flocons de laine et ceux d'argent
        Des soldats passent et que n'ai-je
        Un cœur à moi ce cœur changeant
        Changeant et puis encor que sais-je

        Sais-je où s'en iront tes cheveux
        Crépus comme mer qui moutonne
        Sais-je où s'en iront tes cheveux
        Et tes mains feuilles de l'automne
        Que jonchent aussi nos aveux

        Je passais au bord de la Seine
        Un livre ancien sous le bras
        Le fleuve est pareil à ma peine
        Il s'écoule et ne tarit pas
        Quand donc finira la semaine




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Guillaume APOLLINAIRE